La Grèce antique, ancêtre de l’Europe d’aujourd’hui

Illustration de l’Acropole, Grèce, Dessin de Jo-B

L’Europe d’aujourd’hui a connu bien des rebondissements avant de devenir ce qu’elle est maintenant. Si nous commencions par la source ? La première étape dans la création de l’Europe, c’est la Grèce antique. Nous allons donc étudier les points communs entre l’Europe actuelle et la Grèce antique comme la démocratie par exemple, tout en développant sur ce que les Grecs nous ont apporté.

Commençons par le commencement, les Grecs ont été les premiers à penser la démocratie, et ses différents organes.

Le mot “démocratie” vient d’ailleurs du grec, de “demos”, le peuple, et “kratein”, commander, pouvoir. Ainsi, il signifie un régime dans lequel les citoyens ont le pouvoir.

Trois penseurs grecs sont à l’origine de la démocratie athénienne.

D’abord, Dracon, en 621 avant J-C fut le premier à penser des règles pour structurer la Grèce antique. Il créa les premières lois, identiques pour toutes les classes sociales. Avant lui, chaque Grec qui commettait une faute, un meurtre, un vol, etc. était jugé par la famille victime, la vengeance était donc souvent sévère. Selon le site Musée de l’histoire.ca, Athènes et les environs sont « gouvernés par la tradition, plutôt que par des lois ». Les lois de Dracon permettent de séparer la mort accidentelle de l’assassinat. Cependant, ces règles pouvaient s’avérer très dures, comme le dit l’adjectif « draconien », qui signifie une excessive sévérité. Malgré ces premières lois, les inégalités sociales sont toujours présentes et la guerre civile menace.

Puis vient Solon. Il abolit les lois de Dracon, instaure des réformes économiques, religieuses, sociales, supprime les dettes de toute la population. Selon le site Hérodote.net, il permet à tous les citoyens de participer aux Assemblées.

Enfin, Clisthène, il poursuit la trace de Solon et améliore les institutions. Il réorganise l’Attique (région d’Athènes) en des centaines de circonscriptions territoriales permettant ainsi « aux citoyens de toutes les couches sociales et de toutes les partie de la cité d’être représentés ».

Plusieurs organes composent la démocratie athénienne:

La première, c’est l’Assemblée, aussi appelée Ecclésia (qui a d’ailleurs donné Eglise, ensemble des fidèles), où « tous les citoyens se rassemblent pour exposer leurs idées et débattre des questions de société » selon l’Institut Pandore. 40000 citoyens pouvaient y assister selon le site Philisto, mais seulement 6000 y assistaient véritablement car beaucoup étaient pris par leurs activités commerciales et ne pouvait se permettre de s’absenter pour une journée. L’Ecclésia détient un pouvoir sur la politique extérieure, la défense, elle « vote la paix et la guerre, conclut les traités » selon philo-lettres, etc…, les finances, « contrôle les magistrats », et a un pouvoir judiciaire également. Elle vote les magistrats (vote à main levée).

La Boulé, composée de 500 citoyens tirés au sort, prépare les textes et actes législatifs pour leurs passages à l’Ecclésia, ils gèrent les « affaires publiques par délégation, sous le contrôle de l’Ecclésia ». Ils se rassemblent quotidiennement et ont des avantages « comme l’exemption (dispense) de service militaire et l’immunité en cours d’exercice ». Ils organisent les principales fêtes religieuses (Panathénées en l’honneur d’Athéna, déesse protectrice d’Athènes, et les Dionysies, en l’honneur de Dionysos, dieu des fêtes, de la vigne, de l’extase et du théâtre). Ils contrôlent les dépenses publiques, et vérifient « les comptes et l’application du budget ». 

– Les magistrats, ils sont tirés au sort ou élus à main levée par l‘Ecclésia. Ils sont chargés d’exécuter les décisions prises par les citoyens. Les magistrats sont pour certains des stratèges (affaires militaires), ou des archontes (domaine religieux).

L’Héliée est le tribunal du peuple. Les membres sont des citoyens tirés au sort dans l’Ecclésia, au nombre de 6000.

Les Grecs ont donc été les premiers à penser la démocratie, déjà bien avancée.

Dans cette démocratie, les citoyens, comme aujourd’hui, ont donc un rôle bien particulier.

Les citoyens sont les hommes de plus de 18 ans (la majorité était donc déjà installée durant l’Antiquité), « nés de pères et mères athéniens, et ont fait le service militaire de deux ans ». Ils ont des esclaves pour les servir. Selon le site Histoire des idées, « le citoyen athénien peut, et en principe doit, participer à la vie politique ». Il est convoqué plusieurs fois par an à assister à l’Assemblée des citoyens, qui a lieu à l’Ecclesia, il vote alors les propositions qui émanent du Conseil. Aristote disait : « La perfection du citoyen ne se trouve que dans l’homme libre qui est affranchi des tâches indispensables » et peut donc se permettre de s’absenter une journée. Pour les citoyens les plus pauvres, un indemnisation journalière aurait été instaurée : le misthos, afin qu’ils puissent exercer leurs droits civiques.

Mais les citoyens ne forment pas la totalité du peuple athénien, voici les autres:

Les femmes disposent de peu de droits ou de libertés durant la Grèce antique, Aristote disait même « Le mâle est supérieur par nature et la femelle inférieure… l’un gouverne et l’autre est gouvernée. ». Cependant, elles ont une situation différente à Sparte ( ville grecque, au sud d’Athènes) et Athènes, selon le site Histoire en questions. A Sparte, les femmes bénéficiaient d’une éducation principalement de gymnastique et de musique. Elles avaient également un entraînement physique important. A Athènes, les femmes sont « cloîtrées à la maison, elles franchissent rarement le seuil de la porte extérieure de la maison ». La jeune fille athénienne se contente des apprentissages de travaux ménagers (cuisine, ménage, « juste assez de calcul pour tenir ses comptes et un peu la musique pour charmer son époux »).

De plus, elles sont une vie séparée de leur mari. Lors des fêtes, seul l’homme y assiste, la femme surveille les esclaves et n’accompagne son mari que lors des fêtes de famille.

Les métèques sont les étrangers « venues des autres cités » d’après Hérodote. Ils sont sous une sorte de tutelle d’un « citoyen répondant ». Comme les citoyens, ils participent aux fêtes religieuses, paient leurs impôts, et font leur service militaire. Cependant, ils ne peuvent pas se marier ni devenir propriétaire.

Les esclaves, quant à eux, sont des étrangers vendus sur le marché, ou des paysans qui n’ont pas pu payer leur dettes. S’ils sont affranchis, ils deviennent alors métèques. Il en existe deux types : les esclaves de l’État, qui servent dans la police, les bureaux de magistrature, les archives ou la Monnaie, et les esclaves des particuliers.

Nous avons donc une différence avec l’Europe actuelle puisque l’esclavage a disparu, les femmes ont une meilleures situations et plus de libertés, etc…

Les grecs ont inventé la démocratie mais pas seulement ! Plusieurs inventions et penseurs nous viennent de la Grèce antique. 

Thalès et Pythagore sont réputés pour les mathématiques, l’arithmétique et la géométrie, et notamment leurs théorèmes. Plus tard viendront Archimède et son célèbre « Euréka ! », ainsi qu’Aristote auteur de « L’homme est un animal politique ».

Enfin, viennent Socrate et Platon, philosophes. Les premiers philosophes étaient appelés physiciens car ils étudiaient la nature. Ils se sont détachés pour la première fois de l’explication divine qu’on donnait au monde en essayant d’expliquer le monde rationnellement. Socrate consultait et posait des questions aux citoyens, esclaves, en prétendant ne rien savoir et déconstruisait ainsi au fur et à mesure leurs idées fausses du fonctionnement de la société et de leur vie, ou de la nature. C’est ce qu’on appelle la dialectique socratique ou maïeutique. Par exemple, dans le dialogue du Gorgias, écrit par Platon, mais dans lequel Socrate est un des personnages principaux, il pose des questions à Polos, un rhéteur (pratique la rhétorique dans les assemblées de citoyens) et détruit ses illusions sur l’injustice, le bonheur, etc.

Platon, disciple de Socrate, retranscrira les idées de Socrate dans plusieurs écrits, mettant en scène les procédés de ce dernier.  Puis, vinrent Épicure, Aristote, et pleins d’autres.

Il y a aussi les poètes ou dramaturges tels que Eschyle ou Sophocle, qui ont écrit respectivement Prométhée enchaîné et Antigone par exemple.

Les Grecs sont les inventeurs des jeux olympiques, qui se déroulaient à Olympie, comme leur nom l’indique. Ils développent également la médecine, les sciences, la cartographie, le réveil matin, le compteur kilométrique (via des moyens complexes, ou en recourant à la géométrie), ou encore le moulin à eau.

Selon le site Anticopédie, ils ont crée la lyre, la cithare et la harpe, la trompette et pleins d’autres ancêtres de nos instruments actuels.

Ils ont pensé les premiers modèles de grues, et autres outils de travaux.

Dans le domaine militaire, ils ont inventé les catapultes, des lance-flammes apparemment efficaces.

Ils développèrent les cadrans solaires en plusieurs versions, le clepsydre (système similaire à un sablier mais “avec de l’eau à la place du sable”, voir image ci-dessous, selon Vikidia), les systèmes d’astronomie « pour mieux régler les activités agricoles » d’après le Musée de l’histoire.

Clepsydre, image de Vikidia

En conclusion, nous pouvons dire que la Grèce antique a été un ancêtre crucial pour l’Europe d’aujourd’hui. Elle a inventé pour la première fois la démocratie, le pouvoir du peuple, et l’apparition des citoyens. Nous avons hérité et amélioré chacune de leurs inventions. Bien sûr, il y a des différences entre aujourd’hui et l’Antiquité grecque, notamment l’esclavage, la situation des femmes, ou encore les croyances polythéistes. La Grèce antique n’a pas été le seul ancêtre de l’Europe actuelle. Mais alors, quels autres éléments ont forgé notre Europe ?