Témoignage : Parcours Supérieur

Léa Papineau

20 ans, ancienne élève de L du lycée Guez de Balzac

Étudiante en khâgne.

“Le passage dans le supérieur marque surtout celui d’une grande autonomie et liberté : il faut savoir gérer son temps libre, son temps de travail et ses loisirs. Même sur le plan scolaire, les professeurs attendent de la part de chacun un prolongement du cours, des recherches supplémentaires et des révisions régulières du travail effectué en cours. En prépa, il n’y a que très peu de petits contrôles de connaissance, il faut donc réviser régulièrement pour ne pas se laisser surprendre la veille des gros devoirs.”

 

“L’ambiance dans
les classes est très
chaleureuse.”

La classe préparatoire a, à mon sens, besoin d’être démythifiée. Elle souffre de nombreux clichés et préjugés qui en rebutent plus d’un et qui empêchent beaucoup d’élèves de choisir cette voie pourtant sans égal enrichissement. Je tiens à parler notamment de l’ambiance dans les classes, qui, contrairement à ce que l’on dit et entend, est très chaleureuse. Le soutien entre les élèves est très visible, à travers le Drive que nous avons créé pour partager les cours, les fiches de révisions et les meilleures copies, ainsi que les nombreuses sorties que nous effectuons tous ensemble (visite de Bordeaux, repas de Noël, pique-nique à l’extérieur). Il ne faut jamais oublier que nous vivons tous la même expérience, les mêmes moments difficiles et nous avons tous les mêmes craintes. Le lien est également très étroit entre les premières et les deuxième années, ce qui est utile pour obtenir de précieux conseils et remonter le moral.

La relation avec les professeurs change par rapport au lycée, mais nous restons très proches d’eux contrairement à l’université. Des voyages sont même organisés en Allemagne et en Espagne, l’occasion de se retrouver dans un contexte différent, tout en prenant un peu de vacances pendant quelques jours. La plupart des professeurs sont également détachés de la logique concours ENS (l’école suprême à laquelle nous sommes préparés), étant donné que la Banque d’Epreuve Littéraire permet de passer de nombreux autres concours (Ecoles de traductions, écoles de commerce, écoles d’interprétariat).

Il existe également des passerelles avec des IEP, ainsi qu’avec de nombreuses doubles licences et magisters (nous obtenons les équivalences à la faculté qui permettent de ne perdre aucune année dans le cursus après le baccalauréat).

“Les principaux
changements ont
été les khôlles.”

Les principaux changements et nouveautés en prépa ont été pour tous les khôlles : ce sont des oraux individuels que nous passons dans chaque matière avec chacun des professeurs, après avoir préparé un sujet pendant une heure et demie.

Cette épreuve (vingt minutes d’exposé et dix minutes de questions) est, bien qu’effrayante et extrêmement stressante, l’occasion de faire le point, de s’entretenir avec le professeur en tête à tête pour aborder d’éventuels problèmes ou difficultés dans la matière ou même l’atmosphère dans la classe. L’inconvénient est que ces oraux prennent un temps considérable dans la semaine.

L’autre principale nouveauté est celle des devoirs de six heures (8h – 14h), dans chaque matière (environ 8 matières au total), qui ont lieu presque tous les samedis de l’année (ceci varie selon les établissements). C’est le temps qui peut tout d’abord effrayer, mais cela a été une surprise générale de se rendre compte que même en six heures, nous courrions toujours après le temps et souhaitions même une septième heure. Lorsque pour des raisons diverses, certains devoirs ont dû être écourtés à quatre ou cinq heures, notre mécontentement face au peu de temps qui nous était accordé était perceptible. Tout est donc une question d’habitude, et ces fameux devoirs deviennent finalement une routine.

Les concours blancs sont également une épreuve lorsque l’on arrive en prépa : il faut néanmoins les relativiser, prendre conscience qu’ils sont là pour tester notre endurance et notre résistance physique. Ils font l’objet d’une grande mythification, alors qu’il faudrait les concevoir comme une série de devoirs du samedi pendant une dizaine de jours.

Je ne tiens pas à donner une image idéalisée de la prépa : il faut beaucoup travailler, savoir encaisser certaines notes ou remarques, et être prêt à sacrifier une partie de ses loisirs et sorties diverses. Cependant, il faut apprendre à se détacher de tout cela et prendre conscience que cela ne dure que deux ans. Il faut également parfois essayer de prendre les choses avec humour lorsque les notes sont particulièrement basses. D’autant plus que les professeurs sont les premiers à relativiser l’importance des notes et se montrent compréhensifs face à la surcharge de travail et aux éventuels soucis personnels.

Pour s’assurer de bien vivre l’expérience de la classe préparatoire, il est essentiel et nécessaire de garder un équilibre : voir ses amis, organiser des sorties, faire du sport (les lycées en proposent en temps extra-scolaire). Il faut savoir revenir à la réalité, puisque nous sommes sans cesse plongés dans ce milieu de travail et de pression. Des moments de discussions avec sa famille ou ses amis qui ne sont pas en prépa font beaucoup de bien.


A Guez aussi, nous avons une CPGE littéraire!

Retrouvez-la sur ce site.

 

 

 


Léa Papineau

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