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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 08-03-2013

Sur la rive gauche de la Vienne, côté Chateauneuf, se trouve la rue Urbain Grandier. Un nom que l’on rencontre assez souvent dans les villes de la Vienne, pas ailleurs. Le nom est assez obscur, je ne connais pas grand monde capable de citer quelques faits concernant la vie  de cet homme et c’est peut-être mieux, tant sa vie fut dissolue! En ces temps de conclave et d’agitation curiale à Rome, esquissons un bref retour sur la vie du prêtre Urbain Grandier, né en 1590, mort en 1634, à Loudun, soit à 50 kilomètres de notre bonne cité.

Faisant du Tartuffe dans le texte, à la méthode Jourdain, sans en rien savoir, logique, Molière n’avait pas encore écrit sa pièce (on se réveille Servane!), bref, affirmant que pour être dévot il n’en était pas moins homme, notre Urbain, fort poliment, se trouvait séducteur invétéré, mettant enceintes plusieurs femmes de son entourage, il alla même jusqu’à rédiger un pamphlet contre le célibat des prêtres, vous constatez donc que la question n’est pas d’hier.

Il est surtout connu pour cette affaire des possédées de Loudun, des religieuses du couvent des Ursulines de la ville qui prétendirent que ledit Grandier les avait envoûtées, en usant de diablerie, et séduites. Lors de son procès il parvint à prouver son innocence ou du moins sa moindre implication dans l’affaire et se trouva acquitté. C’était sans compter sur le cardinal de Richelieu qui fit rejuger l’affaire, utiliser la question extraordinaire, donc la torture, afin d’obtenir de Grandier des aveux en bonne et due forme, y compris les lettres, signées, du diable en personne, prouvant le pacte entre le démon et le prêtre indigne.

Cela lui valut de terminer sur le bûcher.  C’est peut-être pour cela que la rue d’Enfer est si proche de la rue Grandier, toujours à Chateauneuf.

Il ne manque que des questions d’argent et l’on penserait entendre le quotidien débité par nos postes radiophoniques, entre malversations diverses, affaires de mœurs et règlements de comptes. Se pose alors l’éternelle question dont la réponse devrait justifier l’existence de mes propres cours: à quoi cela sert-il de connaitre le passé si les hommes se condamnent toujours à le revivre?

Peut-être à éviter malgré tout le pire?