Mar 31

demande d’adolescent d’hier – rome antique

Parents,

Nous, romains, nous vous demandons de toujours nous garder dans le droit chemin, de nous faire garder la tête froide. Éloignez nous des distractions infâmes, faites nous aimer les choses simple de la vie.

Pour nous, hommes, sachez nous diriger, nous apprendre les règles les plus importantes de la société. Envoyez nous à l’armée lorsqu’il est l’heure, afin que nous apprenions à nous battre et à défendre notre patrie. Présidez cette cérémonie qui fera de nous des hommes. Nous vous demandons, parents, et surtout à vous père, de bien diriger notre maison afin que nous puissions faire de même lorsque viendra notre tour.

Nous, jeunes femmes, nous vous demandons à vous, père, d’agir comme le chef de famille que vous devez être. Et à vous, mère, de nous apprendre les tâches qui feront de nous une femme. Apprenez nous les choses les plus importante qui nous permettront de servir notre futur mari.

Nos demandes sont des demandes droites et humaines.

Nous avons besoin de peu, juste d’un cadre qui ne change pas, avec les même valeurs transmises de génération en génération.

julie

Mar 31

Nouvelle originale : Légionnaire ou voyageur.

   Légionnaire ou voyageur ?

  Je courais. Encore. Je ne voulais pas fuir mais ils ne me laissaient pas le choix. Je pouvais les entendre derrière moi. Ils se rapprochaient, il fallait absolument que je les sème. Je sentais mon cheval ralentir mais il n’était pas question que je m’arrête. Ma vie en dépendait. J’allais tourner dans une ruelle à gauche pour tenter de leur échapper, quand soudain : un des hommes qui me poursuivaient cria quelque chose que je n’entendis pas. Je regardai en arrière et vis qu’ils s’étaient arrêtés. « Étrange », pensais-je, les soldats de l’armée romaine ne s’arrêtent jamais en temps normal… surtout quand il s’agit de rattraper un déserteur et de l’exécuter ! Je stoppai donc mon cheval, tournai la tête, mais je laissai au moins vingt mètres d’écart entre le groupe d’hommes et moi. Leur chef s’avança dans ma direction et me dit :             « Écoutes moi bien mon garçon, cela fait maintenant plusieurs mois que nous jouons au chat et à la souris toi et moi, alors je te fait une dernière offre. C’est très simple, soit tu rejoins l’armée romaine et tu fais honneur à ta patrie en défendant ton pays au péril de ta vie, soit tu continues à te conduire en lâche, en fuyant pour le restant de tes jours.                                                                                                              -Vous ne comprenez pas… Je ne veux pas mourir, je n’ai que quinze ans ! Je sais bien que c’est mon devoir de combattre pour Rome mais je sais aussi que je n’ai pas la carrure pour ça, je me ferais tuer au premier combat !                                                                                                                                              -Nous ne sommes pas idiots tu sais, des garçons comme toi, il y en a pleins ! Avant de vous envoyer au combat nous vous formons, nous vous entrainons jusqu’à ce que vous deveniez les meilleurs soldats qui puissent exister. Mais il n’est même pas question d’en parler, nous n’avons pas à argumenter, tu viens avec nous maintenant ou nous tuerons ta famille. Nous avons enfin trouvé où tu cachais ta mère, et plus rien ne nous empêche de la tuer maintenant.                                                                                                  -Quoi… ?! Comment avez-vous pu la retrouver ? C’est impossible ! S’il vous plait, essayez de comprendre… tout ce que je fais, je le fait pour elle, elle a besoin de moi ! Elle est trop faible pour pouvoir travailler, je suis seul à nous maintenir tous les deux en vie. Vous ne pouvez pas m’obliger à partir sachant cela, n’est-ce pas… ?                                                                                                                          -C’est la loi, mon garçon, nous ne faisons qu’appliquer les règles tu le sais parfaitement. Mais assez de bavardages, suis nous maintenant, et en ce qui concerne ta mère, je connais un endroit où elle pourra être logée et nourrie, je te donne ma parole. »                                                                                               Je n’avais plus le choix, ils menaçaient la seule famille qu’il me restait, ma mère. Elle était vraiment tout ce que j’avais et j’étais tout pour elle également. Nous avions tout vécu ensemble, tout partagé, nos joies comme nos peines. Elle était la seule personne qui m’importait dans ce monde et j’aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour la garder en vie. Même si cela signifiait m’enrôler dans l’armée pour servir Rome et l’empire. Et puis, j’avais la parole du légionnaire : ma mère se porterai bien en mon absence. J’irai donc combattre, je ferai partie de la fameuse armée romaine, je mettrais ma vie en péril pour protéger mon peuple et tout l’empire. En mon fort intérieur, j’avais toujours su que cela se passerai ainsi, c’était une obligation ; fuir ne m’avait fait gagné que des mois, mais il était temps pour moi de devenir un homme et d’affronter la réalité, aussi dure soit-elle.

Un an s’est écoulé depuis que notre héros s’est engagé dans l’armée. Il est devenu plus fort, plus agile, plus sage, il sait se battre et est même devenu l’un des meilleurs soldats de sa légion. Il n’a plus peur d’affronter la mort désormais.  

Nous venions juste de rentrer de l’entraînement quand ils nous ont dit que nous devions repartir sans attendre. Je n’avais jamais été aussi fatigué, mes jambes tremblaient tellement que je pensais défaillir à tout moment, et j’avais l’impression que ma tête n’était plus que bouillie à cause de ce casque si lourd. Je voulais juste me relaxer et me ressourcer dans les thermes, mais impossible ; quand on fait appel à vous, vous n’avez pas le droit de vous dérober. C’était mon devoir et je l’avais bien compris. Nous sommes donc repartis. Sur le chemin, on nous avait avertis qu’il s’agissait un cas extrême, une tornade plus précisément, et que nous devions nous assurer que toutes les personnes situées au nord de Rome soient saines et à l’abri.                                                                                                                            Arrivé là-bas, tout ce que je pus voir, fut un vrai carnage. Pire qu’un champ de bataille. La tornade était immense et elle allait si vite qu’elle détruisait littéralement tout sur son passage. C’était tellement terrifiant que je suis resté cloué sur place, incapable de bouger mes pieds. Mes compagnons n’avaient pas l’air plus rassurés que moi. Puis j’ai pensé, rien qu’une fraction de seconde, à fuir encore ; mais ensuite ma mère est apparue dans mon esprit. Elle méritait mieux que ça, mieux que moi. Il était hors de question que je parte, je voulais être le fils dont elle serait fière, et je ferai tout ce que je pourrai pour l’être. Fuir ne faisait pas partit de mes choix, plus maintenant. Je devais faire honneur a mon éducation.         Seulement, nous ne pouvions rien faire contre la tornade et il était trop tard pour toutes ces personnes ensevelies sous leur propre maison. Si nous restions ici une minute de plus, nous allions connaître le même sort qu’eux. J’allais ordonner le repliement quand tout à coup, je leva la tête et la vis. Elle était à quelques mètres de nous et continuais à avancer dans notre direction. J’étais paralysé, je voyais déjà des hommes s’envoler, attirés par cet œil de cyclone ; je pouvais moi-même sentir mes pieds quitter le sol, je ne contrôlais plus rien. La dernière chose que je vis fut Rome dans toute sa splendeur et puis j’ai fermé les yeux.

  Je me suis réveillé dans un endroit sombre et qui sentais tellement mauvais -une odeur fétide d’ordures et d’excréments- que les larmes me sont montés aux yeux. Je me leva difficilement, ma tête me faisait souffrir mais je me sentais tout de même reposé. Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais ici. J’essayais d’identifier l’endroit dans lequel je me trouvais, ce n’était pas la place du nord de Rome, ça j’en étais sûr. Il faisait trop sombre pour pouvoir être sûr mais il me semblait être dans une sorte de grotte, non plutôt des souterrains. Je commençais donc à marcher à tâtons, il fallait que je trouve la sortie et les autres légionnaires. Comment étais-je arrivé ici ?

  Cela devait faire maintenant au moins 3 heures que je marchais dans les sous-sols de cette ville inconnue et les semelles de mes spartiates étaient déchirées. Je connaissais les sous-sols de Rome -pour m’être longtemps caché dedans étant enfant- mais  ceux-ci ne ressemblaient en rien à ceux que je connaissais. Je commençais vraiment à fatiguer, quand soudain une pensée me traversa l’esprit. Une pensée qui me terrifia. Et si… ils me considéraient comme un déserteur ? Après tout, on ne pouvait pas dire que mon passé jouait en ma faveur… Non, je devais absolument retrouver mes camarades, ils ne pouvaient pas être très loin. Après avoir tourné à droite, je vis enfin une lumière. Juste au-dessus de ma tête. Je suis monté à l’échelle et je suis sorti de cet égout. A peine eus-je le temps de remarquer l’étrange endroit où je me trouvais qu’une cohue de personnes m’entraînais à travers la rue. Je les regardais, et je fus soulagé. J’avais enfin retrouvé les autres soldats ! Ils étaient vêtus comme moi à l’exception que certains d’entre eux avaient perdus quelques pièces de leur armure. Ce devait être à cause de la tornade. Néanmoins, autour de moi, rien ne me semblait familier, j’avais la sensation… d’être vraiment perdu. Je ne connaissais pas cet endroit, et puis les gens autour de moi parlaient fort et d’un langage que je ne comprenais pas toujours. Je ne reconnaissais aucun des visages qui m’entouraient, peut être que j’avais tellement marché que j’étais arrivé dans une autre ville… Je ne savais pas, je n’étais plus sûr de rien.         Enfin, la masse de personnes s’arrêta quand nous fûmes dans une sorte de maison, -d’un goût ignoble, ce n’était vraiment pas la même mode qu’à Rome-. Une jeune fille se dirigea vers moi, mais… qu’est-ce qu’une jeune fille pouvait bien faire là, habillée identiquement à moi ? elle ne portait pas l’habituelle toge traditionnelle des jeunes romaines. Mais en y regardant de plus près, j’aperçus d’autres jeunes filles, toutes vêtues d’étranges tissus d’une matière qui m’étais jusque-là inconnue.. Je n’étais pas sûr de comprendre.. le maître de cette villa devait être bien riche pour posséder autant d’esclaves. La jeune fille se trouvait maintenant à mes côtés et avait commencé à engager la conversation :                                   «  Dis, t’es nouveau ? Je ne t’avais jamais aperçu à ce genre de soirées avant ! Tu fais partie du troupeau d’étrangers ? Ah oui je comprends mieux ! Tu sembles un peu paumé…»                                              Quel langage étrange… Il n’était même pas nécessaire de répondre à cette jeune fille, elle faisait la conversation d’elle-même. Elle semblait avoir compris que j’étais un peu perdu et je crus comprendre qu’elle me proposait de me ramener chez elle.                                                                                      Durant le trajet, je compris que je n’étais plus dans mon monde, une sorte de déclic s’était opéré dans ma tête, la question ne se posait même plus. C’était évident. Je ne reconnaissais rien de ce qui m’entourait, j’étais paniqué certes mais je ne savais pas quoi faire. Alors je n’ai rien dit, je n’ai pas parlé de ces chars de fers qui avançaient sans chevaux, ni de ces lumières qui éclairaient sans feu et de toutes ces autres choses auxquelles je ne voulais plus penser tellement elles me déstabilisaient. J’ai donc laissé la fille me conduire jusqu’à la domus de son pater. Elle leur parla, leur expliqua que j’étais un étranger -c’était un peu un mensonge, nous le savions bien elle et moi étant donné que je ne faisais même pas partit de son cursus scolaire, comme elle me disait-. Mais ses parents devaient avoir une confiance aveugle en leur fille car ils acceptèrent de m’héberger sans qu’elle ait trop besoin d’insister. Je ne savais pas vraiment pourquoi cette fille se donnait tant de mal pour m’aider alors qu’elle ne me connaissait même pas… Enfin, je n’allais pas me plaindre !

Trois années passèrent. Notre jeune homme romain allait avoir dix-huit ans aujourd’hui. Sa nouvelle vie lui convenait en dépit du fait qu’il n’avait jamais oublié son passé.

C’était mon anniversaire, ils appelaient ça comme ça dans ce monde. J’avais aujourd’hui dix-huit ans. Cela faisait deux années entières que j’avais atterris dans ce nouveau monde. La journée se passa comme les autres jours, je me levai le matin, déjeuna avec Caroline –ma sœur d’adoption-, puis nous avons pris le bus pour nous rendre jusqu’au lycée. Nous nous sommes séparés comme tous les matins pour nous rendre à nos cours respectifs. Ensuite nous sommes rentrés le soir à la maison. Ma « famille » avait préparé une petite surprise pour fêter l’évènement, dix-huit ans ça se fête pas tous les jours, qu’ils m’ont dit. Arrivé dans mon lit, je me suis mis à penser, à ces deux dernières années passées. Cela m’avait longtemps semblait irréaliste. J’avais pu observer et tirer des conclusions de ce que j’avais remarqué à propos des gens de mon âge, il étaient traités comme des adultes… alors que nombre d’entre eux ne le méritaient aucunement. Les garçons étaient tellement stupides et égoïstes, la plupart ne pensaient qu’à leur sexualité et d’autres étaient plongés si profondément dans leurs livres et leurs études qu’ils en oubliaient d’observer et d’apprécier la vie qui leur étaient offerte. Ils ne profitaient pas des choses simples de la vie. Ils n’avaient aucun respect envers les anciens, enfin les adultes. Et quand on osait évoquer l’armée, c’était la panique générale, il n’était pas question pour eux de perdre une seule de leur précieuse journée à apprendre à se défendre et à protéger les autres. Même si moi-même je savais qu’une journée n’était pas suffisante pour apprendre ce qui était nécessaire… Je ne me retrouvais pas en ces jeunes gens de mon âge et j’avais très souvent la nostalgie de mon ancienne vie.

  En ce qui concernait les filles, elles ne pensaient qu’à s’amuser et ne prenaient rien au sérieux. La plupart ne voulaient pas créer de famille, et c’était selon moi impensable qu’elles puissent travailler comme des hommes. C’était chez les filles que je voyais le plus grand contraste, entre elles et les femmes de mon époque. Ces dernières étaient préparées toute leur vie à aider leur mère, rester à la maison, prendre soin du foyer et des enfants, et satisfaire leur mari. Cela était pour moi normal, mais Caroline m’avait bien fait comprendre que j’avais là des idées dépassées… Je ne sais pas si elle a jamais compris que je venais d’une autre époque, de l’Antiquité comme ils l’appelent. Après tout, les jeunes de cette époque se cherchaient encore, alors que moi ça faisait longtemps que j’avais fini de me chercher et que je m’étais trouvé. Un soldat dans l’âme, prêt à tout pour servir l’empire romain. Enfin bref, c’était inutile maintenant, je ne serais plus jamais un légionnaire pour défendre Rome, le monde avait bien changé… Je pensais encore à tout cela lorsque je m’endormis…

  Je me suis réveillé, non pas dans mon lit douillet comme je le pensais, mais sur un sol dur et aride. De la poussière sous mon corps. Était-ce un rêve ? Je regardai autour de moi et je vis tous mes compagnons légionnaires allongés au sol, comme moi. La tornade était partie. Je me souvenais néanmoins de tout, de ma famille d’adoption, de toute cette modernité, j’avais l’impression de m’être juste réveillé dans un autre endroit. Et cet endroit, c’était chez moi, je rentrais enfin. Il fallait absolument que j’y aille. Je ne réalisais toujours pas que j’étais de retour chez moi… Il fallait vite que j’aille la voir avant que quelque chose d’extraordinaire m’arrive encore, elle m’avait tant manqué. Quand j’arrivais devant la maison, je courus à l’intérieur. Je la trouvai dans la cuisine, en train de préparer un repas. Je la pris dans mes bras, la fit s’asseoir et lui raconta tout ce dont je me souvenais, sans rien omettre. Quand j’eus finis, je la regardai, attendant de voir sa réaction. Elle me sourit et finit par me dire que nous lui avions manqué, moi et mon imagination débordante. Je fus déçu qu’elle ne me crois pas, mais après tout, peut être était-ce vraiment le fruit de mon imagination…

-Célia

Demande d’adolescents d’aujourd’hui

Aside

 

Parents,
Nous, adolescents, vivons dans un monde bouleversé. Un monde incohérent, instable. Un monde d’incompris, un monde de guerre, de cruauté et d’amour, de richesse et de pauvreté. Un monde inégalitaire, avec plein de petits et de gros problème, de petites joies et de grosses peines. Un monde à notre image.
Alors, soyez nos modèles. Même si c’est dur.
Soyez nos appuis. Ces rocs sans failles qui ne s’écrouleront jamais. Et s’il vous plaît, même si c’est dur, ne brisez jamais cette carapace. Ne montrez pas vos faiblesses.
Ne nous dites pas que vous n’êtes pas invincibles. Cachez-nous cette part faible, cette part de doute.
S’il vous plaît, maintenez cette illusion. Quelque temps encore. Pour nous. Devant ce monde qui s’écroule autour de nous,  soyez encore debout.
Alors, même si c’est mal, même si c’est dur, faites nous croire que vous là, que vous êtes forts.

-Julie

Mar 30

Et s’il vous plaît, s’il vous plaît, écoutez nous, tous, vous qui nous lisez. Car nous, adolescents d’aujourd’hui, nous sommes les parents de demain.

À tous nos parents, des générations passées et futures,

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Ceci n’est pas une lettre.
C’est un cri.
Un message d’espoir. Pour nous tous.
ÉCOUTEZ-NOUS. ENTENDEZ-NOUS. ACCEPTEZ-NOUS.
 Il est temps que vous nous écoutiez et que vous preniez notre parole en compte. Il est  le temps du changement.
Ceci, ce que nous vous adressons, nous le faisons pour vous, futurs adolescents. Les choses doivent changer. Nous devons désormais penser à l’avenir.
Parents, il est temps que vous nous écoutiez.
Alors, oui, écoutez-nous.
Écoutez-nous, hier, aujourd’hui, demain. Et ne levez plus les yeux au ciel dès que nous prenons la parole. Ne nous dites pas de nous taire dès que notre avis diffère du vôtre.
Nous avons des droits, des revendications, des envies, des besoins.
Aujourd’hui, nous avons la parole.
Lisez ceci attentivement. Les yeux ouverts et l’esprit clair.
Écoutez ce que nous avons à vous dire.
Après, il sera trop tard.
Commençons par le plus important. Ce que vous ne devez jamais oublier.
Laissez nous faire nos propres choix. Laissez nous essayer.
La vie est une suite d’essais plus ou moins concluants, après tout. Des erreurs. Des échecs.
Alors oui, laissez-nous.
Laissez-nous avoir les cheveux roses et aller boire des bières le samedi après midi dans le parc. Laissez-nous aller faire la fête, nous amuser. Laissez nous faire des erreurs, nous tromper, recommencer.  Laissez nous sortir avec Jack pour aller après aimer Émilie, fumer notre première cigarette et cracher ensuite tous nos poumons.  Laissez nous porter ce short jaune en hiver parce que c’est la couleur préférée de Daniel, revenir transis de froid, et nous voir sortir nos gants au printemps. Laissez nous porter ces talons de dix centimètres et revenir pieds nus le soir, les pieds en sang. Laissez-nous vivre ces putains de belles histoires d’amour et pleurer toutes les larmes de notre cœur après une rupture. Laissez-nous vivre, laissez-nous nous tromper, laissez nous essayer.
 Laissez nous faire toutes les erreurs de notre vie maintenant. Car après, il sera trop tard. Nous aurons un boulot, des responsabilités, une famille. Et plus le droit à l’erreur.
Laissez-nous vivre, ne nous étouffez pas.
Et croyez nous, chaque jour, nous apprenons de nos erreurs. Elles nous construisent, nous façonnent. Nous rendent plus fort.
Et aussi, chers parents. N’essayez pas de nous faire rentrer dans vos clous, dans votre idée propre de ce qu’est l’adolescence. Ne nous façonnez pas pour que nous soyons le miroir de ce que vous auriez aimé être. Ce n’est pas parce que vous avez rêvé d’être danseuse professionnelle ou un jouer d’échec renommé que nous voulons la même chose. Laissez nous faire nos propres choix. Réaliser nos rêves. Faire des erreurs.
Croyez en nous.
Ne nous enfermez pas. Ne nous influencez pas.
Ouvrez-nous au monde.
Faites de nous des personnes heureuses, bien dans leur peau. Qui auront trouvé qui elles sont.
Vous savez, on ne va pas tous se fracasser la gueule.
Alors, ne soyez pas ce frein qui nous empêche de nous envoler.
Regardez-nous. Ayez confiance en nous !
Soyez cet élan qui nous permet de nous élever. Vous nous permettez de grandir, de changer. Alors s’il vous plait, acceptez-nous.
Ne nous méprisez pas. Sous prétexte que nous avons quelques années de moins que vous, nous ne connaissons rien. Nous ne comprenons rien. Nous sommes dans un âge bête. Nous changeons constamment d’avis. Nous ne savons pas ce que nous voulons. Nous nous plaignons sans cesse.
Arrêtez. Arrêtez ces préjugés, ces généralités. Ouvrez les yeux. Vraiment.
Depuis notre plus tendre enfance, on ne cesse de nous répéter que nous vous devons le respect. N’oubliez pas une seule chose. Le respect est une chose qui va dans les deux sens.
Vous aussi, parents, vous nous devez le respect. Vous vous devez de respecter nos choix. De nous tolérer. D’accepter, qui nous sommes. De nous laisser essayer.
Au fond, que nous demandons vous vraiment ?
Des choses qui devaient déjà nous être acquises. Des valeurs morales, principales, importantes.
Du respect. De la tolérance. Accepter le fait que nous sommes différents. Unique.
Vous ne devez pas nous freiner. Juste nous apprendre à nous envoler.
Alors oui, cette lettre fera changer les choses. Elle le doit, vous savez.
Il est temps de revenir au plus important. Car, dans un monde de consommation où la seule chose qui compte vraiment est la valeur de votre compte en banque, il est temps, pour vous et nous, de revenir aux choses fondamentales.
Parents, nous avons besoin de trois choses. D’amour, de tolérance, et de respect.
Nous ne pensons pas que ça soit trop vous demander.
Alors, aimez-nous, respectez-nous, écoutez, tolérez-nous. Et alors, tout changera. Nous changerons. Ensemble.
Ce sera peut-être infime. Mais ce sera beau, ce sera meilleur, ce sera vivant.
Et enfin nous pourrons vivre.
À vous pour toujours, vos enfants, futurs parents.

julie

Mar 27

Jeunes, forts et déterminés.

Jeunes, forts et déterminés,

Le buste gonflé de leur confiance nouvelle,

Fiers de leur ville et de leurs pères,

Des hommes en devenir pour une nouvelle ère.

Obstination et courage,

Esprit guerrier, apte aux ravages,

Est-ce un privilège ou un fardeau ?

Que d’être parfait, privé de tout les maux.

Ils les regardent avec insouciance ,

Insensibles à ces souffrances,

Perchés du haut de leur Olympe,

Se délectant d’une telle soumission,

Imposée, certes, mais avec passion.

Quand tout n’est plus histoire de vivre et partager,

mais plutôt d’obéir d’être cruel et de partager.

Grandir, les croc acérés,

et sa soif intarissable de pouvoir ne plus pouvoir la contrôler,

Et quel dieux s’en soucierais ?

Quel délectation et quel honneur,

que sous ses yeux regarder avec bonheur,

ses nobles enfants s’entretuer,

Et de toutes ces futilités, quel besoin de s’en occuper,

Lorsque tout ce qui compte c’est d’être vénéré.

Y’a-t-il eu dans l’histoire,

un simple rebelle, quelqu’un pour voir ?

Aurais-ce été possible,

d’émettre une quelconque résistance au pouvoir ?

                                                                              -Lucie