Sortie des 6e à Bougon. Photos et témoignages.

Les Galilée (en mode recto)

Les Newton (en mode verso)

Voici les témoignages de Sacha P, Shanna, Ayla, Hugo, Camilia et Noéline :
“Le matin, nous avons visité les tumulus(1) et le musée ; on a vu des crânes trépanés(2). L’après-midi, nous sommes allés dans nos groupes pour faire un atelier fouilles, céramique ou anthropologie.
J’ai appris en anthropologie qu’il pouvait y avoir des caractères dérivés ou ancestraux sur les crânes. A la fin, je suis reparti en ayant plein de connaissances.
lexique :
tumulus : dolmen recouvert de petites pierres
trépané : crâne avec un trou.”

Atelier anthropologie

“On a remarqué que lorsque les tumulus étaient grands mais dès qu’on rentrait à l’intérieur il y avait deux chambres toutes petites.”

“A l’atelier céramique, on a fait une boule d’argile et avec le pouce on a fait un trou dedans, on a élargi les bords pour avoir la forme qu’on voulait. Ensuite, on a pris un petit bout de bois et on a lissé les bords. Nous avons ensuite fait des motifs avec un petit bout de bois.”

“J’ai aimé l’atelier fouille car j’aimerais être archéologue plus tard. L’atelier était divertissant. J’ai aimé manipuler les accessoires de fouille, découvrir les objets. J’ai moins aimé le questionnaire. J’ai regretté que la sortie ne dure pas plus longtemps.”

Atelier fouille

“Nous, on était dans l’atelier céramique, c’est un peu comme la poterie. [Nos ancêtres] ont commencé la céramique en même temps que la sédentarisation car, si ils sont nomade et qu’ils font des céramiques, tout va se casser. La céramique est très fragile. L’atelier était très sympa. Nous faisions la pratique et en même temps l’animateur nous expliquait plein de choses. Cette sortie était super.”

Atelier céramique

 

Séquence Fake news

A l’occasion de la venue au collège de l’exposition « Fake News : art, fiction, mensonge » du CLEMI (Centre pour L’Education aux Medias et à l’Information), les 5e Vivaldi ont pu réinvestir ce qu’ils avaient appris en E.M.i. l’an dernier avec leur professeure documentaliste.

Affiche de l’exposition du CLEMi

Après avoir visité l’expo, ils ont fait marcher leur imagination pour fabriquer des Fake News en cours d’histoire-géo-EMC. Les voici :
Audi nous ment : ses voitures sont entièrement composées de pièces d’autres marques.
L’école est dangereuse : une photo montrant une adulte du collège frappant des élèves avec une règle d’un mètre le prouve !
Une fausse guerre en Ukraine : un coup monté de la part des Etats de l’OTAN.
L’algue piota : une algue qui tue par la transmission d’un piotavirus.
Des humains se transforment en bêtes fauves : un nouveau danger qui menace l’humanité.
Le complot des tracteurs.
– Attention : une vache peut cacher une licorne cannibale !

C’est la fake news “la fausse guerre en Ukraine” qui a recueilli le plus de voix, juste devant “Audi nous ment” car la majorité des élèves les ont jugées crédibles au premier abord, grâce en particulier aux photos (non sourcées bien sûr !).

Fake news Ukraine

Une fresque pour la Géorgie

C’est où, la Géorgie ?

Ancienne république membre de l’URSS, la Géorgie est un petit pays d’environ 4 millions d’habitants qui se situe à l’est de la Mer Noire, entre Europe et Asie. En 2014, elle a signé un accord d’association avec l’Union Européenne et est officiellement candidate à l’entrée dans l’UE depuis 2022.

Fond de carte de la Géorgie avant 1990 Situation géopolitique actuelle du pays

Mélissa (3e Molière), Maïwenn et Amandine (4e Richelieu) ont chacune réalisé un projet de dessin pour la future fresque, après avoir visionné un petit documentaire sur le pays en salle de géographie. A la grande satisfaction de Lasha, le joueur de rugby géorgien qui est venu rencontrer les élèves du collège, c’est à partir de la Géorgie historique, dans ses frontières d’avant 1990, que les dessinatrices ont travaillé. C’est le projet de Mélissa qui a été préféré mais Maïwenn et Amandine ont réalisé la mise en couleur de son dessin.

L’avant-projet de Mélissa

Mélissa a recherché des éléments emblématiques du pays, d’abord dans sa géographie avec les montagnes du Caucase, les cascades et leurs ruisseaux, les forêts de conifères et le faisan de Colchide. Elle s’est ensuite inspirée de son patrimoine bâti avec les nombreux monastères et villages perchés, la cité d’Archéopolis dans l’ouest du pays (porte fortifiée à gauche du dessin) et avec la Kartlis Deda (en géorgien : ქართლის დედა, « mère du Karthli ») qui est une statue située dans la capitale de la Géorgie, Tbilissi, dont elle est devenue le symbole. La statue a été érigée au sommet d’une colline en 1958, alors que Tbilissi fêtait son 1500e anniversaire. Haut de 20 mètres, le monument d’aluminium a été conçu par le sculpteur géorgien Elguja Amashukeli, lui-même natif de la capitale. La statue représente une femme vêtue du costume géorgien traditionnel ; elle tient dans sa main gauche une coupe de vin – symbole de l’hospitalité – et dans sa main droite une épée – symbole de la défense de la liberté du peuple.

Presque 2 mois de travail

13 avril – Premiers coups de pinceau donnés par Mélissa, Maïwenn et Amandine.

2 mai – Le travail a bien avancé

9 mai – Chantier en cours…

Les élèves ont travaillé dans une grande autonomie, composant leurs couleurs à partir des 3 couleurs primaires.

Fresque signée

Un travail d’équipe

Un dessin conçu par Mélissa (3e Molière).
Un dessin mis en couleur par Amandine et Maïwenn (4e Richelieu).
Une fresque réalisée par Mélissa, Noévan, Tifène, Mathéo, Ashley (3e Molière), Maïwenn, Amandine (4e Richelieu) avec l’aide de Romain, Gaby… et tous les porteurs de carton-écran de passage dans le préau.
Un support préparé (2 sous-couches !) par M. Pain, Mmes Bisson et Daunay.
Un projet imaginé et porté par Mme Dessons, prof d’histoire-géo.
Un projet supporté par l’équipe de vie scolaire et l’équipe technique du collège.
Un projet conseillé techniquement par M. Frégeai, prof d’arts plastiques.
Un projet commandité par l’équipe d’E.P.S., MM. Bigot et Devesa.

Une oeuvre éphémère ?

Le Conseil départemental a donné son autorisation pour créer un mur d’expression pour les élèves, d’où cette portion du préau dédiée à la fresque. L’intérêt des autres élèves pendant toute la durée de sa réalisation laisse penser que cette oeuvre sera respectée et aura une longue vie. Néanmoins, elle est amenée à être recouverte un jour par un autre projet.

Les 4e2 débattent sur la maltraitance animale

La maltraitance envers les animaux / 4e2 – Débat du 26 / 11 / 2020

1 / Qu’est-ce qu’on appelle la maltraitance ?

Tous les groupes sont d’accord avec les principes de la maltraitance, à savoir : les coups, les mutilations (vous avez évoqué les affaires de chevaux mutilés), l’abandon, la privation de nourriture et de soin, la zoophilie, le trafic, le dopage pour des courses ou des combats de chiens ou de coqs. L’un de vous estime que la non assistance à animal en danger est une forme de maltraitance (si on constate sans alerter personne qu’un animal est maltraité chez un voisin).

Qui sont les personnes maltraitantes ? Vous pensez que les gens qui martyrisent les animaux sont fous. Ou vous estimez qu’ils font cela pour le plaisir et qu’on devrait les jeter en prison directement. Une élève a évoqué le fait que ça peut être une conséquence de la maltraitance que ces personnes ont elles-mêmes subie dans leur enfance, par leur parents.

2 / Est-ce que tous les animaux ont la même valeur à nos yeux ?

Vous n’étiez pas d’accord. Une élève a dit qu’un animal domestique comme le chien n’était pas à mettre sur le même plan qu’un gibier. Un autre estime au contraire que le gibier est un animal qui ressent autant la souffrance que n’importe quel autre. Une autre a évoqué l’idée que tuer certains animaux, par exemple une araignée ou une mouche, nous semble davantage « normal » que pour d’autres animaux. Mais, pour certains d’entre vous, tous les êtres vivants sont égaux et sont utiles à la biodiversité donc à préserver : ainsi les insectes, telles les abeilles, sont indispensables à la pollinisation. L’article L214-25 du Code rural indique d’ailleurs que la destruction d’abeilles est un délit puni par la loi. Un élève a dit qu’il y avait sûrement une limite à fixer car, quand on marche dans l’herbe, on écrase des insectes et si ça devait être un drame à chaque fois, on n’en sortirait pas.

3 / De l’utilité des animaux

Pour revenir à la question de l’utilité de certains animaux par rapport à d’autres, l’une d’entre vous a émis l’idée que certains animaux étaient plus dangereux, nocifs pour l’homme, que d’autres. Le chien d’aveugle ou le chien détecteur de drogues sont éminemment utiles à la société humaine. Mais un animal doit-il être forcément utile à l’homme ? N’est-ce pas de l’exploitation de notre part ? Pas forcément, car si le chien n’a pas envie de guider un aveugle, il ne le fera pas. Il aime faire ce qu’on attend de lui et, de plus, il a souvent une récompense.

4 / De longs échanges sur l’élevage et sur la chasse

Vous avez beaucoup échangé sur le fait d’élever des animaux dans le but de les tuer. Pour certains, l’animal est d’abord utile pour être mangé, il entre dans la chaîne alimentaire. Si on mange de la viande, il est normal de tuer des animaux. C’est plus facile à admettre quand on a soi-même vu, au sein de sa famille, des volailles ou des lapins être tués ; on est plus habitués. Une élève a témoigné avoir vu le corps d’une oie courir encore après sa décapitation, c’était à la fois choquant et drôle. La viande, on en mange depuis toujours, on a besoin d’en manger pour ses protéines, alors pourquoi vouloir s’en passer ? C’est le but de la vie de l’animal d’élevage d’être mangé, sinon on ne l’aurait pas fait naître. On n’a pas le temps de s’attacher aux animaux d’élevage, d’ailleurs, souvent, ils n’ont pas de nom. Après, ça dépend des élevages et des animaux qu’on élève ; ainsi, les vaches laitières ont souvent des prénoms donnés par les éleveurs. D’autres ont estimé que le principe même d’élever des animaux dans le but de les tuer était de la maltraitance. Il est difficile de soutenir le regard des bovins, entassés pour aller à l’abattoir. Dans les abattoirs, normalement, on tue sans faire souffrir. Or, vous avez parfois vu des vidéos difficiles à supporter. Il est précisé que l’entassement du bétail pendant le transport est indispensable pour que les bêtes ne tombent pas. Une autre élève indique qu’il existe une législation pour le transport des animaux d’élevage, il y a des règles.

Gros débat aussi sur la chasse. Certains estiment qu’il est indigne et maltraitant de chasser, en utilisant même parfois des animaux élevés pour en tuer d’autres. Cela fait souffrir l’animal, certaines chasses en particulier telle la chasse à la glu. Vous avez été plusieurs à évoquer la pitié que vous ressentiez en voyant un animal se débattre dans un filet, épuisé ou blessé, et attendant la mort. D’autres trouvent que la chasse ne fait pas pas souffrir car l’animal est tué d’une balle.

APPORT PROF (car vous n’avez pas assez utilisé les documents au cours du débat) : 5 / Que dit la loi ?

Le Code civil considère les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité » et comme des « biens » qu’on peut acheter, vendre, prêter, dont on peut hériter et qui nous appartiennent (on est leur « propriétaire »). Les animaux ont donc au regard de la loi un statut entre l’objet et l’être humain.

L’article L.214 du Code rural prévoit les conditions dans lesquelles on peut détenir des animaux.

Pour les auteurs d’abandons, de sévices et autres actes de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en captivité, le Code civil prévoit la peine plafond de 2 ans d’emprisonnement et l’amende plafond de 30 000 euros d’amende [sauf 2 exceptions].

6 / Qu’est-ce qu’on en conclut ?

Les échanges les plus denses (sur l’élevage) se sont finis sur le témoignage de certain.e.s qui disent manger moins de viande à la maison, pas tous les jours, ou plus du tout pour deux élèves qui se disent que leur végétarisme permet d’épargner des animaux. Quoi qu’il en soit, vous êtes majoritaires à trouver que c’est difficile de penser à l’animal vivant en regardant la viande dans son assiette ; on n’a pas du tout envie d’avoir ça en tête.

La toute fin des échanges a permis d’évoquer l’incompréhension, l’horreur voire la haine que vous inspire la maltraitance volontaire des animaux par certaines personnes (voir début du compte-rendu).

Être sensible à la souffrance animale… ou pas. Le point de vue de Chloé :

 

Qu’est-ce que l’amitié ?

Extraits des traces écrites des élèves suite aux échanges sur le thème de l’Amitié – EMC mai 2017

“L’amitié ne s’arrête pas à un style de vêtement, à une couleur de peau, au sexe. L’amitié, cela vient de l’intérieur, de notre façon de penser ou ce qu’on a dans le coeur.” (JB)

“Un ami est quelqu’un qui t’apprécie et avec qui tu as de l’affinité. Il peut compter sur toi, tu peux compter sur lui. Il tient à toi, tu peux rigoler avec lui. Et il sera là dans les bons moments comme dans les mauvais moments.” (EB)

“A la différence d’un copain, tu peux dévoiler un sercret ou autre chose et être sur qu’il ne le dira pas. Pour être ami, il faut qu’il y ait un lien d’affection, qu’on se considère presque comme un frère ou une sœur. Je pense aussi qu’on sera bien plus touché si un ami nous trahi, alors qu’un copain ça passe.” (AD)

“L’amitié c’est une chose précieuse ; c’est le fait de s’attacher à une personne digne de confiance à qui on peut tout dire. C’est une sorte d’amour léger entre deux personnes.” (SC)

Il existe plusieurs degrés d’amitié. (…) Certaines personnes sont des faux-amis : ils vont faire croire que ce sont nos amis mais en réalité ils ne nous veulent pas que du bien. Par exemple, ils vont nous critiquer dans notre dos.” (LG)

Pour moi, l’amitié fille-garçon existe. Elle doit venir naturellement, parce qu’il y a un feeling. Cette relation est souvent compliquée car dès que l’un des deux va être en couple, une sorte de jalousie va naître. C’est souvent difficle de gérer et de prendre les bonnes décisions dans ce cas-là.
(…)
Pour moi, un-une ami-e est quelqu’un de totale confiance. Je pense que cette confiance se crée sur le long terme, elle n’arrive pas du jour au lendemain, au contraire. Moi, ma meilleure amie est une amie d’enfance, elle connaît tout de moi et inversement. Je pense qu’un-e ami-e est quelqu’un d’essentiel pour la vie…” (MP)

Je m’appelle Olaudah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigéria…

« EquianoExeterpainting » par Inconnu — Royal Albert Museum, Exeter. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

“Je m’appelle Olaudah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigeria. J’ai environ 30 ans. Je vivais paisiblement avec ma famille dans une modeste habitation façonnée de mes mains, jusqu’au jour où ils m’ont enlevé ainsi que ma famille et tous les habitants du village. Ils nous ont capturés, eux noirs de peau tout comme nous, de la même race, du même sang ; comment a-t-on-pu en arriver la ?!

Ils nous ont traités tels des animaux, sans savoir pourquoi ni ou nous allions, ils nous ont attaché aux poignets des bracelets de fer qui nous faisait souffrir et nous ont emmenés, liés par l’acier de ces horribles chaines attachés à notre cou, qui reliaient chaque prisonnier à celui qui le précède. Après quoi, ils nous ont séparés, les hommes, les femmes et les enfants. Ce fut un moment terrible ; tout le monde hurlait, et les enfants apeurés criaient, telles des bêtes qu’on égorge. Nous aurions tant voulu nous défendre, mais ce serait en vain car les soldats nous surveillaient. Les traitres, ils étaient armés ! Tout les captifs se rendirent ensuite à une bâtisse sur l’île de Gorée, qui ressemblait à une habitation, puis emmené à l’intérieur je fus entassé misérablement avec d’autres hommes du village.

Au centre de ce bâtiment se trouvait un étage surélevé par un escalier en colimaçon ; c’est ici que logent ceux qui nous ont capturés. Puis au rez-de-chaussée, il y avait à droite les hommes, là ou je me trouvais, et à gauche, les femmes. Puis il y avait également un mystérieux couloir ouvert sur la mer, je ne savais encore point que c’était la porte d’un voyage sans retour…

Mais pourquoi nous ? Qu’allions nous devenir, moi et ma famille ? Pourquoi nos frères noirs nous ont-il envoyés ici ?

La vie dans cette misérable bâtisse était épouvantable, la pièce ou je me trouvais sentait la sueur et l’urine, sans parler de la chaleur humaine qui se dégageait de tout ces corps entassées. Nous manquions d’eau pour nous laver, mais ils nous donnaient tout de même a manger, surtout des légumes qui nous aidaient a tenir le coup, mais quand nous en redemandions ils nous battaient…

Puis après une attente d’environ un mois qui fût interminable, je pus enfin sortir de cet abri restreint et on me dirigea, toujours menotté, vers cette porte face à la mer. En file indienne, nous montâmes dans une barque conduite par des hommes armés vigilants. Je vis que la petite barque se dirigeait vers un grand navire, cela me fit peur ; où nous emmenaient-ils ? Quelques instants plus tard, j’étais à bord de ce navire et les hommes qui se trouvaient à bord nous appelaient « nègre », un nom jusque là inconnu.

La suite fût horrible; ils nous mirent tous dans la cale du bateau, nous étions allongés (car le plafond était bas), collés à nos camarades prisonniers; nous n’avions pas le droit de bouger et il fallait demander l’autorisation pour aller faire nos besoins dans un grand seau se trouvant au milieu de la cale, si nous n’avions point cette permission nous restions couchés et nous nous faisions dessus…

La traversée de l’océan fut longue et dura plusieurs semaines ou quelques mois, je ne sais pas tellement la vie fut dure dans ce navire négrier. Je réussis à survivre malgré la mauvaise qualité de l’alimentation et les conditions de vie déplorables. Certains de mes amis sont tombés malades et je faisais tout mon possible pour ne pas l’être, car, atteints du scorbut, des hommes furent jetés à la mer.

Nous arrivâmes en l’an 1776 à la Barbade en mer des Caraïbes. Nous fumes descendus du bateau et je pus enfin prendre l’air ; on me donna également à boire et je fus soigné des quelques blessures de la traversée.

Le lendemain, nous fûmes emmenés à un grand marché, toujours attachés de ces maudites chaînes, je fus placé sur une estrade et un homme annonça « Je déclare ouverte la vente aux nègres ». « Combien pour ce nègre? ». Ils nous traitaient comme du bétail. Des hommes approchèrent, je les fusillais du regard mais cela leur était égal, ils m’examinèrent de partout, ils regardèrent même mes dents avec un air satisfait. Je fus acheté par un homme qui m’employa dans une plantation de canne à sucre à La Barbade.

A la plantation, je dus désherber et désempierrer. Je logeais dans une case non loin des champs et la demeure du maître se trouvait surélevée sur un rocher.

Il y avait d’autres esclaves dans la plantation et certains avaient l’air mal en point et étaient maltraités et battus si ils faisaient mal leur travail ; j’essayais donc d’être efficace et de ne pas me faire remarquer.

Un jour, j’en ai eu assez : je ne suis pas un animal, je suis un homme libre ! Pendant la nuit, je m’échappais dans les bois alentours. Malheureusement ma course fût courte car je fus rattrapé par des hommes. Ils m’enchainèrent en me traitant de « marron » sans que je sache ce que cela voulait dire ; j’essayais en vain de me débattre. On me frappa à coup de poing, on me coupa même une oreille.

Après quelques années, comme mon maitre m’avait appris a lire et écrire pour l’aider dans ses comptes, j’ai écris mes mémoires, Moi Oloudah Equiano esclave noir. Mais peut-être libre un jour, à nouveau…

Lucas, élève de 4e1 / Année 2015-2016

Je m’appelle Olaudah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigéria…

… et je vais vous raconter ce que fut ma vie d’esclave.

« EquianoExeterpainting » par Inconnu — Royal Albert Museum, Exeter. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

“Je m’appelle Olandah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigeria. J’ai 35 ans. Je vais vous raconter mon histoire quand j’étais esclave.

Tout commença quand je n’avais que 17 ans, dans mon petit village. J’étais monté en haut d’une colline pour prendre l’air quand je vis deux bateaux énormes ! Je les ai vus accoster. J’ai vu des personnes descendre de ces bateaux avec des armes, des fusils et des fouets. Je pris peur et je descendis de la colline pour regagner mon village et rentrer me mettre à l’abri avec ma famille. Elle aussi avait vu les bateaux et s’était réfugier dans notre maison. Seulement, cela ne changea rien ! On nous enleva et nous sépara, mon père, ma mère et moi de mon petit frère et ma petite sœur.

Nous sommes donc partis en bateau vers une île qui était assez loin tout de même. Une fois arrivés dans une maison étrange, on a été séparés de ma mère. Elle fut renfermée avec d’autres femmes. Moi et mon père étions dans une autre pièce très petite où on était très serrés avec les autre hommes. Ce soir là, j’ai repensé à mon frère et à ma sœur que j’avais laissés à mon village. Et en y pensant, j’ai pleuré.

Le lendemain, des hommes nous amenèrent avec eux pour que l’on puisse prendre l’air puis après ils nous mirent des menottes et colliers qui nous tenaient à la fois les mains et le cou. Nous marchions les uns derrière les autres. Je regardais autour de moi et vis un panneau au dessus d’une porte qui menait nulle part. Cela me choqua, je suis certain qu’il y avait écrit «Porte du voyage sans retour». Nous nous dirigions sur une planche de bois qui menait aux bateaux. Je suis passé dessus, et j’avais très peur de tomber mais d’autres personnes n’avaient pas peur du tout car j’ai vu deux hommes sauter dans l’eau ! Mais ils n’eurent pas beaucoup de chance car je vis des requin arriver et je vis aussi l’eau devenir rouge là où ils avaient sauté. C’était horrible !

Je ne savais pas pourquoi mais une fois dans le bateau je ne fus pas plus rassuré. Les hommes armés m’ont fait asseoir à coté de deux personnes que je ne connaissais pas. Je crois que l’on était une cinquantaine environ. Nous étions assis en cercle et au milieu de nous il y avait un unique petit tonneau en guise de toilettes, on appelai ça une tinette. Puis en plus il fallait demander la permission pour y aller. Sur les trois mois où j’étais assis par terre, je n’ai osé demander qu’une seule fois la permission, donc au bout d’un moment j’étais obligé de me faire dessus. J’étais très sale car, en plus de me faire dessus, j’étais collé à deux autres hommes donc non seulement on avait chaud mais on transpirait aussi ! Après trois mois horribles passés sur ce bateau, je pus enfin accoster. Et là dans tous ces grands moments de malheur il y eu un tout petit moment de bonheur :

LE BAIN !

Qu’est-ce que ça m’a fait du bien !

Après nous avoir retapé un peu, on nous amena au marché aux esclaves pour nous vendre.

J’ai vu beaucoup de personnes passer devant moi en me regardant partout. Ils ont même regardé mes dents ; je pense que c’était pour savoir mon âge. Les personnes qui me dévisageaient n’étaient pas comme moi : ils avait la peau blanche. On les appelait « les blancs » et pour moi c’était le mot « nègre ». Donc des blancs m’ont regardé, m’ont fait marcher, certains m’ont même fait courir ! Puis quelqu’un m’a acheté. Il n’avait pas l’air commode. C’était un éleveur et il m’avait acheté pour que je compte ses moutons. Il m’a donc appris à compter puis, comme il avait remarqué que j’avais appris très vite les nombres, il décida de m’apprendre à écrire. Pendant trois ans j’ai apprit à écrire, je savais bien écrire.

Au bout de trois ans, il m’a vendu et j’ai travaillé dans une sucrerie. Il fallait vraiment avoir beaucoup de chance pour ne pas se faire écraser une main par la meule ! Au bout de 19 ans, j’eus assez d’argent pour acheter ma liberté et retourner dans mon petit village africain où j’eus l’immense joie de retrouver mon frère et ma sœur qui avait bien grandit. Aujourd’hui, je pars chercher mes deux parents en espérant qu’ils sont encore vivants…”

Maxence, élève de 4e1 / Année 2015-2016

Je m’appelle Olaudah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigéria…

… et je vais vous raconter ce que fut ma vie d’esclave.

« EquianoExeterpainting » par Inconnu — Royal Albert Museum, Exeter. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

Le jour de ma capture

Ce jour là, on jouait ma sœur et moi, devant notre petite maison qui était en piteux état. J’étais adolescent, je sortais à peine de l’enfance. Quant à ma petite sœur, elle avait, je dirais, cinq années de moins que moi. Mon père sortit de la maison et nous donna l’ordre de rentrer immédiatement. Nous nous dépêchâmes d’entrer dans la maison. Quelques minutes plus tard, on frappait à la porte. Une voix d’homme hurla l’ordre d’ouvrir la porte. Personne ne bougea. Ma sœur était dans les bras de ma mère, quant à moi, j’étais debout, terrifié. L’homme cria à ses gardes de démolir notre porte. Les planches tombaient une à une. Un garde blanc entra. Il saisit les poignet de mon père et les accrocha avec des menottes. Puis ce fut à mon tour. Un garde me tenait les bras. Je ne pouvais bouger. Un autre homme arracha ma sœur des bras de ma mère violemment puis la reposa. « Laisse-là ici celle ci, elle est trop jeune, on en fera rien ! ». Quant à ma chère mère, ils n’avaient même pas posé les yeux sur elle. Elle portait un enfant dans son ventre. On nous avait enchaîné, mon père et moi. Ma mère et ma sœur nous regardaient nous éloigner. Ce jour là, je ne savais pas ce qu’on allait me faire subir.

L’attente dans la maison des esclaves

On nous conduisit jusque devant un bâtiment. On nous fit entrer. C’était immense. J’étais terrorisé. Des centaines d’hommes noirs attendaient ici, comme nous, enchaînés les uns aux autres. On me sépara de mon père. Il me sourit tristement. Ce sourire et ce regard triste sont les seuls souvenirs qu’il me reste de lui. On me jeta dans une sorte de prison. Des dizaines de garçons ayant à peu près mon âge étaient entassés dans cette petite pièce, attachés. Le matin qui suivait, on nous fit sortir. Nous étions tous dans une salle sombre. Chacun notre tour, nous franchissions un couloir. Quand se fut mon tour, des larmes coulaient sur mes joues. Je tournai la tête et lu : « Porte vers le voyage sans retour ». Je redressai la tête. Je m’approchai de cette porte. En la franchissant, j’avais les pieds dans l’eau. Un homme derrière moi me poussa. On me fit entrer dans un immense bateau.

La traversée de l’Atlantique dans un navire négrier

On m’installa dans un grand endroit où des hommes étaient allongés, enchaînés. Quelques heures après, on annonça le départ du bateau. Je repensais à ma pauvre mère, enceinte, seule avec ma sœur. Une fois tous les deux jours, on nous faisait monter sur le pont. Je savourais ces moments. On prenait l’air, on respirait l’air frais de la mer. Malheureusement, ces moments étaient de courte durée. Après quelques minutes, on nous emmenait violemment dans cette horrible cale où parfois des hommes gémissaient, pleuraient. Le voyage était très dur. L’horrible douleur de mes épaules me faisait un petit peu oublier celle de mes chevilles. Mais l’agréable pensée de savoir que ma douce mère et ma petite sœur étaient en sécurité au village me tranquillisait l’esprit. Un matin, un homme cria : « Jetez l’ancre ! ».

Le marché aux esclaves

On nous a fait descendre, toujours enchaînés les uns aux autres. Les soldats blancs nous firent avancer jusqu’à un marché. On nous installa sur des estrades, avant de défaire nos chaînes… pour ensuite les rattacher à un poteau qui se trouvait derrière nous. J’étais entouré de tous les garçons qui avaient à peu près mon âge. En face de nous, des hommes noirs, comme nous. Je cherchais un regard, ce regard que j’avais vu s’éloigner, qui m’avait abandonné. Mais je ne le trouvais pas. Mon père n’était pas parmi ces hommes. Peu à peu, des hommes blancs, des femmes blanches venaient devant nous. On nous présentait comme des marchandises (ce que nous étions). On nous observait avec de grands yeux. On observait nos dents, notre façon de marcher. Tous ses gens richements vêtus, ces hommes portant de beaux chapeaux, ces femmes portant de belles robes, jamais, jamais dans ma vie je n’avais vu cela. Un couple s’approcha. Ils me regardèrent. Ils demandèrent mon âge à un marchand. Il leur répondit qu’il me donnait une quinzaine d’années. « Bien, on le prend. » dit l’homme blanc en souriant à la dame qui le tenait par le bras. Le vieux marchand détacha la chaîne qui me reliait au poteau. Mes poignets étaient toujours attachés, ensanglantés.

Le travail à la plantation

On me conduisit jusqu’à un immense domaine. Il était tard. Le maître du domaine qui m’avait acheté ordonna à un homme noir de me conduire jusqu’à ma case. Ce qu’il fit sans broncher. « Entre, on va partager cette case. Demain, on commence à l’aube. » Il me lança un bout de pain et posa un bol de bouillon près de ma couchette avant de quitter la case. Au matin, un homme entra et nous cria de nous lever. Il nous jeta un gant humidifié et une tenue souillée, un pantalon déchiré, sale et qui avait une odeur nauséabonde. Les autres esclaves et moi regagnâmes les champs. Le travail dans la plantation des canne à sucre était dur. La chaleur était insoutenable. Chaque homme donnait toute son énergie à ramasser, arracher, désherber chacune des parcelles. Et on nous criait dessus. On nous ordonnait d’en faire plus, toujours plus. Le soir venu, chacun de nous regagnait sa case. Le bouillon et le bout de pain sec qu’on nous donnait chaque soir n’avaient aucun goût. Exactement comme la vie que l’on nous obligeait à vivre chaque jour. La seule chose qui me consolait était, comme toujours, de savoir que ma mère et ma sœur étaient en sécurité au village. Mon père quant à lui, Dieu seul sait où il se trouvait. Si une épidémie ne lui avait pas retiré la vie, il connaissait sûrement le même triste sort que moi. Chaque matin, nous étions réveillés par un violent coup de fouet. Les premières semaines, dès le reveil, nous rejoignions directement les champs. Mais au bout de quelques temps, on rejoignait une petite salle pour un temps de prière obligatoire. Après, on procédait à l’appel avant de regagner les plantations. Le midi, on devait préparer nous-mêmes notre repas pour le manger rapidement avant de reprendre le travail. Puis, nous travaillions d’arrache pied, jusque tard dans la nuit. Une fois rentrés dans nos cases, on se couchait dans les couchettes, inconfortables et bourrées de paille, avec un drap grossier, déchiré et taché. Chaque jour était plus dur, tous plus fatigants les uns que les autres. Je ne peux pas dire combien de temps je vais encore travailler ici, dans ces plantations. Les coups de fouets, les blessures, toutes ces douleurs m’auront au moins appris deux choses : la première est que quoi que je vivrai à l’avenir, rien ne sera jamais pire que ce que je vis aujourd’hui, chaque jour. La deuxième est que j’aurais beau me soumettre, m’incliner devant les Blancs, je resterai toujours fier d’où je viens et de qui je suis. Quoi qu’il en soit, j’espère qu’un jour, les noirs seront vengés et que les générations à venir connaîtront l’égalité entre les Noirs et les Blancs.

Diane, élève de 4e1 / Année 2015-2016

Retour sur ECORCE 2013-2014

A voir sur youtube le film de la journée du 18 mars animée par Barbara Puaud (G.O.D.S.), où les élèves de 6e2 de Jean de la Fontaine et ceux de CM1-CM2 de Germain Rallon mesurent les enjeux de la biodiversité aviaire dans la plaine par le jeu et la mise en scène.

A lire sur le site du collège le reportage sur la journée du 18 mars :

 

A lire (et à écouter !) sur le site du collège le reportage sur la journée du 16 mai (rencontres de la biodiversité à Zoodyssée) :

A découvrir sur le blog d’ ECORCE : les autres travaux des binômes qui ont participé au dispositif.