Déc 16

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Si les gens savaient qui tu es

Si vraiment ils te connaissaient

Ils ne te verraient plus pareil

Toi, ainsi que ton gros orteil

Te croyant toujours au-dessus

Tu nous as tellement déçus

La mort t’a bien fait redescendre

Maintenant tu n’es plus que cendres.

Épigramme, latinistes 1ère S4

Déc 16

Qu’est-ce qu’une épigramme ?

QU’EST-CE QU’UNE ÉPIGRAMME ?

Le mot épigramme vient du grec epigramma (“epi” : sur et “gramma” : lettre) qui signifie inscription. Gravées sur des monuments, statues ou des sépultures (d’où le terme épitaphe, du grec “taphos“: tombeau), elles étaient utilisées, à l’origine, dans la but de rendre hommage à quelqu’un.Dans l’antiquité, ce mot caractérise une inscription brève, souvent versifiée et s’adresse à un public restreint.

Le terme s’élargit ensuite pour désigner en général un court poème satirique.

La poésie épigrammatique est circonstanciée et s’adresse à une personne particulière : pour féliciter un mariage, pour accompagner un présent mais aussi pour injurier un rival ou un confrère malhonnête.

Les deux maîtres de ce genre à Rome sont Catulle (1er avant J.-C.) et Martial (2eme après J.-C.).

Épigramme de Catulle :

Version latine

Traduction

Si, Comini, populi arbitrio

tua cana senectus

spurcata impuris moribus intereat,

Non equidem dubito quin

primum inimica bonorum lingua

exsecta avido sit data vulturio,

effossos oculos voret atro gutture corvus,

intestina canes,

cetera membra lupi.

Si, Cominius, par le jugement du peuple,

ta blanche vieillesse,

souillée par tes mœurs impures, mourrait.

Je ne doute pas que

d’abord ta langue ennemie des gens de bien

soit coupée et donnée au vautour avide

que le corbeau à la gorge noire dévore tes yeux crevés

que les chiens dévorent tes intestins,

les loups les autres parties du corps.

Épigramme de Martial :

Version latine

Traduction

Nunper erat medicus,

nunc est vispillo Diaulus :

Quaod vispio facit,

fecerat et medicus

Récemment Diaulus était médecin,

maintenant il est croque-mort

ce que le croque-mort fait,

le médecin l’avait fait aussi.

Lavoix Henry (1846-1897)

Comme il allait mourir, elle lui dit : -Espère

En un monde meilleur où tu me reverras.

Mais lui, tout doucement, lui répondit : -Ma chère,

Si ce monde est meilleur, je ne t’y verrai pas.

Laëtitia, Elora

Déc 16

Epigramme cruelle…

  • Les épigrammes, du grec “epi”, “sur”, et “gramma”, “lettre”, sont des inscriptions gravées sur un monument, sur le socle d’une statue par exemple. Lorsqu’elles sont inscrites sur un tombeau, on parle d’épitaphes. Le plus souvent versifiées et contenant parfois une interpellation au passant, elles sont rédigées dans un style bref et concis : un style lapidaire. Lapidaire vient du latin “lapis”, qui signifie pierre. En effet, ces inscriptions coûtant cher, elles sont relativement courtes, des abréviations sont parfois usitées, d’où, en français, le sens de lapidaire.
  • A partir des épigrammes portant le sens d’ “inscription”, le terme s’élargit et désigne alors plus largement un poème court, souvent humoristique, voire ironique. La poésie épigrammatique, déjà pratiquée par les Grecs, était brève, circonstanciée et s’inscrivait dans un réseau de relations. Adressées à un public restreint, les épigrammes étaient parfois élaborées pour féliciter un ami d’un mariage, pour sa belle, ou bien pour insulter quelqu’un, une amante infidèle, un rival chanceux, ou encore un confrère malhonnête par exemple.
  • Après avoir étudié en cours les célèbres épigrammes des grands maîtres Catulle (1er siècle avant JC) et Martial (2ème siècle après JC), nous avons tenté, à notre tour, de rédiger une épigramme cruelle et malintentionnée.

Dansant le flamenco d’un pas lourdaud,

L’on espérait son opéra plus beau,

Mais dès les deux premiers sons dissonants*,

Sa danse est louée hypocritement.

*assemblage de deux ou plusieurs sons désagréables à l’oreille.

  • Dans cette épigramme, nous critiquons la danse d’une femme au pas “lourdaud”, ce qui n’est pas en accord avec la noblesse, l’élégance et la grâce du flamenco, et l’on espère alors qu’elle chante mieux l’opéra, un art lyrique majestueux. Cependant, dès les tous premiers sons, l’on se voit regretter aussitôt son flamenco, son chant étant insupportable. En conclusion, la femme ne sait  ni danser ni chanter selon le narrateur, d’une terrible cruauté, qui va même jusqu’à complimenter le flamenco de la femme tant son chant est désagréable à l’oreille…
Déc 03

La vie de Catulle

A l’occasion d’une étude sur les épigrammes, nous avons travaillé sur le poète Catulle.

Catulle est né en 87 av JC, et est mort en 54 av JC (Dates peu précises en raison de peu d’informations). Nous savons qu’il a vécu trente ans environ. Son vrai nom est Gaius Valerius Catullus, mais il est connu sous le nom de Catulle de Vérone. Il est né dans une famille noble et distinguée, le père de Catulle est l’hôte de César lorsque celui-ci vient à Vérone. Il est l’élève de Callimaque (grammairien et poète alexandrin, directeur de la bibliothèque d’Alexandrie). Catulle est un élève sérieux, appliqué et docile. Il étudie le grec et adhère vite à cette langue. Il utilise souvent dans ses poèmes des noms propres et communs grecs. Son maître lui a enseigné beaucoup de savoir concernant le langage mais Catulle a su s’adapter à une nouvelle forme de discours quand il est rentré dans la haute société. Il écrivit ses premières poésies légères quand il venait à peine de revêtir la toge blanche ( 17 ans ).

62-60 av JC : Il perd son frère aîné à qui il témoignait une profonde affection. Certains pensent que son frère est mort en voyage d’étude, d’autre pensent que c’est en suivant des magistrats romains dans leur périple. Il a été enterré loin des siens.

Catulle dans le monde de la haute société

Catulle est un jeune homme ardent et richement doué. Il a su  nouer des relations avec des personnages illustres par leur talent, leur naissance ou leur situation dans l’État. Même si ces relations ne sont pas toujours amicales, il est vite accueilli dans la haute société de Rome, où il  jouit d’une grande indépendance. Il est avide de luxe et de richesse; il possède trois domiciles : une villa à Rome, sa maison de famille et sa propriété de Sirmio, sur le lac de Garde, où il se plaisait beaucoup et s’isolait souvent pour écrire.

Il se plaignait souvent de sa bourse vide mais menait une existence dans le monde galant. De 57 à 56 av JC, Catulle va faire partie de la maison du noble Memmius (magistrat érudit et poète à ses heures perdues) en Bithynie (actuelle Turquie). Il espérait pouvoir accroître sa fortune mais le pays est trop pauvre et son objectif échoue. Catulle a de la rancune contre Memmius et revient seul sur son île à Sirmio, où il retrouve la paix et la tranquillité. Le seul bénéfice de ce voyage pour lui : il est allé sur le tombeau de son frère à Troie.

Ses amis

Après avoir fini ses études, Catulle fixe à Rome sa principale résidence. Il y vit dans un monde très cultivé et rencontre des hommes de lettres, originaires comme lui de la haute Italie : l’historien Cornélius Népos, à qui il dédie son recueil de poésies légères. Il se lie d’amitié avec un presque écolier : Quintilius Varus de Crémone; et avec Valvius Caton, un poète peu connu. Ses véritables amis pendant sa vie furent : Licinius Calvus (célèbre pour ses discours en vers) et Helvius Cina (poète dont les poèmes se sont perdus). Il s’est souvent lié d’amitié avec des poètes dont nous ne savons rien. Il était obsédé par la beauté de la langue. Il écrivait des élégies (courtes pièces en vers galants, madrigaux élégants et plein de grâce avec une belle versification) pour vanter les qualités de ses amis et leurs œuvres mais, lorsqu’il se brouillait avec eux, il composait des railleries.

Ses ennemis

Catulle déteste les officiers maladroits ou mal attentionnés. il critique beaucoup les poètes qui écrivent de façon négligée; pesante ou archaïque (cf : Les annales de Tanusius qu’il critique déguisé sous le nom de Volusius). Ses épigrammes les plus violentes sont dirigées contre César. César a souffert de ses critiques, mais l’a quand même reçu à sa table. Catulle le désigne par le nom obscène de Mentula (mentula, ae, f : le membre viril). Il l’exècre sans raisons mais va ensuite se réconcilier avec lui et vanter ses mérites ( ses grandes victoires) en l’appelant “le Grand César”. Il va aussi beaucoup critiquer Mamurra (le favori de César). Son rival principal est Hortensius Ortalus (fameux orateur). Il déteste Pompée sans raisons apparentes (il pense qu’il est la cause de la ruine universelle). En fait, Catulle lui reproche surtout de ne pas avoir rempli ses coffres et ceux de ses amis.

Son amour : Lesbie

Catulle est l’amant de Lesbie, une femme mariée du monde aristocratique. Elle remplit sa pensée pendant quelques années et domine toute son œuvre lyrique. Les poèmes de Catulle témoignent  de l’admiration qu’il avait pour Lesbie mais on peut aussi y trouver ses plaintes, ses cris de rage et de désespoir, ses brouilles et ses réconciliations contre cette femme infidèle. Il se résout à la quitter, honteux de sa faiblesse.

 

La carrière de Catulle a duré moins de dix ans. On peut dire qu’il a préparé la voie aux écrivains de l’âge d’Auguste, comme Virgile, en obligeant ceux de son temps à chercher dans les œuvres nobles, la mesure de l’harmonie des parties.

 

Déc 01

Épigramme du vaniteux

Ô! Ô toi, comment oses-tu te contempler,

Dans le miroir, toi qui es en forme de poire,

Car seule ta toge mérite un éloge,

Tu penses éblouir, pourtant tu ne fais que pourrir,

Tu souhaites que tout le monde te voit,

Pourtant personne n’a voulu de toi,

Ô toi, ta louange ayant été faite,

J’espère à présent que tes sesterces sont prêtes.

Pauline, Camille, Diane, Adèle, 1ère latiniste