François-Henri Désérable, Prix JMJE 2018

(F.-H. Désérable à LEC, le 16/11/2018. Photo : Club Photo LJM)

Jeudi 15 novembre 2018, dans le cadre du Festival Littératures européennes (LEC), le jury a remis le 13e Prix Jean Monnet des Jeunes Européens à l’écrivain François-Henri Désérable pour son roman Un certain M. Piekielny.

Voici l’éloge qui a été prononcé par le jury du Prix Jean monnet des jeunes Européens :

François – Henri  Désérable,

Dans le cadre du prix Jean Monnet des jeunes européens, nous avons lu trois œuvres, dont la vôtre, que nous avons particulièrement appréciée.

Un jour, des circonstances improbables vous amènent sur les traces de Romain Gary, à Vilnius en Lituanie, devant l’appartement dans lequel il a passé son enfance. D’après La Promesse de l’aube, son roman autobiographique, M. Piekielny alors assimilé à une souris triste était le voisin du jeune Roman Kacew, futur Romain Gary. Interpellé par les prédictions d’un futur grandiose et les éloges sans limites de la mère de l’enfant, M. Piekielny désirait que le garçon se souvienne de lui une fois devenu célèbre, simplement en prononçant son nom devant les grands hommes qu’il rencontrerait afin de ne pas tomber dans l’oubli.

Vous avez donc traqué la vie d’un Lituanien juif anodin du siècle dernier sur simple évocation de sa personne, en n’ayant quasiment aucune information à son sujet et dont l’existence est toujours incertaine.

Nous vous remercions de nous avoir plongé et transporté entre fiction et réalité dans cette enquête. Le fait que vous vous retrouviez par hasard à Vilnius devant le lieu où a habité Romain Gary, l’auteur de La promesse de l’aube, cette ouvre qui vous a autant passionné plus jeune, qui nous a également fasciné. Car en tant que lecteur nous avons pu nous retrouver en vous, nous reconnaître.

Tout cela a créé le déclic qui vous a fait entreprendre ce roman sous la forme d’un « jeu de piste littéraire ». Nous avons également aimé le fait que ce roman comporte une dimension historique en rappelant les évènements tragiques du passé lituanien comme les exécutions massives et toutes le reste des horreurs de la Shoah et nous rappelle notre devoir de mémoire envers eux. De plus vous mêlez ces faits réels à d’autres éléments fictifs tout comme l’a fait Romain Gary.

L’ajout des illustrations et des photos provenant des archives ou même sa statue a donné une certaine attractivité et réalité à votre roman, ce qui est très agréable.

Le fait que vous donniez autant de détails sur votre vie, la ressemblance de votre mère avec celle de Romain Gary, votre carrière dans le hockey et vos ressentis par rapport à ce que vous lu et pu voir, tout ceci a créé une certaine proximité entre vous auteur et nous lecteurs. Vous nous avez fait découvrir Romain Gary en nous apportant beaucoup d’éléments de sa vie. Aussi, nous avons eu l’envie de commencer la lecture de La Promesse de l’aube après avoir terminé la celle de votre œuvre. Grâce à l’omniprésence de la promesse et de son auteur, nous avons vu votre œuvre comme un hommage à Romain Gary. Mais nous soupçonnons  le fait que ce dernier, ait dans son « autobiographie » inventé de toutes pièces ce M. Piekielny. Pour autant, ce personnage fictif vous a transporté dans le réel à travers plusieurs pays.

Nous y voyons donc un deuxième hommage, un hommage à la littérature, au pouvoir magnifique de la fiction sur la réalité.

Nous vous remercions encore pour tout ceci, et conseillons vivement ce livre à tous les lycéens curieux de découvrir, d’une façon inattendue Romain Gary.

Le jury du Prix Jean Monnet des jeunes Européens

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