Quand le spécialiste du sport et de la Première Guerre mondiale nous parle rugby

Michel Merckel est né à Colombe rue François Faber, à côté du stade Olympique de Colombes. Le stade était son terrain de jeux. L’un de ses premiers grands souvenirs lié à un événement sportif se produit le samedi 27 février 1954 lors du match France-Nouvelle Zélande. Il régnait une ambiance particulière. Lors de la première mi-temps, les Français sont en mauvaise position mais, un joueur français marque un essai qui fit gagner son équipe 3-0. « C’était un match incroyable, je me souviens exactement de l’endroit où Jean Part a marqué son essai en fin de première mi-temps. Pour la première fois de son histoire, la France battait la Nouvelle Zélande » nous raconte Michel Merckel. Ce qui fut le plus émouvant fut que, à la fin du match, les deux équipes se tombent dans les bras. Depuis, sa passion pour le sport ne l’a plus quitté.

 

source: Michel Merckel

Le rugby, un sport découvert pendant la Grande Guerre

C’est dans les années 1850 que les Anglais vont unifier la pratique d’un jeu populaire qui n’avait ni règles spécifiques ni nom. Ils créent donc le football-rugby mais la plupart des gens disaient simplement football.

La guerre joue un rôle considérable dans la façon dont le rugby s’installe dans le paysage sportif, notamment en Europe. Michel Merckel nous explique comment.

« En 1916, le responsable du rugby en France, Charles Brennus, est inquiet car un grand nombre de rugbyman sont mort à la guerre. Le rugby risque de disparaître du paysage sportif français et vu l’essor du football au front, il risque d’ être supplanté par ce sport. Le responsable veut sauver le rugby. Pour cela il va contacter l’État Major des ANZAC (Australien, Néo-Zealand Army Corps) qui jouent au rugby entre deux combats. L’idée de Charles Brennus est d’organiser des rencontres sur tout le territoire français entre les ANZAC dont le jeu est apprécié par tous et les soldats français. On décide donc de créer une équipe de rugby de « All Blacks de Guerre » qui fera une tournée en France pour remettre le rugby au goût du jour. La tournée est une vraie réussite, les clubs sont pleins de jeunes ou de vieux Il n’y a pas d’hommes de 20 ans à 40 ans car ils sont sur le front. Impossible de faire les faire jouer les uns contre les autres. Pour remédier à ce problème les catégories sont créées. C’est l’un des étonnants héritages de la guerre que celui d’avoir créer les catégories d’âges pour structurer les rencontres des matchs de rugby.

Qui pouvait jouer au rugby pendant la guerre ?

Les combattants de tous les pays font du sport et parmi eux, certains pratiquent le rugby. En 1915, les Poilus jouent entre eux, les rencontres s’organisent spontanément, elles opposent des régiments, des compagnies de mêmes nationalités.

En 1916, les Alliés influencent cette pratique et les matchs entre soldats de diverses nationalités se multiplient En 1917, elles sont organisées par des officiers et des championnats se structurent. Après le 11 novembre 1918, le sport et le rugby, vont permettre aux soldats de gérer l’après guerre.

De nombreux témoignages de soldats pratiquant le rugby

On sait que certains joueurs ont joué au rugby car on a retrouvé des lettres adressées à leur famille dans lesquelles ils parlent de ce qu’ils font sur le front et notamment qu’ils jouent au rugby. On a aussi retrouvé des photos. Les joueurs ne sont pas toujours faciles à identifier car il était courant à cette époque de changer de prénom, voire de nom, ce qui ne facilite pas les recherches.

Le rugby était joué par les soldats pour vaincre l’ennui, pour se maintenir en bonne forme et pour conserver l’esprit d’équipe.

De nombreux joueurs australiens et néo-zélandais ont combattu lors de cette guerre 

Sur les 416 000 Australiens venus combattre, on estime qu’il y avait parmi eux à 5 000 rugbymen, 9 internationaux ont été tués. Pour les Néo-Zélandais, le rugby est le sport roi aussi est-il difficile de quantifier le nombre de rugbymen mais sur les 128 000 soldats présents, 14 internationaux sont tombés pendant les combats dont Dave Gallaher, capitaine de l’équipe des All Blacks avant la guerre, et tombé le 4 octobre 1917 au combat à Passchendaele en Belgique. À sa mémoire, a été créé en 2000 le trophée Dave Gallaher, disputé entre la France et la Nouvelle-Zélande

Un match resté dans toutes les mémoires

Le 8 avril 1917, l’équipe de France militaire s’incline 40 à 00 devant les All Black de « guerre » au stade vélodrome de Vincennes pour la finale de la Coupe de la Somme.

 

Nous vous recommandons la lecture du livre de Michel Merckel “14/18 le sport sort des tranchées. Un héritage inattendu de la Grande Guerre”

Bataille de Gallipoli

C’est une bataille qui se situe dans la péninsule de Gallipoli dans l’Empire Ottoman. Elle dure du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916. Elle oppose l’Empire Ottoman et l’Empire Britannique avec La France. Elle est remportée par l’Empire Ottoman.

 

source:http://www.gallipoli.gov.au/frequently-asked-questions/faq-australians-at-gallipoli.php

L’origine du rugby

L’histoire du rugby commence au XIXe siècle, en 1823 exactement, dans le collège de Rugby, une ville du centre de l’Angleterre. Un jour de novembre 1823, un élève (William Webb Ellis) se met à courir avec le ballon dans ses bras, au cours d’une partie de football. Les origines du rugby sont sans doute beaucoup plus lointaines, datant de l’Antiquité. A l’époque on l’appelle le football rugby.

 

Source: Origins History of Rugby

ANZAC

Anzac est un corps d’armée australiens et néo-zélandais il a été cré en novembre 1914, c’est une troupe d’assauts de l’armée britannique, ils se sont beaucoup battus pendant la première guerre mondiale ( bataille des Dardanelles, bataille de la Somme, bataille de Passchendaele, offensive des Cent-Jours ).

source: Australian War Memorial