La classe bd interviewée par un journaliste de “Libération”

Article de “Libération“, Quentin Girard, 31/01/2014

http://www.liberation.fr/culture/2014/01/31/bullade-a-angouleme_976839

13 heures. Legen…dary ! Si vous n’avez pas d’enfants ou plus de 20 ans, vous n’avez sans doute jamais entendu parler de cette BD : les Légendaires (Delcourt) de Patrick Sobral. Et pourtant, en dix ans, les albums de cette série de fantasy ont été vendus à plus de 3 millions d’exemplaires.

A priori, on doit avouer qu’on a du mal à comprendre ce succès. De notre point de vue, le dessin n’a pas d’intérêt, les couleurs sont criardes, les dialogues niais. Difficile, du coup, de s’intéresser à l’histoire. Mais on n’est sans doute pas le public cible. Cette année, une exposition est consacrée à la série. Blindée d’enfants, forcément. Alors qu’on était en train d’apprendre que «tous les peuples d’Alysia et du monde elfique s’unissent pour combattre les armées d’Anathos», on a interpellé Quentin et Noah, 12 ans. Tous les deux sont en cinquième, en classe BD du collège Réné-Cassin à Gond-Pontouvre (spéciale dédicace), à côté d’Angoulême, et ils portent des masques de Danaël, l’un des personnages principaux. Pour eux, c’est simple : les Légendaires, ça marche parce que «c’est une sorte de BD manga». «C’est nouveau, les dessins sont différents, beaux, formidables», tente d’expliquer Quentin.

Dans le fond, ils préfèrent One Piece ou Dragon Ball Z, mais, pour une BD française, «c’est vraiment bien». «Il y a beaucoup d’action, des explosions», renchérissent-ils, et ça, ça leur plaît. Quand on regarde les planches, de toute évidence, c’est riche en onomatopées.

Mais, intervient Laurina, une de leur camarade de classe, les Légendaires, surtout, «ça fait rêver». Car, dans cette BD, dans le fond, la guerre et l’affrontement sont secondaires, l’important, c’est l’amour.