Marie Deschamps: “dessiner c’est rêver, c’est s’inventer une vie”

IMG_1438Mardi 4 novembre, Marie Deschamps, dessinatrice de bd, est venue nous présenter la technique du dessin en noir et blanc.Marie Deschamps dessine au stylo bille (Bic) noir parce que la mine est plus fine. Elle utilise le tramage : dessin en traits dégradés pour marquer la lumière et les ombres, réaliser des nuances de gris mais aussi pour créer de la perspective et du relief. Pour expliquer cette technique, Marie a présenté deux dessinateurs passés maîtres du noir et blanc : Franck Miller et sa BD Batman puis Bernie Wrigton, l’auteur de Frankenstein.

Pour Marie, le dessin permet de réaliser tous ses rêves, de s’inventer une vie, on peut tout être, un garçon, une fille, un cow-boy! C’est donc un mode d’expression extraordinaire. L’homme a besoin de s’exprimer pour laisser des traces et il sait le faire dès la naissance : même l’écriture est un dessin. Marie a cité l’exemple de la calligraphie (art de l’écriture). Au début, les hommes préhistoriques laissent leurs empreintes, comme les animaux, qui racontent déjà quelque chose (leur passage, la limite de leur territoire…). L’onomatopée “dessine le bruit” et permet déjà de raconter une histoire.

VROOUUM,            une voiture est passée..

Marie a dit qu’elle ne dessinait pas mais qu’elle s’exprimait graphiquement : elle raconte une histoire en dessins.

Le style graphique utilisé, comme souvent en noir et blanc, est la ligne claire.

Qu’est ce qu’on dessine en noir et blanc?

– la silhouette, l’ombre.

“Le noir et blanc, c’est l’ombre et la lumière”

“Le silhouettage,  c’est le contour en noir des personnages ou des décors”

Marie nous a donné quelques astuces. Elle nous a parlé de la perspective. Pour la respecter, il faut dessiner une case et la partager en trois lignes afin de créer trois plans : arrière-plan au fond, avant-plan devant et entre les deux le plan intermédiaire. Cela permet de placer le décor et les personnages comme il faut selon l’histoire qu’on veut raconter. Il y a un rapport direct avec le noir et blanc et le tramage car cela permet d’apporter des nuances. A l’avant-plan, les traits sont très serrés, moyennement au plan intermédiaire puis beaucoup moins à l’arrière-plan. Charles Perrault utilisait cette technique notamment pour son illustration de Don Quichotte. Les gravures de Gustave Doré sont aussi extraordinaires.

Pour distinguer les matières en noir et blanc on peut utiliser différents jeux de rayures, carreaux, trames,dégradés, etc.

 

Puis Marie nous a présenté, sa future BD Le printemps d’ Oan. L’histoire se déroule pendant la guerre 14-18. Un instituteur, Oan, venu de Bretagne, va rencontrer une jeune fille perdue. Elle s’appelle Angèle et elle est orpheline suite aux bombardements. Ils fuient ensemble l’horreur des champs de bataille .Sur le champ de bataille, Marie montre beaucoup d’animaux morts, surtout des chevaux.

“Les hommes morts,  sur la bd, font moins pitié car ce sont des tueurs alors que les animaux n’ont pas demandé à être ici et ne tuent pas”

La mise en forme de la BD est originale : Marie a organisé ses cases en chemin tel un film qui permettrait au lecteur de suivre les personnages (selon le principe du travelling au cinéma).

Merci Marie, nous avons beaucoup appris!

Les élèves de la 5°bd

 

Réalisation d’un strip avec contraintes

Mardi 4 février, la classe de 5e BD a rendez-vous avec Elisa à la Cité pour réaliser individuellement un strip avec deux contraintes : le Moyen Âge et l’humour bien sûr.

La première étape a eu lieu au collège où chaque élève a dû inventer une courte histoire en suivant les règles imposées. Le scénario créé, il a fallu préparer le séquencier.

Elisa accueille le groupe et rappelle quelques règles :

– jouer sur les différents cadrages pour donner un peu de dynamisme (les différents plans, points de vue…)

– donner de la profondeur en utilisant les règles simples de la perspective

– bien “fermer” les dessins pour ne pas que la couleur s’échappe lors de la mise en couleurs sur ordinateur

Grâce à ces conseils, chacun se lance dans la réalisation rapide d’un brouillon (bonhomme bâton, absence de détails…) puis du strip définitif : crayonné, encrage, scanner et enfin l’étape tant attendue, la mise en couleurs sur ordinateur grâce à photoshop.