Visite du musée de la grande guerre à MEAUX.

 

 

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Le musée de la grande guerre à Meaux est le fruit de la volonté du collectionneur Jean Pierre Verney, propriétaire entre autre de 20 000 pièces présentes dans le musée.

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Les reconstitution de tranchées sont plus vraies que nature. Les Français utilisent des sacs de sable, beaucoup de bois, des branches d’arbres entremêlées, pour faire des caillebotis. alors que les Allemands utilisent en grande quantité les parpaings en béton les pieux en béton armés pour donner à leur tranchées plus de résistance et de confort. Les Français considèrent que leurs tranchées sont provisoires. L’armée française, pour ses chefs n’est pas appelée à rester statique. Les Français ne sont pas là pour s’installer durablement dans leurs tranchées. Il convient au contraire d’avancer pour chasser l’ennemis de notre territoire. Les Allemands quant à eux se considèrent souvent en position défensive de façon durable dans leurs tranchées.

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Intérieur d’un Stollen allemand. Parfois creusé à 10 mètres de profondeur dans la tranchée pour le repos des soldats.

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Type de camion français, présent sur la voie sacrée. Ils organisèrent le ravitaillement du front français à Verdun pendant 300 jours et 300 nuits. Un camion toutes les 3 secondes. Ces milliers de camions pouvaient également acheminer sur le front 90 000 hommes par jour.

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Camion colombophile qui recueille de nombreux pigeons voyageurs pour communiquer avec l’arrière, car les lignes sont souvent coupées par les tirs d’artillerie. Les pigeons peuvent encore être utilisés dans les guerres modernes, car les armes nucléaires de théâtre, de faible intensité peuvent par effet électromagnétique empêcher toute communication. L’armée chinoise s’est procurée en France des pigeons sélectionnés pour fournir des messages. Certains pigeons de guerre sont achetés aujourd’hui pour 350 000 euros.

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Le char Renault FT 17, de 6 tonnes, instrument de la victoire française en 1918.

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C’est effectivement un soldat noir sous uniforme français, mais ce n’est pas un tirailleur sénégalais, mais un soldat noir . . . . .américain. En effet, de nombreux noirs débarquent en France avec les hommes du général Pershing en 1917. Mais, pour l’administration américaine, les “nègres”ne devaient pas combattre, mais servir de terrassiers, d’ouvriers, employés à toute sorte de tâches serviles. Le général Pétain n’est pas d’accord. Ils ordonne que ces soldats noirs combattent comme le reste de leurs camarades. Cependant, les Américains s’obstinent. Pour eux, il n’est pas question de donner des armes aux noirs et de les entraîner à faire la guerre. Ils considèrent comme inconcevable de les décorer et de les voir défiler. C’est la raison pour laquelle, les noirs américains finissent par combattre, mais sous uniforme français. Malgré tous ses efforts, l’administration américaine ne peut reprendre la direction de ces hommes sur le front. N’oublions pas, qu’il faudra par la suite attendre les années 1960 aux Etats-unis, pour que les noirs puissent rentrer à l’université.

 

Témoignages de la bataille de Verdun.

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 Verdun en 1916 ! Les Allemands lancent une offensive à partir du 21 février, qui commence par des bombardements d’une extrême intensité. Sylvain Courtois arrière grand père de Manon Courtois raconte avec ses propres expressions :

« A 3 heures, le 27 février, on retourne refaire la tranchée auprès des créneaux jusqu’au jour, ensuite on est descendu sur le bord de la route, près du fort de Vaux. En bas on était la cible et toujours sous les obus, on a fait le jus, la soupe au potage. Dans la matinée à 9 heures et demi, un dépôt de munitions a sauté devant nous. On croyait que c’était les boches qui attaquaient on s’est équipé complètement. » (…)

« A ce moment j’ai été blessé par un shrapnell à l’épaule gauche et j’ai parti (*) tout seul au poste de Fleury à plus de trois kilomètres et j’ai été pansé. Ensuite ils m’ont emmené en auto jusqu’à la première ambulance, tout près de Verdun, dans une caserne. Là, on m’a pansé une autre fois et piqué au sérum au soir. J’ai couché la nuit sur la paille et le 28 on s’est décidé à Baleycourt à pied dans une autre ambulance. Fais une quinzaine de kilomètres à pied on c’est fatiguer (*) « On est arrivé à Baleycourt à 13 heures et demi. On a passé une contre visite et donné une autre fiche pour train sanitaire. Ici, il m’on extrait le shrapnell que j’avais à l’épaule gauche, ils m’ont fait du mal. C’était à 17 heures et l’on a attendu plus de trois heures et l’on nous a emmené à la gare de Clermont en Argonne. »

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Cimetière du Faubourg-Pavé dans le centre de Verdun. Près de la croix centrale de ce cimetière repose les 7 cercueils de soldats inconnus, qui étaient présents dans la citadelle souterraine le 10 novembre 1920. Ce jour, ces cercueils étaient présents avec un huitième cercueil. Ce dernier, fut choisi par le caporal Auguste Thin, pour être inhumé sous l’arc de triomphe à Paris.

A Verdun Georges Patrier et ses camarades  artilleurs engagent des moyens considérables. Lui-même connaît une vie dangereuse. En tant qu’artilleur, il se rend sur place au plus prêt de l’action au contact des fantassins et du renseignement.

« Le 21 et 22 mai, de la côte de Froide-Terre, j’ai traversé une tranchée pleine d’infanterie, sous un feu de gros calibres inimaginables, un obus est tombé en plein dans une tranchée, où quelques secondes avant je venais de passer. Un sergent m’avait même invité à m’abriter avec ses hommes et lui, car le feu paraissait plus violent à l’endroit que j’allais traverser, je l’avais remercié et j’avais continué ma route, bien m’en avait pris, car quelques secondes après un obus de 150 tombait en plein dans le groupe que je venais de quitter. La vie tiens parfois à peu de choses. ».

»La tranchée creusée pendant la nuit avait à peine un mètre de profondeur, les hommes se couchèrent et je leur passais dessus à quatre pattes pour aller trouver le chef de bataillon …Nous avions donc l’ennemi, devant nous et derrière nous. Vers 10 heures nous aperçûmes un homme qui dévalait à toute allure par le même chemin que j’avais suivi, deux obus de 105 éclatèrent et le couchèrent par terre, il se releva et en quelques bons fut dans la tranchée. C’était l’abbé de la Tour, l’Aumônier de la 44ème division, le commandant l’embrassa et  lui dit qu’il était fou de s’exposer ainsi. L’aumônier répondit  seulement : j’avais promis aux hommes de monter à la première attaque je ne pouvais pas ne pas tenir ma promesse. […] Vers 11 heures 30 l’aumônier de la division souhaite bonne chance aux hommes de la Ier compagnie remercient l’Aumônier et l’assemblée de tout dévouement. » A côté de moi j’entendis cette réflexion d’un sous-officier : « Mon Lieutenant, avant la guerre je n’aimais pas les curés mais de tels exemples changent bien des idées, si j’en reviens je ne serai plus le même homme. »

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Voyage à Verdun du 10 au 14 mars 2014.

Image5 Photo souvenir prise par Agathe T.

 

Image6   Nous découvrons Verdun, traversé par La “Meuse paresseuse”. Les quais de la Meuse étaient sous le feu de l’artillerie allemande en  1916.

 

Image7 Nous remontons un boyau de communication en partie comblé qui permettait de ravitailler les troupes qui montaient en deuxième et en première ligne. Les troupes ne pouvaient pas rester plus de dix jours tant les pertes étaient importantes. Les régiments redescendent des tranchées de première ligne avec 40 à 60 % de pertes. Il y a des trous d’obus partout, la forêt recouvre tout.

 

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L’Ossuaire de Douaumont qui se dresse comme une épée plantée dans le sol. C’est une lanterne des morts, qui éclaire la nuit comme un phare le champ de bataille. C’est également un clocher ainsi qu’une chapelle, pour les morts.

 

Image2   IMG_7144 Au sous sol de l’ossuaire, 14 cuves accueillent les restes mêlés de 130 000 hommes tombés sur le champ de bataille, soldats allemands et français non identifiés.

 

IMG_7145 Les fenêtres extérieures permettent aux visiteurs de voir l’intérieur de l’ossuaire. On estime à 80 000 le nombre de soldats qui reposent encore sur le champ de bataille.

 

 

Image4 A l’intérieur de l’ossuaire certains élèves allument un cierge. Ambiance recueillie.

 

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Foret de croix

Mère voici vos fils qui se sont tant battus.

Qu’ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.

Qu’ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit

Qui rentre en se cachant par des chemins perdus.

Mère voici vos fils et leur immense armée.

Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre

Qui les a tant perdus et qu’ils ont tant aimée.

 

Texte recueilli par Lucie et Mélissa.

Charles Péguy écrivain français, Mort pour la France le 5 Septembre 1914.

extrait : Eve publié en 1913.

Fleury devant douaumont Près de Douaumont, nous traversons le village de Fleury devant Douaumont. Village pris et repris 16 fois par les deux belligérants. L’artillerie allemande et française ont complètement détruit ce village. Les petites bornes marquent l’emplacement des anciennes maisons.

 

Image1 Visite de la tranchée des baïonnettes. Une section de Vendéens et de bretons essuient le feu de l’artillerie allemande. Des obus de 420 mm défoncent leur tranchée. Les hommes sont enfouis seules leurs baïonnettes apparaissent. Un américain ému par cette tragédie finance la construction d’une galerie couverte pour protéger la tranchée. Il y a d’autres explications sur la tranchées des baïonnettes. Les Allemands (ou français) après la prise de cette position auraient enseveli les soldats français tués et signalées la présence des tombes par des baïonnettes.

 

Image2 Aujourd’hui, il n’y a plus de baïonnettes dans la tranchée. Car elles ont toutes été volées. À chaque fois qu’elles sont remplacées elles disparaissent également.

 

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Photo de Thorsten Hansen

 

source: Flickr creative commons

Ce village, perdu par les troupes françaises le 24 mai 1916 et reprit le 20 août 1917 disparaîtra totalement face à l’acharnement du pilonnage français et allemands. Ce village détruit durant la première Guerre Mondiale n’a jamais été reconstruit par la suite. Déclaré « commune morte pour la France » à la fin de la guerre, il fut décidé de conserver cette commune en mémoire des événements qui s’y déroulèrent. Le monument du Mort Homme fut bâti par la suite.

On peut observer un transi, sorti de son suaire portant le drapeau en signe de victoire.Ce monument fait partie de la catégorie des monuments patriotiques. Il est inscrit sur le socle: « ILS N’ONT PAS PASSE », en faisant référence à la bataille de Verdun se déroulant sur la rive gauche de la Meuse. Alix C.

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Tranchée allemande restaurée.

“Tristesse, haine, colère, pitié… Tant d’émotions toutes aussi négatives les unes que les autres. Ce voyage à Verdun m’a vraiment ouvert les yeux sur ce qui concerne l’humanité, l’Homme et la guerre. Les visites ont été multiples: Fort de Douaumont, citadelle souterraine, ossuaire de Douaumont, cimetière, musée de la Grande Guerre, le champs de bataille, le Fort de Vaux et la tranchée des baïonnettes. Ces visites sont différentes les unes des autres et pourtant, ce sentiment de désolation et cette atmosphère de deuil sont toujours présents. Le silence est un signe de respect selon moi. Nous devons tout notre respect à ces personnes qui ont souffert et combattu pour notre pays. Il n’y a que l’humain qui peut être aussi inhumain. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de violence et de colère ? Dans le fort de Vaux, je voyais un lourd passé à travers ces pierres et cette humidité glaciale qui a refroidi tout mon sang en quelques secondes. Au cimetière, je me suis rendue compte du nombre de morts. Tous ces maris, pères, frères, amis et camarades morts à Verdun sont représentés par une immensité de croix qui chacune d’elles représente une vie perdue. Pour moi, Verdun a été une prise de conscience incroyable. Il faut que tout cela reste dans nos mémoires. Il faut transmettre les souvenirs de générations en générations.” Agathe T.

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L’Ossuaire est aussi une chapelle. Des cierges allumés par les visiteurs veillent sur les défunts.

“Ce voyage à Verdun ne fut pas une réelle découverte, car tout ce qui nous a été dit, nous le savions presque déjà mais après ce face à face avec les traces de la guerre, toutes mes connaissances ont changé. Je n’ai plus du tout la même vision de cette terreur, qui est bien plus qu’horrible. Nous avons visité plusieurs lieux: Le fort et l’ossuaire de Douaumont, le fort de Vaux, la citadelle, la tranchée des baïonnettes, les boyaux de ravitaillement et les champs de batailles, le musée de la Grande Guerre à Meaux. Ils n’ont pas tous eu la même utilité mais m’ont tous fait le même effet. Une sensation de peur et surtout d’horreur. Un cauchemar sans fin, sans réveil ! Je pense que ces mots ne sont pas assez forts pour décrire… cette chose! Le lieux qui m’a donné des frissons, plus que les autres, est le cimetière de Douaumont. Un labyrinthe de tombes, de noms mais avant tout, de pensées. C’est devant ces symboles blancs plantés dans la terre que j’ai pris conscience du désastre créé par la violence. Parlons des forts, Vaux et Douaumont. On les pensait à l’abri de toutes ces attaques, en sécurité, dans de meilleures conditions que dans les tranchées. Absolument pas. Ils vivaient dans l’humidité mais n’avaient pas d’eau pour autant ! Il y avait sans cesse des hurlements de blessés.  La vie y était tout aussi difficile, et c’est en les imaginant, le jour où je suis entrée dans ces forts, que j’ai vu l’horreur partout ! Verdun était un lieu de malheur et aujourd’hui, c’est un devoir de mémoire. ” Celui qui se moque du passé, n’est pas digne du futur.” Alice G.

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Photo prise par Alice. Inscription sur une porte blindée du hall d’entrée du fort de Douaumont.

“Nous sommes arrivés à Verdun avec l’espoir d’apprendre de nouvelles choses tout en étant sur « le terrain ».Mais nous n’avons pas fait que nous enrichir intellectuellement. Au delà de ça il y a eu un choc émotionnel, un frisson nous envahissait dans les boyaux quand le vent caressait notre peau, si propre et si pure, par rapport à celles des soldats blessés ou mutilés. Des visages pâles après avoir découvert les 130 000 corps à Douaumont. C’est une expérience riche qui m’a beaucoup appris, j’ai pu voir que familles, amis ou simples connaissances ont été détruits. Une expérience à refaire.” Thomas M.

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Du haut du clocher nous contemplons les 16 000 tombes du cimetière militaire.

“Durant ce voyage à Verdun du 10 au 14 mars,nous nous sommes rendus compte de la terreur et des conditions atroces du combat. Ce que notre professeur d’histoire nous a enseigné, nous avons pu le constater par nous-même. Le nombre de croix dans ce cimetière de Douaumont, tous les pères, frères, amis et camarades morts pour la France nous font prendre conscience de la réelle ampleur de cette guerre si meurtrière.” Anthony L.

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Vestige d’une tranchées ou d’un boyau de communication dans les bois de Douaumont. Les pieux sont en béton armé. C’est la raison pour laquelle ils demeurent bien conservés. 

“Du 10 au 14 mars nous sommes allés à Verdun, dans le cadre du centenaire de la guerre 14-18. Nous sommes arrivés lundi soir et dès le mardi matin, nous avons commencé à visiter le champ de bataille. Tout le terrain était déformé par les obus. Nous avons visité deux forts ou les soldats sont restés pendant des semaines dans des conditions de vie horribles. Des anciens villages comme Fleury où nous sommes allés, ont été complètement détruits. A l’ossuaire de Douaumont face aux quinze mille croix et aux os de cent trente mille personnes, j’ai ressenti de la peine pour les morts de Verdun.” Mehdi B.

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Les croix ne son plus en béton mais fait d’une matière plus noble.

“Pendant ce voyage, nous avons pu approcher le fameux champs de bataille de Verdun ou six obus sont tombés au mètre carré. Où des centaines de milliers de soldats sont eux aussi tombés en pensant revenir auprès de ceux qu’ils aiment … Cela est émouvant de repasser sur les pas de ces soldats presque cent ans après, dans les boyaux de communication. Ou encore, de voir les ravages de ces obus sur des villages, comme celui de Fleury-Devant-Douaumont où justement des centaines d’innocents ont été obligés de fuir et de laisser tous les biens qu’ils possédaient. … Et de voir les quelques 130 000 corps de soldats non identifiés sous l’ossuaire sans compter toutes les croix des autres soldats. Tout cela nous touche, mais on ne doit pas se rendre compte de la violence des combats. ” Mickaël P.

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Modèle de pierres tombales: chrétienne, musulmane, anglo-saxonne.

“Grâce à cette expérience, j’ai pu prendre conscience du caractère atroce de la guerre. Le nombre de morts au cimetière de Douaumont était pour moi inimaginable avant d’arriver à Verdun. Leurs conditions de vie étaient abominables. Un froid glacial à l’intérieur du fort ainsi que de la moisissure et de l’humidité à n’en pas finir m’a permis de revivre les conditions déplorables que ces soldats ont vécues.” Marie D. C.

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Mortier de tranchées.

“J’ai choisi de faire le voyage de Verdun car j’avais envie de voir comment vivaient les soldats de la première guerre mondiale et comment était organisée l’armée durant cette guerre. Arrivés sur le champs de bataille maintenant recouvert par une forêt, on voyait à travers les branches des arbres le trou des obus et les boyaux pour ravitailler les soldats en munitions et pour remplacer les soldats qui était en première ligne. Puis, arrivés au fort de Douaumont tout de suite on peut imaginer les horreurs qu’ils pouvaient vivre au quotidien (le climat; l’hygiène etc …). Les différents monuments édifiés nous rappellent la violence de cette guerre surtout quand on voit à travers les vitres les 130 000 corps non identifiés et le nombre indéterminé de victimes françaises, comme allemandes encore enfouies sous terre. Pour conclure, nous adolescents, ne pouvons pas imaginer toute cette violence et les traumatismes vécus par ces soldats qui se sont sacrifiés pour sauver et surtout défendre notre France.” Mickaël M.

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Couteaux de tranchées artisanaux.

“Après 6h de voyages nous sommes bien arrivé à Verdun, puis nous avons commencé à visiter de nombreux lieux de commémorations qui ont été bouleversants et passionnants. Un des lieux qui ma marqué est l’Ossuaire de Douaumont. Les tranchées (boyaux) étaient impressionnantes, c’était très fort en émotion, surtout lorsque l’on sait l’histoire de ses boyaux : ce seul chemin qui reliait le front de l’arrière, mêlé entre renfort, partant pour le front, et blessés revenant en arrière. J’ai pu marcher dans ces tranchées et j’ai découvert la difficultés de s’y déplacer. Ce qui ma le plus marqué, était ce cimetière remplit de cadavres, de soldats ayant perdu la vie sur ce front, tant de morts sur une si petite ligne, on voit des tombes à perte de vue, c’est vraiment choquant et impressionnant à la fois, ce sont dans ces moments la que l’on se rend compte, des effets de la guerre, si dévastateurs … On nous raconte beaucoup par des livres, mais aller directement sur place, sur le front même, c’est totalement différent. C’est en allant sur place que j’ai pu me rendre compte vraiment de la guerre, ce n’est pas un sentiment sorti d’un livre que j’ai ressenti, mais ce sentiment de tristesse en voyant autant de morts …” Léon N.

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Armes de tranchées pour le corps à corps: pelles effilées, matraques casse têtes. Des armes qui marquent toute l’horreur des combats.

“Le voyage à Verdun était très instructif. J’ai appris beaucoup de choses sur les forts leurs noms leurs prises et reprises par les armées. Se mettre à la place des soldats dans les tranchées de ravitaillements. Découvrir la ville de Verdun, les séquelles de la guerre, l’impact que la guerre a eu sur Verdun, les vestiges de découvrir certaines histoires, certains rôles de personnes qui ont changé la guerre, les histoires de généraux qui ont remporté des batailles de grande importance comme celle de la Marne, plus connue sous le nom de la bataille des taxis de la Marne. Découvrir des mémoriaux, des monuments aux morts comme l’ossuaire de Douaumont et même des récits qui courent sur la tranchée des baïonnettes.” Maël P.

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Transporter le ravitaillement, circuler est un calvaire sur le front, près des tranchées. De nombreuses petites voies ferrées sont construites.

“Dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale, j’ai fait parti des 50 élèves du lp2i à faire un voyage à Verdun dans la session 2013 – 2014. Ce voyage m’a permis de me sensibiliser sur l’importance de la guerre. Je savais déjà avant, par les cours d’histoire, que la première grande guerre a été traumatisante pour les soldats et les civils ; mais se retrouver sur le champs de bataille, marcher là où des millions de soldats se sont battus et sont morts pour leur nation est totalement différent des cours. Sur les photos de l’époque, ça paraît impressionnant au premier abord, mais ça l’est beaucoup plus sur le terrain. Pendant le voyage, nous avons visité 2 forts, celui de Vaux, ainsi que celui de Douaumont; ceci nous a permis de voir l’ampleur de la situation. Nous avions du mal à imaginer qu’un très grand nombre y vivait à l’intérieur. Nous avons également visité l’ossuaire de Douaumont. C’était un voyage pédagogique qui entrait dans notre programme d’histoire au lycée.” Mathieu B.

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Cuirasse allemande. Il est difficile de protéger les guetteurs face à la puissance de perforation des armes modernes.

“Ce voyage à Verdun me fut très utile car cela m’a permis de voir en réalité les bâtiments de guerre: leur taille, les conditions de vie des soldats surtout grâce à la guide qui nous faisaient nous rendre compte de la gravité, de la fatalité et la dérision de cette guerre qui fit des millions de morts. Cette sortie était donc prenante et m’a fait beaucoup réfléchir quant à l’intérêt des guerres quand nous avons visités l’ossuaire qui donnent un effet froid et impressionnant. C’est pour cela que je pense que ce voyage était vraiment important pour ma culture générale et pour se rendre compte de l’histoire de la France.” Valentin G.

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Cuirasse et matraque française.

“Au cours de notre voyage à Verdun, nous avons visité et découvert plusieurs lieux de commémoration, des lieux où se déroulèrent des batailles mais aussi des forts dont leur histoire et celle de leurs soldats m’impressionnèrent.Tout d’abord le fort de Vaux, un fort dont les soldats remarquables ont résisté héroïquement, une semaine durant, face aux obus allemands, sans eau ni moyen de riposte. Un lieu en particulier m’a marqué, un lieu qui évoque la grande guerre, unissant les belligérants avec sa grandeur désolée. Je parle de l’ossuaire de Douaumont. Les ossements des anciens combattants y sont recueillis. Le voyage et la visite de tous ces monuments m’ont marqué et m’ont relaté les événements qui apparurent lors de la bataille la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité.” Léonard C.

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Résultats de fouilles dans le cadre de l’archéologie militaire.

“Cette semaine à Verdun fut un voyage très enrichissant du point de vue émotionnel et culturel. J’ai beaucoup appris sur la première guerre mondiale et sur le vécu des soldats qui y ont participé. J’ai eu la chance de visiter des forts tels que celui de Vaux ou celui de Douaumont, de rentrer dans la peau des soldats en se promenant dans les boyaux de ravitaillement ou dans la ville totalement détruite de Fleury. En ce lieu où règne l’atmosphère de tristesse et de douleur, omniprésente, j’ai pus ressentir la détresse des populations et des soldats voyant leurs villages et leurs familles bombardés par les armées ennemies. J’ai aussi vu le cimetière et l’ossuaire de Douaumont qui m’a fait prendre conscience de l’importance du massacre. Tous ces hommes morts au combat, ces pères, fils, frères et amis qui ont défendu la France jusqu’à la fin. Ce voyage m’a fait réaliser combien leurs conditions de vie étaient horribles, combien de personnes ont perdu la vie pour cette terrible guerre et combien de personnes ont perdu tous ce qu‘elles avaient.” Lucie M.

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Verdun: un long cortège de blessures de souffrances et de morts. Moulages chirurgicaux.

“Le 10 mars 2014, une partie de ma classe et moi sommes parties à Verdun, accompagnés de notre professeur d’Histoire passionné de la grande guerre. Nous avions en amont travaillé en cours sur cette guerre, en s’appuyant sur des documents tels que des vidéos, textes… J’étais donc ravie de pouvoir enrichir mes connaissances et de me faire une idée plus concrète sur cette guerre. Nous avons commencé ce périple par la visite du fort de Douaumont, dans lequel une guide nous a raconté différentes anecdotes sur la vie quotidienne des soldats qui vivaient dans les forts, comme par exemple le bruit que représente un obus quand il tombe sur le fort, par l’entremise d’une plaque en fer retombant bruyamment. Par la suite nous avons vu l’ossuaire de Douaumont, j’ai été choquée par les centaines d’os entassés. Nous sommes ensuite montés à la citadelle, et nous avons pu témoigner du climat paisible qui y régnait. La visite du cimetière m’a fait réellement prendre conscience de tous les morts décédés au nom de cette guerre. La visite des boyaux de communication était une bonne expérience, même si j’ai trouvé cela dommage qu’ils ne soient pas assez entretenus,et même laissé à l’abandon. Le lendemain, nous sommes allés visité un deuxième fort, celui de Vaux. Nous l’avons visité dans un petit train des mises en scène pour représenter la vie quotidienne des soldats. Notre dernière visite fût le musée de Meaux, sur la grande guerre, il a permis de résumer toutes les connaissances acquises durant ces quatre jours. Pour conclure, ce voyage a permis de développer mes connaissances personnelles. Cela m’a également permis de participer à la mémoire nationale. Jade O.

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Dans le clocher de l’ossuaire: reconstitution d’ un aumônier militaire qui célèbre le sacrifice de la messe. La notion de sacrifice à Verdun, prend tragiquement tout son sens.

“Je m’appelle Sara M, et j’ai participé cette année au projet Verdun, qui consistait en un voyage découverte consacré à la première guerre mondiale. J’ai toujours été intéressée par les cours d’histoires et la perspective d’apprendre sur le terrain m’a tout de suite séduite. Lors de ce voyage, nous avons, accompagné de nos professeurs d’histoire, réalisé diverses visites sur des lieux stratégiques. J’ai été vraiment touchée de voir les lieux de ces nombreuses batailles, il a d’abord été dur de réaliser l’ampleur des événements, quoi qu’il en soit, il était clair que ces lieux avaient été le théâtre de véritables horreurs. C’est ensuite en visitant l’ossuaire et le cimetière que je me suis rendue compte du drame de cette guerre et des pertes immenses qu’elle a causées. Ce fut une visite forte en émotion et passionnante. Au fur et a mesure des visites nous nous rendions de plus en plus compte de la réalité de la guerre et du cauchemar qu’ont vécu les soldats, c’était comme si nous voyions les dessous de notre livre d’histoire. Les visites m’ont toutes beaucoup intéressé, en revenant j’avais envie d’en voir encore plus. Cependant, je pense qu’il est très dur de tout voir. Avec notre guide nous avons ainsi appris beaucoup d’anecdotes, pas toutes très engageantes mais néanmoins bien réelles. En revenant l’envie m’a pris de me documenter davantage sur cette guerre qui me fascine encore plus depuis ce voyage. Livres, films, émissions… tout me rapproche de cette réalité entrevue à Verdun.” Sara M.

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Près de l’ossuaire, le président Chirac a voulu que la nation honore le sacrifice des soldats musulmans tombés à Verdun, enterrés en direction de la Mecque. Un petit bâtiment oriental est construit. Les travaux de déminage du lieu, avant sa construction va prendre deux mois d’efforts. Les démineurs récoltent 4 tonnes de munition par an sur le champ de bataille de Verdun. En 2009, 2 démineurs perdront la vie dans une explosion.

“Le sujet qu’est la 1ère guerre mondiale m’était déjà connu, nous l’avions déjà étudié mais aller à Verdun m’a permis d’en apprendre en profondeur sur l’histoire de cette ville, et chaque petit détail fut enrichissant. Les conditions de vie des combattants et les témoignages de ceux-ci m’ont notamment beaucoup touchés. Aussi, j’ai le souvenir d’informations très dures, sur les dégâts humains et matériels qu’a pu faire l’artillerie d’époque. J’ai donc un très bon souvenir de ce voyage, qui m’a beaucoup apporté d’un point de vue culturel, historique ou même émotionnel.” Irène P.

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Visite au fort de Douaumont.

Douaumont était le clé du dispositif de défense français. Cependant, ayant été désarmé et mal défendu, les Allemands le prennent par surprise sans combat le 25 février 1916. Il faudra 8 huit mois aux Français pour le reprendre et près de 100 000 tués et blessés.

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Plaque commémorative à l’entrée du fort pour honorer la mémoire des régiments à l’origine de la reprise du fort de Douaumont, le 24 octobre 1916, dont le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (RICM). Ce Régiment deviendra le Régiment d’Infanterie de Chars de Marine, qui est aujourd’hui le régiment de la ville de Poitiers.

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La taille des obus français de 400 mm, capable en théorie de percer le dôme du fort. Les Français pilonnent Douaumont occupés par les Allemands. Douaumont devient un enfer pour les soldats du Kaiser.

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Le toit du fort de Douaumont possédait une épaisseur de 6 mètres de sable et de 2.5 mètres de béton. Il se révéla indestructible. Pendant la deuxième guerre mondiale, les allemands qui prirent Douaumont l’utilisèrent comme carrière de sable.

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Nécropole allemande à l’intérieur du fort de Douaumont :

Après l’explosion d’un dépôt de munitions à l’intérieur du Bâtiment, 672 soldats allemands, morts, sont emmurés dans les parois du fort, au fond de la photo derrière le mur. Il était trop dangereux de sortir pour enterrer les morts, qui reposent dans les parois du fort.

 

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Visite du fort de Vaux.

À l’intérieur du fort de Vaux, les élèves écoutent le récit de la bataille de Verdun mais surtout la bataille pour la conquête du fort de Vaux. La guide à droite  est passionnante

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Vue extérieure du fort de Vaux. Le fort a perdu sa silhouette géométrique bombardée par l’artillerie allemande. Il se présente à nous comme un amas informe.

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Au premier plan, le blindage d’une grosse tourelle est pulvérisé par les obus allemands de 420 millimètres, d’autant plus qu’elle possédait une charge explosive. La tourelle en question avait été piégée en prévision de son sabotage. Les Français craignaient qu’elle ne tombe intacte aux mains des Allemands.

Ancêtre de Maëlle, le général Balfourier dans son QG à Nancy en 1914.

Maurice Balfourier, né le 27 avril 1852 à Paris et décédé le 24 juin 1933 dans la même ville, était un général français déjà âgé en 1914, qui partit à la retraite avant la fin de la guerre, atteint par la limite d’âge.

Admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1870, il devint général de brigade le 19 juin 1908, puis fut promu général de division le 22 juin 1912. Il fut chef de la 11e division du 1er novembre 1913 au 29 août 1914, puis à la tête du 20e  Corps  du 29 août 1914 au 17 septembre 1916, et enfin chef du 36e Corps. Il s’est distingué devant Nancy et à la bataille de Verdun. Il est fait grand officier de la Légion d’honneur en avril 1916 puis grand croix en juillet 1931. Décoré entre autres de la croix de guerre 1914-1918 et fait grand officier de l’Ordre de Léopold. Une avenue de Paris fut nommée en son honneur dans le 16e arrondissement, l’avenue du Général-Balfourier.

Maël, descendante du général Balfourier nous a communiqué une lettre du général Foch, lors de sa passation de commandement le 28 août 1914.

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   « Ce fût une expérience enrichissante d’endosser des tenues authentiques de la Guerre de 1914. Mais nous avons pu remarquer qu’en l’espace de 100 ans la morphologie des hommes a beaucoup évolué ! En effet nous avons eu du mal à rentrer dans les uniformes qui, pourtant, étaient portés par des adultes… » Mickaël.

Pour rentrer chez les gendarmes ou les cuirassiers Il était d’usage de prendre les plus grands. Il fallait être grand c’est-à-dire mesurer 1 mètre 70 ! Aujourd’ hui la plupart des garçons d’une classe de seconde mesure plus d’un mètre 70. Commentaire du prof d’histoire géo.

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Après l’échec des offensives de Morhange en août 1914, le général constate la stabilisation du front en Lorraine.

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1917: Mourmelon Craonne et Suippes

  L’année 1917 est une année terrible pour l’armée française après l’échec tragique de l’offensive Nivelle au chemin des Dames à partir du 16 avril 1917. Les mutineries éclatent dans de nombreux régiments. Le général Pétain devient général en chef et reprend une armée française dans une situation périlleuse, comme à Verdun en février 1916.

Sara M, élève de première nous livre un extrait de ses archives familiales, concernant son arrière arrière grand père. tué en Champagne en mai 1917.

Auguste Soulard

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Reconstitution à la mémoire  du lieutenant colonel Biraud, chef du corps du 33e RA de Poitiers. tué le 2 août 1917 à Craonne. Ce sont surtout les officiers subalternes et les sous-officiers, les encadrants qui meurent plus que les officiers d’Etat major où les officiers supérieurs. Cela n’empêche pas certains d’entre eux de payer de leur personne.

 

 La femme du colonel Biraud reçoit une lettre du capitaine Villoutrez, un de ses adjoint, le 6 novembre. Cette lettre est un témoignage.

 « Ayant eu l’honneur et la douleur de me trouver aux côtés du colonel Biraud quand il a été frappé, je me fais un devoir de venir vous parler de ces derniers moments. Le 2 Août, j’accompagnais le colonel, qui, suivant son admirable habitude, partit pour une reconnaissance de première ligne sur le plateau de Californie, au nord ouest de Craonne. Les attaques allemandes de la fin juillet avaient bouleversé nos organisations et la tranchée de première ligne, récemment creusée était encore peu profonde et mal aménagée. Le colonel regardait constamment au dessus du parapet reconnaissant tous les détails des nouveaux travaux de l’ennemi. Il le faisait avec son tranquille courage coutumier de ces expéditions hasardeuses comme celui qui connaît son devoir et l’accomplit jusqu’ au bout. Tout à coup, des tranchées allemandes distantes de moins de 50 mètres une balle partit et vint frapper notre cher colonel au front sous la visière de son casque. Il s’affaissa dans un soupir J’étais tout près de lui; je me précipitais: toute trace de vie avait disparue et je ne pus que pleurer sur le cadavre de notre chef bien aimé.Depuis 6 mois qu’il avait eu la bienveillance de  m’appeler dans son état-major, il faisait preuve à mon égard, de la plus grande bonté : mes camarades et moi avions autant d’admiration pour le chef que pour l’homme. Tout le régiment l’a pleuré conscient de la perte qu’il avait faite. Je tenais madame, à apporter à vous et à vos enfants un témoignage de sa profonde sympathie. Cette mort héroïque plonge dans le deuil ses compagnons d’armes et l’armée française entière. »

Georges Patrier quant à lui, participe en 1917 à un conseil de guerre. Celui-ci révèle bien des  misères et bien des tragédies. Mais ce témoignage souligne également aussi indirectement beaucoup d’actes généreux.

« Le 21 septembre 1917, je fais partie à SUIPPES d’un conseil de guerre. Nous avons à juger une douzaine de soldats, presque tous déserteurs, dont plusieurs ont des casiers judiciaires chargés. Deux ou trois, cependant, sont dignes d’intérêts et plus malheureux que coupables. Un fantassin, décoré de la croix de guerre, très bien noté de ses chefs est accusé d’avoir volé un revolver, au repos dans une baraque servant de magasin d’armes. Par contre à la dernière attaque, il est allé chercher dans les fils de fer le corps de son lieutenant, dont il était l’ordonnance, il a renvoyé au père de l’officier, un modeste facteur, le portefeuille douze cents francs.  Inutile de dire que nous acquittons ce brave et le renvoyons absous à sa compagnie. Un autre de Marseille, deux fois déserteurs, très mal noté, frise le poteau et est condamné de justesse aux travaux forcés à perpétuité. »

Les convois de blessés arrivent à Niort après la bataille de la Marne.

Lettre Gal Foch 1914

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Louise Tessereau, responsable de la cantine de la gare de Niort et infirmière témoigne:

« Vinrent les terribles journées de la Marne. Plus de mille blessés, exténués par quatre et cinq jours de voyage, avec des pansements hâtivement faits sur le champ de bataille, souvent trop serrés et parfois remplis de vers, attendaient sur la paille de wagons de bestiaux, parmi les voies de garage, que les hôpitaux de fortune fussent en état de les recevoir. Nos infirmières s’en occupaient avec dévouement. Ils avaient faim, ils avaient soif. Sous une pluie fine et continue, sans se laisser rebuter par la mauvaise odeur, par la gangrène, le tétanos, les infirmières, montaient de wagons en wagon, portant du lait, du bouillon, des grogs.

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Ce furent des journées d’épouvante. Il arriva même qu’un convoi, alimenté dès le matin par la cantine de la Gare et dirigé sur Fontenay le comte en Vendée, revint à neuf heures du soir avec son triste cortège de blessés et de mourants, qui par suite de malentendus, n’avaient trouvé ni hospitalité, ni nourriture. Désespérés, ils demandaient à mourir plutôt que d’aller plus loin ? Que faire ? A Niort, les hôpitaux étaient débordés ! Nos infirmières improvisèrent une nouvelle distribution de boissons chaudes, et, vers minuit, averties par le médecin chef que les lits étaient préparés à la gendarmerie elles y conduisirent ces tristes épaves de la grande bataille, pansèrent leurs plaies, les veillèrent toute la nuit et revinrent les jours suivants, jusqu’à ce que d’autres infirmières fussent en mesure de les remplacer.

L’hiver 1914-1915 apportant une accalmie permit de se ressaisir et de s’organiser pour durer. »

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En 1915: de grandes offensives coûteuses pour percer le front allemand.

   Lors des offensives de 1915, les forces françaises, font reculer les Allemands à partir de la Marne. En mai 1915, lors de l’offensive près d’Arras au nord-ouest d’Angres, le 68è Régiment d’infanterie composé de berrichons mais aussi de Poitevins prennent  d’assaut une redoute allemande près de Notre Dame de Lorette. Nous avons retrouvé un extrait du « carnet » d’un jeune Lieutenant de Sommières du Clain, située au sud du département de la Vienne. Ce carnet a été longtemps conservé aux Invalides à Paris.

L’histoire de la mort du Lieutenant Luquiaud a été relaté par le journaliste Paul Gsell qui a rendu public le journal en question dans un petit ouvrage publié en 1916. 

Ainsi, dans ce recueil, Gsell raconte que Le 3ème bataillon du 68è devait être relevé, quand, un éclat d’obus tranche horriblement le visage du Lieutenant Luquiaud. Tout le bas de la figure est enlevé: la bouche les deux mâchoires, le nez. Il ne reste que le front et les yeux au-dessus d’un trou pourpre. Le lieutenant tombe et son ordonnance le soldat Saturnin Poupard lui noue à la hâte un bandage, le prend dans ses bras et fraternellement l’emporte en arrière. Voilà le mourant dans une tranchée française en attendant que les infirmiers l’enlèvent. Mais il ne durera pas jusque-là. Il s’éteindra le soir même à l’hôpital militaire de Noeux-les-mines.

Voilà donc le mourant dans une tranchée française. Il ne peut parler. Il regarde ceux qui l’entourent, et ces braves gens le cœur déchiré tiennent leurs yeux obstinément attachés sur son visage de cauchemar. Le lieutenant s’agite, sa gorge siffle. Le sergent Mérigaud devine qu’il voudrait écrire. ll lui tend un carnet et un crayon. C’est celui sur lequel le sergent a inscrit les noms de ses hommes. En face de chaque nom, l’adresse de la personne qu’il faudra prévenir  si le soldat meurt. Dans ces pages Luquiaud écrit des phrases vraiment émouvantes. Les soldats qui sont là, attendent en silence les écrits du muet. Il écrit d’abord ces mots :

-Merci a tous ceux qui ont combattu avec moi.

Puis sa pensée se porte vers sa famille et son village :

-Vous direz à mes parents que j’ai toujours fait mon devoir.

Il veut tourner les pages du carnet mais ses doigts ensanglantés tachent le papier. Il continue cependant :

…. Prévenir ma famille Luquiaud, Belle-vue par Sommières.

Les lettres sont très mal formées car la main est défaillante, mais dans un sursaut d’énergie il écrit en grosses lettres :

Je meurs heureux.

Cependant, le lieutenant ne veut pas qu’on l’éloigne du combat, et jusqu’à son dernier souffle il tient à stimuler par la vue même de son martyre la bravoure de ses compagnons, notamment en leur écrivant l’ordre de ne pas l’emporter. Le jeune officier désire témoigner son amitié reconnaissante au soldat qui lui était le plus dévoué, à son ordonnance :

-500 francs de mon argent pour Poupard

(Le brave Poupard ne devait lui survivre que quelques mois.)

Puis son ultime phrase :

500 autres pour les pauvres de chez moi.

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Les soldats écrivent abondamment à leur famille. c’est le cas d’Henri Maugis. Souvent les soldats  se contentent d’écrire simplement que leur santé est bonne de façon laconique, pour dire, en fait, qu’il sont simplement vivant malgré la dureté des  combats.

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Mobilisation du 21è Régiment d’Artillerie d’Angoulême et du 125è Régiment d’Infanterie de Poitiers.

Georges Patrier raconte:

Tenue de tradition d'un officier d'Artillerie

Tenue de tradition d’un officier    d’Artillerie

« Une grande effervescence régnait dans les rues d’Angoulême, on commentait passionnément les nouvelles,

les visages étaient résolus, les maréchaux ferrant convoqués avant la mobilisation, montaient du quartier avec leur valise.

Le lendemain, à 10 h 30, on apprenait que l’ordre de mobilisation ne devait commencer que le 2 Août à minuit […] j’étais terrassé de l’altercation navrante entre le lieutenant colonel Errard (qui devait trouver à la ferme de JONCHERY, en Champagne, une mort à la Plutarque) et le capitaine Gély, instructeur au régiment.

Commentant la mort de Jaurès dont les journaux annonçaient l’assassinat, le Lieutenant Colonel s’écria :

-Pour la France sa mort vaut peut-être mieux, car il nous aurait encore endormi par de belles paroles et gêné peut-être notre mobilisation en faisant croire à la paix jusqu’au dernier moment.

Le capitaine Gély qui passait pour avancé et franc-maçon, répliqua :

-Mon colonel, vous n’avez pas le droit de penser et surtout de dire des choses pareilles. »

Le lieutenant colonel Errard très pâle dit simplement :

-Taisez-vous Gély, du reste nous n’avons pas à parler politique ! »

Uniforme d’époque du 125è Régiment d’Infanterie.

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Présentation des descendants.

-Je m’appelle Malou R. P, je suis l’arrière arrière petite fille de Georges Patrier, lieutenant au 21 régiment d’artillerie d’Angoulême qui à fait toute la guerre en France et en Italie, démobilisé en 1919. Je suis aussi la descendante du Lieutenant colonel Marie Biraud chef de corps  du 33è régiment d’artillerie de Poitiers tué à l’ennemi, le 2 Août 1917 à Craonne. titulaire de 11 citations de 1914 à 1917. Une rue de Poitiers porte aujourd’hui le nom du Lieutenant Colonel Biraud. Ma famille a aussi conservé des lettres de Louise Tessereau, née Allaire, infirmière à Niort.

-Je m’appelle Maëlle B, je suis élève en 2F au lycée Pilote de Jaunay Clan  je suis l’arrière arrière petite nièce du Général Balfourier, général commandant le 20è corps, appelé « le corps de fer », composé presque exclusivement de soldats lorrains. Le général Balfourier commandait un secteur de Verdun en 1916, sous les ordres du général Pétain.

-Je m’appelle Lucie M, mon ancêtre a été envoyé lors de l’expédition des Dardanelles en 1915 au Levant. Il s’est retrouvé en Grèce puis a combattu les Autrichiens.

-Bonjour, je m’appelle Manon, élève au LP2I, en terminale ES. Mon arrière grand père Sylvain Courtois habitant dans la Vienne décédé, en 1960 et résidant à Saint Georges les Baillargeaux, a résumé sa guerre sur un petit calepin que ma famille a conservé.

-Je m’appelle Mickaël P. Certains de mes ancêtres viennent de Sommières du Clain dans le sud de la Vienne. Comme ailleurs, de nombreux habitants de Sommières sont tombés en priorité en 1914 et en 1915, lors des offensives de la Marne, puis en Artois en Champagne et en Argonne. Mon ancêtre s’appelait Emile Garraud. Il a été fait prisonnier le 20 Août 1914 et est resté toute la guerre prisonnier. Il en est revenu en très mauvais état et a été réformé tout de suite, tant son état physique était extrêmement précaire.

Démarche de la commémoration

Mis en avant

   (Photo en tête: 3 élèves de seconde F, habillés en tenue bleu horizon.)

Le but de ce travail de commémoration consiste à honorer la mémoire des hommes et des femmes de la région Poitou Charentes qui ont connu la guerre de 14-18 . Surtout il convient de rappeler dans ce blog qu’une commémoration n’est pas une célébration. 

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 Cette année, année du centenaire de la guerre de 1914-1918, les élèves du LP2i sont allés à la recherche de leurs ancêtres grâce aux archives familiales. Des élèves ont ainsi apporté des lettres, des carnets personnels, des photos…..À partir de ces documents, nous avons décidé de choisir quelques extraits mis bout à bout tout en respectant l’ordre chronologique de la guerre pour raconter une épopée. 

   Ils ont choisi de nous montrer des scènes  de fraternité héroïques de la part d’hommes et de femmes plongés dans la tragédie de la guerre de 14-18. Ainsi, de nombreux témoignages soulignent de nombreux exemples de dévouement, d’abnégation, de ténacité de la part de personnes méconnues, restées seulement présents dans la  mémoire leurs proches.

   Ces témoignages permettent de partir de l’histoire locale afin d’élargir sur le contexte plus général de la guerre 14-18.

   Afin de rendre vivant ces souvenirs, les élèves et leurs professeurs ont réalisé un blog et ont choisi de représenter sous forme de tableaux vivants, et ce, avec leurs propres moyens quelques scènes mémorables de la vie de leurs ancêtres.

   Pour réaliser nos tableaux vivants nous avons loué des uniformes à l’Association Connaissance de la Meuse qui organise un spectacle international sur la bataille de Verdun aux carrières d’ Haudainville. Nous avons aussi profité de la bienveillance d’un collectionneur éclairé qui n’a pas hésité à nous confier des uniformes d’époque.

   Des commentaires et des photos des élèves du lycée complètent ce blog.

L’équipe qui a encadré les élèves du lycée pour la commémoration en 2014, lors du voyage à Verdun et à Meaux:

Philippe TORRES: Professeur d’Histoire Géo au LP2I.

Frédéric GRACIENT: Retraité de l’ Education Nationale, architecte, collectionneur, conseiller municipal.

Marie Rose LEDOUX: CPE au LP2I.

Walter PUYET: animateur culturel régional.

Martine MARCUZZI: professeur d’Arts plastiques au LP2I.

Pascal BERNUAU: professeur de philosophie au LP2I..