Prix lycéen de l’économie 2017-2018

Lisez ici l’avis des lecteurs du Prix…

 

  • Diamants. Enquête sur un marché impur, Marc Roche, Edition Tallandier , 03/ 2017 , 128 p.

                « La lecture de cette enquête est fluide et agréable. Il explique de manière simple la façon dont est utilisé le diamant dans le blanchiment d’argent. De plus les explications de la concurrence sur le marché diamantaire est bien présentée. Seulement je trouve que les différents territoires géographiques et personnalités cités par l’auteur peuvent perdent le lecteur de temps à autre. On voit comment le joyau est exploité et les chiffres qui en découlent peuvent choquer ou interpeller (trois morts pour un diamant). Enfin la partie sur les nouvelles technologies qui permettent de fabriquer des diamants synthétiques à moindre coût est intéressante. »

Lucile CHOUET

  • Quel pain voulons-nous ? , Marie Astier, Edition Le Seuil 09/ 2016 , 128 p.

            « “Quel pain voulons-nous”, de Marie Astier, est un ouvrage dont la lecture a été très agréable et que je recommanderai auprès des amateurs de pain, baguette et autres variantes ancrées dans notre culture française. En effet, le sujet est très intéressant car il s’articule autour de produits qui accompagnent chacun de mes repas. J’ai alors été surprise d’être conquise par un sujet qui m’apparaissait comme “banal”, parce qu’en réalité, cette lecture m’a fait me questionner sur le pain que je consomme quotidiennement: ses ingrédients, sa fabrication, sa vente. Ma vision sur le pain s’est alors ouverte à une palette assez large de d’interrogations, je me suis demandé, face a plusieurs sortes de baguette, quels qualificatifs pourrais-je accorder a leurs goûts par exemple. Cette lecture a donc été enrichissante. De plus, l’auteur livre le récit même de sa démarche journalistique ce qui rend la lecture vivante et intrigante. Également, ce livre est accessible a tous, même au plus novices, vos lacunes en matière de pain ne vous empêcherons nullement une lecture fluide. Un livre que je ne regrette donc pas d’avoir ouvert. »

Elisa GATARD

  • L’enfance de l’ordre. Comment les enfants perçoivent le monde social , Wilfried Lignier, Julie Pagis, Paris, Seuil, coll. « Liber », 2017.

              « J’ai apprécié cette lecture pour plusieurs raisons. D’un côté, l’enquête explique bien comment les enfants perçoivent notre société différemment des adultes, selon leur milieu social et leur genre. Des sujets très variés ont été abordés par les sociologues avec les enfants des deux écoles : les métiers (ma partie préférée), le racisme, la politique, la famille…Il est intéressant de constater à quel point les perceptions enfantines, les automatismes en termes de jugements de valeur par exemple, peuvent être différentes de celles des adultes acquises par la socialisation. De plus, j’ai beaucoup apprécié le fait que les entretiens des sociologues avec les enfants aient été retranscrits, car cela rend la lecture plus digeste, d’autant plus que les paroles des enfants parlent souvent d’elles-mêmes et pourraient presque à certains moments se passer des commentaires des auteurs.
Malgré tout cela, je n’ai pas été capable de terminer le livre : certaines parties auraient pu être plus synthétiques, car les auteurs se répètent parfois. J’ai aussi eu plusieurs fois l’impression de lire des choses évidentes. C’est cette lecture laborieuse et parfois pénible à lire qui m’a fait abandonner, ce qui est dommage car l’ensemble reste très instructif.

Juliette REMY

Les “femen”, Amazones modernes.

LES FEMEN ! QUI SONT-ELLES ?

Vous savez qu’elles manifestent. Mais pour quoi  ? Et qu’elles sont seins nus. Mais pourquoi  ?

Femen est un mouvement féministe international fondé en Ukraine en 2008. D’après plusieurs personnes interrogées au hasard dans la rue, elles sont « des extrémistes féministes », « pour l’égalité hommes femmes », « contre le racisme et l’homophobie », « qui se battent contre le patriarcat » et « qui manifestent dénudées pour provoquer ». Elles, elles préfèrent se dire « la force spéciale du féminisme, son unité militante de pointe, et l’incarnation moderne des Amazones sans peur et libres ».

Le mouvement des Femen est créé par trois jeunes Ukrainiennes, Anna Hutsol (25 ans), Oksana Chatchko (21 ans) et Alexandra Chevtchenko (20 ans), qui s’indignent de la place réservée aux femmes dans leur société. Pendant les mois d’été 2008, les jeunes filles manifestent pour la première fois, déguisées en prostituées, pour dénoncer l’importance de cette pratique dans leur pays. Pour nommer leur mouvement, elles choisissent le mot latin« femen » qui signifie « cuisse » et non « femme » comme on aurait tendance à le croire, car « cela sonnait bien » disent-elles. C’est seulement en 2009 qu’elles manifestent pour la première fois, seins nus, pour lutter contre la pornographie en ligne. Selon Anna Hutsol, elles étaient plutôt « mal à l’aise » lors de leurs débuts mais devant l’écho médiatique de leur action, elles se sont habituées à cette forme de protestation. Elle déclare aussi qu’avec Femen, a été « inventée une façon unique de s’exprimer, basée sur la créativité, le courage, l’humour, l’efficacité, sans hésiter à choquer ». La jeune Ukrainienne ajoute également : « les gens ne s’intéresseraient pas à notre message si nous n’étions pas habillées de cette façon ». Aujourd’hui les Femen proclament haut et fort : « Notre mission est une protestation! Notre arme est une poitrine nue ! »

Sextrémie, athéisme et féminisme.

L’idéologie Femen est basé sur ces trois mots dont le premier est une forme nouvelle développée par le mouvement. D’après le blog FEMEN, le sextrémisme est une « forme de provocation non violente mais très agressive, c’est une arme démoralisante qui vise les fondements de l’ancienne éthique politique et de la culture patriarcale ». En associant les trois mots, “sextrémie”, “athéisme” et “féminisme”, elles donnent à leur idéologie une connotation anticonformiste qui rejette tout pouvoir à l’église et profit à l’homme.

En mars 2012 lors d’une manifestation pour ouvrir un camps d’entraînement pour Femen à Paris ©https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Femen_(6890662946).jpg

Les Femen disent n’avoir qu’un seul objectif ; elles veulent une victoire complète sur le patriarcat. Elles veulent séparer de manière universelle et complète l’église de l’État et interdire toute intervention des institutions religieuses dans la vie civique, sexuelle et reproductive des femmes modernes. Puis comme beaucoup de français, elles veulent établir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Cependant, tandis que certaines personnes restent les bras croisés à attendre un monde meilleur, les Femen se battent contre toutes les injustices et leur corps nu représente leur haine envers l’ordre patriarcal et la nouvelle esthétique de la révolution féminine.

My Body Is My Weapon! (Mon corps est mon arme!)

Les Femen ont plusieurs symboles qui représentent leurs idées et leur mouvement, comme la couronne de fleur qui exprime la féminité, ainsi que l’héroïsme. La poitrine dénudée est peinte avec des slogans qui changent suivant le message qu’elles veulent faire passer. Leur logo « Ф » est une lettre cyrillique, dont la forme est semblable aux seins féminins qui sont le symbole clé du mouvement. Et enfin, leur slogan, « My Body Is My Weapon! » reflète parfaitement leurs idées de liberté et d’égalité.

Ce sont des féministes engagées qui se battent pour les droits de toutes les femmes, qui grâce à leurs symboles, marquent l’esprit des gens et ont pu se faire connaître au delà des frontière de leur pays et de l’Europe. Les Femen sont présentes lors de nombreuses manifestations pour montrer leur colère et celui de toutes les femmes.

source: « About Us », dans https://femen.org/about-us/

Penelope Estevez Perer

L’hypersexualisation, qui est informé ?

L’hypersexualisation est un fait au cœur de l’actualité mais qui sait vraiment à quoi correspond ce terme ? 

J’ai décidé d’interviewer certains de mes camarades de classe pour leur demander ce que signifie l’hypersexualisation pour eux. Voici quelques réponses que j’ai pu recenser : « C’est faire de la propagande avec l’image des filles ». « C’est quand on formate les filles à devenir des femmes, attribuer un rôle social ».

“L’hypersexualisation […] apparaît comme un modèle de sexualité réducteur, diffusé par les industries à travers les médias, qui s’inspire des stéréotypes véhiculés par la pornographie : homme dominateur, femme-objet séductrice et soumise.» (Centre de Recherche et d’information des organisations de consommateurs, 2011.)

On peut définir le terme d’hypersexualisation comme ce qui consiste à donner « un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n’en a pas en soi. C’est un phénomène de société selon lequel de jeunes adolescentes et adolescents adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces. Cela se caractérise par un usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire et apparaît comme un modèle de sexualité réducteur, diffusé par les industries à travers les médias, qui s’inspire des stéréotypes véhiculés par la pornographie : homme dominateur, femme-objet séductrice et soumise.», d’après le Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs, 2011.

On peut voir que peu de personnes sont réellement informées sur les dangers que cela représente. La tendance actuelle, pour les filles notamment, est de porter des vêtements transparents, des mini shorts, des jupes revisitées de toutes les façons et mises en avant dans des programmes de télévision visant un public de 12 à 15 ans comme par exemple la télé-réalité. Dans les magasins pour enfant on utilise aussi ces stéréotypes pour vendre des vêtements non adaptés à l’âge du mannequin.

Evolution de la tenue de bain de 1890 à nos jours. © Coline Courtois

Pourtant, ce genre de tenues est interdit dans les établissements scolaires, c’est donc que l’on considère que ce n’est pas adapté. Cela semble en contradiction avec l’image que l’on nous vend de la jeunesse. Et dans les lieux publics une femme en mini-jupe est regardée de haut, très souvent arrêtée par les hommes et parfois les femmes, et jugée aguicheuse. C’est une contradiction que de dire que quelque chose est jolie et que c’est normal de le voir sur une femme aux courbes qu’on nous vend comme parfaites à la télévision ou dans les magazines mais qu’une femme « lambda » ne peut pas se permettre de porter.

Si je devais donner mon avis personnel sur ce phénomène, je dirais que c’est une manière d’entretenir la culture du viol (justifier le comportement du violeur en jugeant celui de la victime comme provocateur). On pousse d’une part les petites filles à devenir ces « canons » de beauté plus tard, d’autre part les jeunes filles en recherche d’identité et les femmes mûres à attirer les regards pour plaire. Cependant, l’ouverture d’esprit et la tolérance sont en baisse.

 Coline Courtois.

Poupées vivantes ?

Fond de teint, mascara, rouge à lèvres, autant de produits arborant l’étiquette “maquillage”. La définition même du “maquill-âge”, et son principal usage consistent à embellir le visage. La femme se doit d’être “belle, désirable, lisse” tandis que rien n’est attendu de l’homme. Une image quelque peu erronée, me direz-vous? Malheureusement pas autant qu’on ne le pense, et cette question du maquillage le prouve.

Si vous demandez à une femme la raison pour laquelle elle se maquille, elle vous répondra très probablement qu’elle ne le fait que pour elle. Mais bien que les femmes actuelles se revendiquent “libres”, seulement 2 % d’entre elles se trouvent “belles” au naturel (selon une étude menée pour Dove en 2004). Elles ne peuvent s’affirmer comme telles si, depuis leur plus jeune âge, on leur inculque uniquement des modèles de femmes maquillées. Cela renforce la présence du diktat de la beauté. Car en effet, ces critères de beauté sont tellement ancrés dans notre société depuis des décennies qu’ils font désormais partie de l’inconscient collectif, et que les consommatrices elles-mêmes ne se rendent pas compte de cette pression sociale. Une question se pose donc: Pourquoi les hommes ne désireraient-ils pas, eux aussi, se rendre plus “beaux” ?

Maquillage de poupée barbie

Le maquillage: une manifestation du sexisme.

En effet, le fait que le maquillage soit exclusivement réservé aux femmes est une manifestation du sexisme qui pèse sur notre société. Bien que le maquillage chez les personnes de sexe masculin émerge petit à petit, notamment dans les pays anglophones, son utilisation reste très controversée. Alors qu’un homme “ne doit pas” se maquiller, sous peine de recevoir des propos souvent homophobes, on le conseille vivement à une femme, et l’on attend d’elle qu’elle se maquille. Mais qui est donc ce “on” mystérieux, employé à tort et à travers? Ce “on” est tout simplement (ou pas tant que cela) la société, et toutes les images qu’elle véhicule. On entend par cela le véritable commerce qui prospère sur cette image de la femme parfaite, tant par l’industrie de la mode que de la publicité ou encore des médias, ainsi que l’hypersexualisation et notamment les poupées enfantines reflétant déjà ces diktats.

Nonobstant, à la Renaissance, les hommes se fardaient et portaient des perruques. Ainsi, sans toutefois nuancer nos propos, il importe de comprendre que les mœurs évoluent en fonction des époques. Désormais, lorsque vous vous maquillerez, posez-vous une seule et unique question : Pour quoi ? Et si vous êtes un homme : Pourquoi pas ?

Élisabeth Damiens