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Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 03-09-2014

Première séance d’option media demain matin à 8 heures, pour les troisièmes : sujet à travailler, peut-être, le métier de grand reporter… La seconde décapitation d’un journaliste américain nous renvoie hélas à la réalité du terrain : informer au risque de sa vie.

http://www.liberation.fr/monde/2014/09/02/l-etat-islamique-revendique-dans-une-video-la-decapitation-d-un-2e-otage-americain_1092362

A relire, un article composé par des zélèves d’option media à l’occasion d’une conférence de grands reporters, dans le cadre des assises du journalisme, à Poitiers, voici trois ans :

Le jeudi 10 novembre nous avons eu la chance d’assister à une conférence de presse animée par deux grands reporters (Lucas Menget, grand reporter à Envoyé Spécial sur France2, et Mathieu Laurent, grand reporter pour Radio France) qui nous ont parlé de leur métier.

 » Reporter n’est pas un métier, c’est une façon de vivre « .

Grand reporter, c’est à la fois un titre, et une notion, selon eux. Quand on est reporter, on voyage beaucoup et longtemps. On peut couvrir des sugets très importants et en vogue, et  des fois beaucoup moins, mais cela reste tout autant enrichissant. On peut parler dans ses articles de la guerre, ou parfois simplement des résultats d’un dernier scrutin. Quand ils sont ailleurs, ils travaillent hors de toute information, comme coupés du monde. Ils sont parfois seuls, ou en petit groupe. Dans des pays où le français n’est pas courant, des fixeurs et interprètes sont là pour faciliter les échanges.

Il faut certaines qualités pour pratiquer ce métier à risques, comme posséder une curiosité permanente, être discret, débrouillard, persévérant et avoir de l’humilité. Il faut être présent, mais distant dans sa tête à la fois. Un reportage peut durer jusqu’à plusieurs semaines. Un suget envoyé de Kaboul par exemple, qui dure simplement une minute trente, coûte entre 5 et 10 mille euros pour la télévision.

Egalement, le métier se féminise grandement, dans tous les domaines des média. Cela a rendu le métier moins matchiste, et a permis d’ouvrir de nouveaux horizons. Cela peut peut permettre, par exemple,  d’entrer dans des maisons avec une femme dans des pays en d’Orient. En faisant ce métier, on peut avoir peur pour sa survie, et bien sur, on ne sort pas indemne, psychologiquement du moins, de tout ça. On voit de tout au quotidien, mais il faut passer outre.  » La peur devient à force une amie », confie Mathieu Laurent. Quand ils sont dans des pays étrangers, la barrière de la langue peut déranger, et la frustration est grande. Peur de manquer d’informations, de ne pas être bon, des questions qu’ils se posent vraiment souvent. Mais quand ils réfléchissent, il est assez grisant et marquant de vivre des moments en direct, qui vont grandement marquer l’Histoire. « C’est simplement incroyable d’être payé pour exercer sa passion » dit Lucas Menget.

L’énorme problème de cette vie de cavale, c’est bien sûr la vie de famille compliquée. Rester loin de ses proches est vraiment très dur.  On rate des évenements importants, naissances, mariages d’amis, et d’autres choses, mais cela fait partie des difficultés du métier. Mais au moins, on n’entre pas dans un cycle de monotonie ! Ce qui est bien, c’est que, quand ils restent longtemps en France, parce qu’ils ne sont appelés nulel part, une souplesse horaire importante s’installe.  Il y a aussi des régles : ils ne diffusent rien si cela peut mettre en danger des personnes, et il faut tout faire pour ne pas mettre en danger les gens qui les ont aidés à survivre sur certains territoires. Informer à  tout prix n’est pas leur but. Pour exercer ce métier, on peut être formé sur le tas, ou bien faire un parcours classique, c’est-à-dire les écoles de journalisme (13 sont reconnues) qui se font en deux ans. Soit 3 ans après le bac, soit plus tard, il peut être important d’avoir une autre formation que le journalisme. Personnellement, j’ai appris que c’était un métier vraiment complexe,  mais qui a de nombreux avantages.

Océane L.