Poupées vivantes ?

Fond de teint, mascara, rouge à lèvres, autant de produits arborant l’étiquette “maquillage”. La définition même du “maquill-âge”, et son principal usage consistent à embellir le visage. La femme se doit d’être “belle, désirable, lisse” tandis que rien n’est attendu de l’homme. Une image quelque peu erronée, me direz-vous? Malheureusement pas autant qu’on ne le pense, et cette question du maquillage le prouve.

Si vous demandez à une femme la raison pour laquelle elle se maquille, elle vous répondra très probablement qu’elle ne le fait que pour elle. Mais bien que les femmes actuelles se revendiquent “libres”, seulement 2 % d’entre elles se trouvent “belles” au naturel (selon une étude menée pour Dove en 2004). Elles ne peuvent s’affirmer comme telles si, depuis leur plus jeune âge, on leur inculque uniquement des modèles de femmes maquillées. Cela renforce la présence du diktat de la beauté. Car en effet, ces critères de beauté sont tellement ancrés dans notre société depuis des décennies qu’ils font désormais partie de l’inconscient collectif, et que les consommatrices elles-mêmes ne se rendent pas compte de cette pression sociale. Une question se pose donc: Pourquoi les hommes ne désireraient-ils pas, eux aussi, se rendre plus “beaux” ?

Maquillage de poupée barbie

Le maquillage: une manifestation du sexisme.

En effet, le fait que le maquillage soit exclusivement réservé aux femmes est une manifestation du sexisme qui pèse sur notre société. Bien que le maquillage chez les personnes de sexe masculin émerge petit à petit, notamment dans les pays anglophones, son utilisation reste très controversée. Alors qu’un homme “ne doit pas” se maquiller, sous peine de recevoir des propos souvent homophobes, on le conseille vivement à une femme, et l’on attend d’elle qu’elle se maquille. Mais qui est donc ce “on” mystérieux, employé à tort et à travers? Ce “on” est tout simplement (ou pas tant que cela) la société, et toutes les images qu’elle véhicule. On entend par cela le véritable commerce qui prospère sur cette image de la femme parfaite, tant par l’industrie de la mode que de la publicité ou encore des médias, ainsi que l’hypersexualisation et notamment les poupées enfantines reflétant déjà ces diktats.

Nonobstant, à la Renaissance, les hommes se fardaient et portaient des perruques. Ainsi, sans toutefois nuancer nos propos, il importe de comprendre que les mœurs évoluent en fonction des époques. Désormais, lorsque vous vous maquillerez, posez-vous une seule et unique question : Pour quoi ? Et si vous êtes un homme : Pourquoi pas ?

Élisabeth Damiens

Posted in Eco-soc, l'information économique et sociales.

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