Témoignages de la bataille de Verdun.

 barbeles

 Verdun en 1916 ! Les Allemands lancent une offensive à partir du 21 février, qui commence par des bombardements d’une extrême intensité. Sylvain Courtois arrière grand père de Manon Courtois raconte avec ses propres expressions :

« A 3 heures, le 27 février, on retourne refaire la tranchée auprès des créneaux jusqu’au jour, ensuite on est descendu sur le bord de la route, près du fort de Vaux. En bas on était la cible et toujours sous les obus, on a fait le jus, la soupe au potage. Dans la matinée à 9 heures et demi, un dépôt de munitions a sauté devant nous. On croyait que c’était les boches qui attaquaient on s’est équipé complètement. » (…)

« A ce moment j’ai été blessé par un shrapnell à l’épaule gauche et j’ai parti (*) tout seul au poste de Fleury à plus de trois kilomètres et j’ai été pansé. Ensuite ils m’ont emmené en auto jusqu’à la première ambulance, tout près de Verdun, dans une caserne. Là, on m’a pansé une autre fois et piqué au sérum au soir. J’ai couché la nuit sur la paille et le 28 on s’est décidé à Baleycourt à pied dans une autre ambulance. Fais une quinzaine de kilomètres à pied on c’est fatiguer (*) « On est arrivé à Baleycourt à 13 heures et demi. On a passé une contre visite et donné une autre fiche pour train sanitaire. Ici, il m’on extrait le shrapnell que j’avais à l’épaule gauche, ils m’ont fait du mal. C’était à 17 heures et l’on a attendu plus de trois heures et l’on nous a emmené à la gare de Clermont en Argonne. »

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Cimetière du Faubourg-Pavé dans le centre de Verdun. Près de la croix centrale de ce cimetière repose les 7 cercueils de soldats inconnus, qui étaient présents dans la citadelle souterraine le 10 novembre 1920. Ce jour, ces cercueils étaient présents avec un huitième cercueil. Ce dernier, fut choisi par le caporal Auguste Thin, pour être inhumé sous l’arc de triomphe à Paris.

A Verdun Georges Patrier et ses camarades  artilleurs engagent des moyens considérables. Lui-même connaît une vie dangereuse. En tant qu’artilleur, il se rend sur place au plus prêt de l’action au contact des fantassins et du renseignement.

« Le 21 et 22 mai, de la côte de Froide-Terre, j’ai traversé une tranchée pleine d’infanterie, sous un feu de gros calibres inimaginables, un obus est tombé en plein dans une tranchée, où quelques secondes avant je venais de passer. Un sergent m’avait même invité à m’abriter avec ses hommes et lui, car le feu paraissait plus violent à l’endroit que j’allais traverser, je l’avais remercié et j’avais continué ma route, bien m’en avait pris, car quelques secondes après un obus de 150 tombait en plein dans le groupe que je venais de quitter. La vie tiens parfois à peu de choses. ».

»La tranchée creusée pendant la nuit avait à peine un mètre de profondeur, les hommes se couchèrent et je leur passais dessus à quatre pattes pour aller trouver le chef de bataillon …Nous avions donc l’ennemi, devant nous et derrière nous. Vers 10 heures nous aperçûmes un homme qui dévalait à toute allure par le même chemin que j’avais suivi, deux obus de 105 éclatèrent et le couchèrent par terre, il se releva et en quelques bons fut dans la tranchée. C’était l’abbé de la Tour, l’Aumônier de la 44ème division, le commandant l’embrassa et  lui dit qu’il était fou de s’exposer ainsi. L’aumônier répondit  seulement : j’avais promis aux hommes de monter à la première attaque je ne pouvais pas ne pas tenir ma promesse. […] Vers 11 heures 30 l’aumônier de la division souhaite bonne chance aux hommes de la Ier compagnie remercient l’Aumônier et l’assemblée de tout dévouement. » A côté de moi j’entendis cette réflexion d’un sous-officier : « Mon Lieutenant, avant la guerre je n’aimais pas les curés mais de tels exemples changent bien des idées, si j’en reviens je ne serai plus le même homme. »

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