Soyons honnêtes, nous, les ados n’avons pas la vie rose que les adultes croient, nos vies ne sont pas remplies d’amour, joie, sourires et rires…

Alors je ne vais pas écrire un article qui parle des joies de l’adolescence, mais plutôt de tout ce qui fait que les adultes ne nous comprennent pas.
Pour commencer, je veux défaire de vos esprits le cliché de l’adolescente amoureuse, avec des étoiles dans les yeux, qui ne pense qu’à dessiner des petits cœurs sur ses cahiers. Je suis désolée, mais c’est loin de tout ça.
Etre une ados, ce n’est pas facile, c’est chercher sa place sans la trouver.

Je suis le genre de personne qui, mentalement, n’est pas très solide. J’ai souvent baissé les bras, par faiblesse ou par épuisement. Je n’ai jamais été un exemple que les autres doivent suivre, même si tous les gens le pensent puisque j’ai de bonnes notes. Je ne suis pas l’exemple, je ne serai jamais l’exemple.

L’exemple serait une personne forte, souriante, qui n’a peur de rien, qui n’a pas peur de souffrir, qui n’a jamais fait de choses regrettables. Et je ne fais pas partie de cette catégorie de gens presque parfaits, moi, je suis le genre de personnes qui, quand elles tombent, se retrouvent directement perdues.
Et je suis tombée, sans m’en rendre compte, j’ai sombré, ne faisant plus attention à ce que les autres me disaient, je n’écoutais plus rien, je voulais juste tomber sans me soucier des conséquences. Mais comme toujours lorsqu’on tombe, on finit par se réveiller à terre.
Ce réveil a été douloureux, rempli de larmes, et puis de dégoût, on se demande comment on a pu en arriver là, comment on a pu tomber si bas. On doit enfin se résoudre à écouter les conseils des personnes qui, malgré notre égoïsme, ont toujours été là, et puis on se demande ce qui nous a fait basculer, comment on est passé de jeune fille normale à jeune fille détruite, déchirée, désespérée, fragile.
On se déteste de pas avoir pu gérer la douleur normalement, parce que maintenant, toutes ces choses seront ancrées en nous, et jamais plus elles ne s’effaceront.
J’en suis arrivée à perdre le peu de confiance en moi que je pouvais avoir. A me dévaloriser, me rabaisser, repoussant toujours mes limites scolaires, faisant tout pour avoir de meilleures notes, pensant que ça me redonnerait confiance mais ce fut l’opposé, je me rabaissais toujours plus, n’arrivant pas à atteindre mes objectifs. Je n’arrivais pas à être sociable, je me renfermais sur moi-même, j’avais peur des gens, peur qu’ils me fassent souffrir plus que je souffrais déjà, alors j’arrête d’y croire, me disant que le bonheur n’était pas pour moi. Je n’étais pas heureuse, ne sachant comment aller mieux, je me contentais de sourire, puisqu’on m’a toujours répété que notre sourire était notre meilleure arme. Je me contentais de vivre, suivre les cours, conseiller mes amies qui semblaient plus ou moins heureuses, amoureuses, joyeuses, j’aimais les voir heureuses tout en essayant d’en faire autant. Je me rappelle qu’à cette époque je mangeais peu, croyant que perdre poids me redonnerait le vrai sourire.
J’ai fini par me sortir de tout ça, ça m’a pris pas mal de temps, c’est vrai, mais j’ai réussi, aujourd’hui je vais bien, je me sens bien, je n’ai toujours pas confiance en moi mais je suis heureuse.

Je voulais vous dire aussi que, quand on est petit, on nous apprend à ne pas parler aux inconnus, à compter jusqu’à deux millions, à tracer des courbes et des triangles, à mettre un pied devant l’autre et à regarder à gauche puis à droite avant de traverser, mais personne ne nous apprend à nous relever, personne nous prévient qu’il y a une période de la vie qui s’appelle l’adolescence et que cette période sera sûrement la plus dure de notre vie, qu’il faudra lutter pour finir par trouver sa place. Enfin, si tu es dans cette période de ta vie, toi qui lis cet article, ne baisse pas les bras comme j’ai pu le faire, dis toi qu’il faut avancer, se battre, même pour un avenir incertain. N’abandonne pas et parle, écris, fais ce dont tu as envie mais ne garde pas toute cette souffrance en toi.