Pourquoi il n’y a pas de tables dans notre salle?

Cet article fait suite à la remarque d’une classe : Madame, sans les tables nous avons mal au dos, pourquoi on ne les met pas?

Je vais donc tenter de vous répondre en vous exposant mon choix pédagogique. La pratique de la musique au collège s’articule autour de deux perspectives: percevoir et produire le son. Cela nécessite une configuration de salle particulière.

Voici, tout d’abord pour aller dans ce sens, un texte issu de l’accompagnement de nos programmes:

Organisation de l’espace

La disposition des formations vocales ou instrumentales donne l’incontournable modèle de l’organisation d’une salle spécialisée où la réalisation de projets musicaux tient une place centrale. Surface et disposition doivent permettre aux élèves et au professeur d’investir des espaces de travail convenant à des situations d’apprentissage différenciées.

  • La salle est insonorisée et de bonne acoustique ; elle est suffisamment grande pour différencier des espaces spécifiques aux différentes situations d’apprentissage, dont les pratiques musicales individuelles et collectives ;  une surface suffisante (>100 m2 dans l’idéal) lui permet d’accueillir confortablement les pratiques chorales et d’atelier.
  • Son mobilier est adapté aux pratiques musicales et à la fluidité de leur articulation, sa disposition favorisant également l’écoute mutuelle et l’engagement du corps en situation de production ; le mobilier scolaire traditionnel est à éviter, qu’il s’agisse du couple table-chaise ou de chaises avec rabat : cela reste, en toute situation, une entrave à la mobilité des élèves. De simples chaises sont préférables, le mobilier étant autant que de besoin complété par quelques tables sur les bords de la salle et quelques pupitres parfois utiles.
  • Une démarche particulière adossée à la présence d’un instrumentarium donné (batterie, percussions diverses, ordinateur, etc.) induit une organisation spatiale appropriée qui doit être anticipée.

Dès lors que l’espace classe apparaît à l’élève immédiatement adapté à des situations musicales, qu’il s’agisse de percevoir ou de produire de la musique, il l’engage à se considérer comme un musicien et à s’en approprier les exigences qui font aussi l’efficacité d’un moment de formation.

Quelques questions:

As-tu besoin d’une table pour écouter de la musique?
As-tu besoin d’une table pour chanter?
As-tu besoin d’une table pour créer?
As-tu besoin d’une table pour ta mise en voix?
As-tu besoin d’une table pour te relaxer?
As-tu besoin d’une table pour respirer?
As-tu besoin d’une table pour échanger avec ton professeur?

NON

Le seul moment où tu en aurais besoin, c’est quand nous écrivons, ce qui prend un très faible pourcentage du temps du cours.

Ce peu de temps passé à écrire ne peut à lui seul vous procurer mal au dos. Il s’agit probablement au contraire de situations prolongées de mauvaises tenues corporelles au sein de la journée, par exemple à tout hasard, avachi sur une table… Peut-être est-ce aussi cette posture de musicien qui vous invite à être beaucoup plus actif physiquement que dans d’autres cours qui vous fatigue.

Pourquoi on a de la musique au collège, ça ne sert à rien?

Ah bon?

Dans un premier temps, remontons, loin, très loin… à l’Antiquité et plus particulièrement chez les Grecs. Les enseignements dispensés à une toute petite partie de la population se divisaient ainsi:

Le trivium des arts d’un côté:
– la grammaire
– la rhétorique
– la dialectique

Le quadrivium des sciences mathématiques de l’autre:
– la géométrie,
– l’arithmétique,
– l’astronomie
– la musique, et oui, elle était déjà là!!!

Lui, c’est Pythagore →
Mathématicien, il théorisait, pas seulement     le triangle rectangle mais aussi la musique.

 

Archytas (vers 360 av. J.-C.)«  Les mathématiciens, à mon avis, savent bien discerner et comprendre comme il faut (et cela n’est nullement surprenant) la nature de chaque chose (…). Aussi, touchant la vitesse des astres, de leur lever et de leur coucher, nous ont-ils donné une connaissance claire, tout autant qu’en géométrie plane, en arithmétique et en sphérique, sans oublier non plus la musique. Car ces sciences semblent sœurs, puisqu’elles s’occupent des deux premières formes de l’être, qui sont elles-mêmes sœurs. »

Puis, au fil des siècles, la musique est devenue un art plutôt élitiste,  pratiquée, comprise et transmise dans les milieux aisés.  On parle d’ailleurs de musique savante.  Ce n’est pas anodin, elle nécessite des compétences, du savoir pour l’apprécier. Le peuple plus modeste chantonne des chansons à l’opposé dites populaires, mais il ne connait pas les théories de compositions, ne pratique que très peu d’instruments et n’accède pas aux subtilités musicales qui restent réservées aux initiés.

De nos jours, la musique est devenue d’abord source de plaisir et de divertissement, d’où la fameuse phrase que tout professeur de musique a déjà dû entendre “on s’en fout, c’est de la musique, c’est secondaire, ça ne compte pas”. Moi je l’ai entendu des dizaine de fois. Déjà, si elle compte comme toutes les autres matières et justement, elle n’est pas au collège pour rien. Grâce aux scientifiques, on s’est aperçu des bienfaits de la pratique de la musique dans nos apprentissages qui la rendent nécessaire:

SUR LE PLAN INTELLECTUEL :
On relève généralement un lien entre l’apprentissage de la musique, des mathématiques et des langues. (comme les grecs il y a plus de 2000 ans dis donc!!!)  D’autre part, on remarque que l’autodiscipline acquise lors de l’apprentissage musical agit considérablement sur le taux de réussite d’un élève. En effet, des études montrent une amélioration moyenne de quinze points de pourcentage des résultats scolaires entre un enfant chanteur et un enfant non chanteur. Selon certains neurologues, cela serait dû au fait que la musique contribue à l’augmentation des performances cérébrales en développant l’interaction entre les deux hémisphères.

SUR LE PLAN PERSONNEL :
La musique contribue fortement au développement de la personnalité, d’un équilibre entre l’intellect et les émotions. Des études démontrent que l’esprit scientifique intervient quant à l’appréhension de l’univers et que les
qualités artistiques vont justement permettre de donner un sens à cet univers.
La musique permet notamment à l’élève qui doit se présenter publiquement lors de concerts de classes, de fin d’année ou autres, de développer un contrôle de ses émotions, une confiance en lui, une assurance, une habileté à communiquer, à s’exprimer grâce à la pratique d’une discipline artistique.

SUR LE PLAN AFFECTIF :
La musique permet aux jeunes de s’exprimer, particulièrement à certaines étapes de leur développement pendant lesquelles ils peuvent vivre des difficultés de communication. La pratique chorale développe chez les enfants des aptitudes à la vie en société et aux échanges indispensables à
la construction de sa citoyenneté. Un chœur est une société où le maître mot est respect, respect des autres, mais aussi respect de soi.

SUR LE PLAN PHYSIQUE :
Une pratique vocale quotidienne permet à l’adolescent de prendre conscience de son corps et de sa respiration, facilitant grandement l’acceptation de soi. 
En favorisant une motricité habile et fine, le chant assouplit également les tensions inhérentes à la scolarité de l’enfant. Cette détente améliore considérablement les apprentissages dans les autres
matières où les élèves doivent rester statiques pendant de longues périodes.

SUR LE PLAN CULTUREL :
La culture savante, c’est-à-dire la connaissance du monde par le biais de l’affirmation d’une sensibilité artistique, est un rempart à la barbarie humaine sous toutes ces formes. Ainsi, l’appréhension d’un répertoire éclectique allant du répertoire classique à la musique contemporaine, en passant par les musiques traditionnelles extra-européennes, ouvre l’élève sur le monde et sur les autres.

Alors… pourquoi la musique au collège? Pour que tout le monde ait les mêmes chances de réussite et accès aux mêmes repères culturels. Se confronter au beau et aux secrets des créations musicales est un droit de tout un chacun en France, profitons-en.

Et… ça sert à rien? J’espère que ma démonstration vous a convaincus et si ce n’est pas le cas, personnellement je trouve qu’elle sert aussi à se faire plaisir, et c’est déjà bien, profitons de ce bon moment.

En bonne voix

Comment utiliser musicalement notre voix?

Notions: Voix parlée/voix chantée/voix chuchotée/voix criée, voisé/non voisé, respiration, onomatopées, hauteurs (grave/medium, aigu), a cappella, voix lyrique/voix gutturale/human beatbox.

1. Travail sur la vidéo C’est pas sorcier



La voix, comment ça marche ?

Tout d’abord : besoin d’air !Ce sont les poumons qui assurent la respiration
(inspiration/expiration).  Les poumons sont logés dans
la cage thoracique.

Les cordes vocales vibrent pour produire du son. Plus elles sont resserrées plus le son est aigu.


Les résonateurs permettent de donner différents timbres à la voix.

Pour bien chanter : une tenue corporelle adéquate est nécessaire : être détendu, s’échauffer, se tenir droit, les pieds parallèles, les bras le long du corps, être stable, ne pas prendre d’appui sur une chaise ou une table par exemple…
Toutes ces consignes seront souvent répétées en cours !!!

RAPPEL:

  • posture 1: repos détente, assis sur sa chaise les pieds par terre, le dos contre le dossier.
  • posture 2: sur l’avant de sa chaise, les pieds bien à plat au sol, on se tient droit.
  • posture 3: debout, sans effort particulier.
  • posture 4: debout, les pieds ancrés dans le sol, parallèle dans la largeur du bassin. On se grandit et ainsi on conditionne notre corps tout entier pour produire notre voix.

2.  Ecoute Stripsody de Cathy Berberian.

Une partition particulière. La chanteuse Cathy Berberian a collaboré avec Roberto Zamarin pour l’écriture de cette partition.
Le titre de l’oeuvre vient de la contraction de “comic strip” (bande dessinée américaine) et de “rhapsody” (pièce musicale libre.

Résultat de recherche d'images pour "comic"

Résultat de recherche d'images pour "comic"

  

 

3. Projet musical n°1

 

4. Les onomatopées

♥ Une onomatopée est un petit mot qui rappelle un bruit.

DÉFINITIONS :

Hauteur : aussi appelé le registre du son. Le son peut être grave, medium ou aigu.
Voix lyrique : c’est une voix très expressive, technique des voix dans l’opéra.
A cappella : c’est lorsqu’on chante sans accompagnement instrumental.
Onomatopées : une onomatopée est un petit mot qui rappelle un bruit.
Voisé : son qui fait vibrer les cordes vocales (ex : n’importe quel mot).
Non voisé : son qui ne fait pas vibrer les cordes vocales (ex : pfffff, chhhhhh).
Gutturale : voix très grave, dans le fond de la gorge.
Comic strip : petites bandes dessinées, à l’origine dans les journaux américains.

 

5. Écoutes en lien:

Voix de femme très aiguë lyrique: c’est une soprano.

Voix d’hommes priant au Tibet, très grave, dans la gorge: c’est une voix gutturale.

# Pour aller plus loin:

La voix utilisée comme un instrument:

Le chant diphonique: hé oui!!! une personne peut émettre 2 lignes vocales:

 

 

 

 

La musique et la société de consommation

Quels rapports entretiennent musique et société de consommation?

1. Une musique au service de la publicité:

Il peut s’agir de musiques existantes, de musiques arrangées ou créées pour les spots publicitaires. Dans chacun des cas, elles sont adaptées au produit, et au public visé. La musique aide à mettre le spectateur dans l’ambiance, aide à retenir et donc à identifier plus facilement un produit.

 

A retenir:

Jingle sonore: mélodie, air de longueur variable, incluant du texte ou non, qui sert à l’identification du produit. C’est une sorte de « logo sonore ». C’est l’identité sonore d’une marque.

Les composantes d’une bande-son :
Au cinéma et à la télévision, une bande-son est composée de :
– la musique,
– les bruits,
– les paroles (dialogues ou narration).

Les types de sons :
Son in : la source du son est visible à l’écran.
Son hors champ : la source du son n’est pas visible à l’écran mais est située dans l’espace-temps de la scène, hors caméra.
Son off : la source est située dans un autre espace-temps que celui qui est représenté à l’écran.

A retenir:

Sample : échantillon de musique ou de son que l’on va réutiliser dans une œuvre.

 Polyrythmie : poly = plusieurs, c’est donc lorsque plusieurs rythmes se superposent.

Notre chanson, à écouter et ré-écouter:

Utilisée dans plusieurs publicités:

2. Une musique engagée contre la société de consommation :

Les choses de J-J Goldman.

Plus ancienne: La complainte du progrès de Boris Vian.

Document pdf d’un collègue sur les Trente glorieuses