Derrière l’emballage…

https://www.cacaotrace.com/

Le chocolat est LE produit incontournable des fêtes. Avec une consommation d’en moyenne 7kg par personne et par an, la France se hisse au rang de cinquième plus gros consommateur mondial selon les chiffres du Figaro. Cependant, cette consommation cache une réalité noire et la production de cacao a de graves conséquences sociales et environnementales. Les aspects les plus sombres de cette production sont mis en lumière par une enquête du journaliste Paul Moreira, diffusée le 21 septembre 2019 sous la forme d’un reportage faisant suite à la crise du cacao qui a ébranlé la Côte d’Ivoire et le Ghana en juin dernier.

 

Pour comprendre cette crise il faut revenir sur les conditions d’exploitation de la précieuse fève. Plus de la moitié du cacao consommé dans le monde proviennent de ces deux pays africains et les producteurs commencent à se soulever pour dénoncer leurs conditions de travail. Le Parisien dévoile qu’avec un revenu de 0,78 $ par jour les agriculteurs vivent bien en-dessous du seuil de pauvreté. Ils réclament donc, pour vivre convenablement, la mise en place d’un prix minimum de 1000 francs CFA par kilo de cacao contre seulement 750 francs CFA à ce jour. D’autant plus que sur les 100 milliards de dollars que représente le marché du chocolat, seuls 6 milliards reviennent aux producteurs. Le problème majeur de cette pauvreté relève donc de l’inflexibilité des grandes enseignes du chocolat  à réduire leurs marges. Six grands groupes possèdent par ailleurs 50% du marché mondial tandis qu’on estime à 50 millions le nombre de personnes qui dépendent de la production de cacao. Au-delà du revenu, les conditions de travail sont aussi à dénoncer. L’enquête de Paul Moreira révèle en effet que le désherbage des forêts est principalement la tâche de jeunes adolescents qui utilisent sans protection le glyphosate de Monsanto reconnu “cancérigène probable” par l’OMS.

 

https://www.sante-nutrition.org/

On en arrive donc à la question de l’impact environnemental de la culture de cacao. C’est en fait la déforestation illégale et massive de forêts protégées, principalement au sud-ouest de l’Afrique, qui nuit gravement à la biodiversité locale. En effet, pour planter les cacaoyers, les producteurs brûlent puis désherbent au glyphosate des parcelles qui abritent notamment de nombreux éléphants, privant cette espèce déjà menacée de son habitat naturel. Cette déforestation est reconnue par lemonde comme la deuxième cause de leur disparition. Avec eux c’est l’ensemble de l’écosystème des forêts tropicales qui disparaît au profit de monocultures.

 

https://www.oxfammagasinsdumonde.be/

Pour autant, faut-il bannir le chocolat de notre alimentation ? La réponse est non : il existe de nombreux labels qui assurent l’achat d’un produit dit “équitable” dont le commerce est fondé sur la mise en place d’un prix rémunérateur qui permet au producteur de couvrir les coûts de production et de gérer de manière durable son exploitation tout en subvenant à ses besoins quotidiens. Les différents labels, les réseaux de distribution et les entreprises mettant en place un système de commerce équitable sont à retrouver sur commerceequitable.org , un collectif soutenu par le ministère de la transition écologique.

 

http://www.faire-equitable.org/