Femmes : regards croisés

《Redresse ! Un peu plus à droite…》Trois jours. Trois jours pour monter sur cimaises les trente-trois photos qui composent l’exposition Displaced, femmes en exil de Marie Dorigny, la plus grande que le festival ait accueillie jusqu’à maintenant. Des plages de Lesbos aux foyers d’Allemagne, nous suivons la traversée de femmes demandeuses d’asile parties en décembre 2015 de leur pays natal. Accompagnée par le récit de Judith Perignon, l’exposition témoigne de ce que cette dernière qualifie d’une “éclaircie” puisqu’un accord fut, par la suite, signé entre la Turquie et l’Union européenne afin de réduire les migrations vers l’Europe. Répartis par séries, les clichés en noir et blanc nous offrent une histoire que l’équipe de montage dont je faisais partie a pu apprendre sur le bout des doigts en trois jours, mais qui nous offre toujours davantage à chacun de nos allers-retours au rez de chaussée de la Salamandre. Marie Dorigny a su capter et nous offrir dans ces portraits, une violente réalité teintée d’espoir dans ces photos qui “racontent le maximum que l’humanité sut offrir”, phrase avec laquelle Judith Perignon conclut le premier texte de cette exposition, et nous plonge presque immédiatement au cœur de cette traversée, qui illustre leur épreuve en trois temps : les larmes de joie douloureuses lorsqu’elles arrivent enfin en Europe, les visages nocturnes exténués lors de la transition dans le centre d’accueil de Monique, pour finir par la fin de leur long périple aux couleurs plus claires. Du jour à la nuit pour en revenir au jour, Marie Dorigny, qui m’a fait l’effet d’une grande femme que l’on oublie difficilement, nous rappelle à tous lors de l’inauguration le 14 novembre  “Gardez toujours ça en tête : ça pourrait être nous.” Une phrase si juste qui a su marquer les esprits des personnes présentes, et qui résonne encore dans la salle, comme suspendue au dessus de son admirable travail.

En savoir plus : présentation de l’expo par le festival Visa pour l’image

Lola Legras–Wilmart, ancienne élève du LJM, bénévole sur le festival LEC 2018

“Refuge”, exposition de Bruno Fert

Pour Lola, “des photos sans artifices”

​Jeudi 16 novembre, Bruno Fert, photographe et reporter français, nous présentait son exposition intitulée “Refuge” que nous pouvions retrouver à la Salamandre ainsi que sur les grilles du musée à Cognac. Bruno Fert nous a offert des photos humaines et sans artifices, prises sur fond gris, représentant des migrants qu’il avait rencontrés dans la “jungle” de Calais et lors d’un voyage de dix jours effectué en Méditerannée en Juillet 2017. Accompagnant les bénévoles de Médecins sans frontières sur le bateau “Aquarius”, le photographe a pu assister à des moments forts en émotions et les a retranscrits en images empreintes d’espoir et de promesses d’avenir. C’est désireux de leur rendre une dignité perdue dans leur périple que Bruno Fert a représenté ces migrants de la façon la plus pure qui soit tout en nous racontant leur histoire. Une exposition très touchante, qui m’a aidée à prendre conscience de notre rôle en tant que citoyens européens, ainsi que de la chance que nous avons.
Lola L–W., Terminale L, 11-2017

Les textes de Bruno Fert qui accompagnent ses photographies : Continuer la lecture de « “Refuge”, exposition de Bruno Fert »