Tantos idiomas…toutes ces langues…

Queridos alumnos y colegas,

 

Je viens de faire une découverte qui m’a surprise.

Amenée à passer quinze jours dans un lycée de Galice, j’ai entendu au quotidien des collègues et des élèves s’exprimer dans cette belle langue de la communauté autonome : le galicien.

A mon grand étonnement, je le comprenais presque littéralement, en particulier grâce à mes lointaines connaissances du portugais ou plutôt, du brésilien, que j’ai étudié durant deux années à la fac.

Je savais pouvoir balbutier quelques mots, mener une conversation complète avec des Brésiliens, eux parlant leur langue et moi-même leur répondant en castillan. Je savais aussi que ma compréhension orale est beaucoup plus limitée lorsque c’est un Portugais qui s’exprime.

Je viens de ressortir les quelques livres achetés à l’époque en portugais, sur lesquels je ne m’étais pas trop attardée, trouvant vite mes limites…Eh bien, oui, voici que je lis le portugais. Avec un peu d’aide (les éditions qui commentent vocabulaire et grammaire sont parfaites pour cela), c’est vrai mais je le lis et ne doute pas qu’avec un peu d’entraînement, je pourrai lire mes auteurs brésiliens et portugais préférés « dans le texte ».

Et je me dis qu’ensuite, je vais faire la même expérience en italien…

Beaucoup d’entre vous m’ont entendue m’exprimer dans un piètre anglais…Même nous, profs de langue, n’osons pas parler une langue que nous ne maîtrisons pas parfaitement.

J’étais, il faut l’avouer, une mauvaise élève d’anglais. Dès que possible, je me suis prouvé que l’on pouvait vivre sans cette langue un peu tentaculaire et ne l’ai plus parlée pendant de nombreuses années. Ma propre histoire me rattrape. Pour COMENIUS et ERASMUS+ et pour toute démarche internationale, il faut l’anglais…Chaque fois que j’essaie de m’exprimer dans cette langue, me reviennent des connaissances et des tournures restées enfouies pendant tout ce temps…et je découvre qu’au collège, à l’école et à la fac, on apprend presque malgré soi…et c’est bien…

C’est beaucoup mieux bien sûr si l’on cherche à apprendre !

Une dernière anecdote : j’ai eu l’occasion il ya longtemps de travailler avec un traducteur luxembourgeois. Poète, il traduisait en français, à partir de l’anglais, de l’espagnol, du portugais, de l’italien, de l’allemand et du néerlandais …j’en passe sans doute. C’était un excellent traducteur mais lorsque je l’entendais parler espagnol, la spécialiste que j’étais le trouvais bien limité et maladroit. Il était cependant capable de lire parfaitement et exactement toutes ces langues dans lesquelles il pouvait s’exprimer avec un fort accent et de nombreuses fautes de vocabulaire et de grammaire.

Puissent ces quelques anecdotes personnelles vous convaincre de ne pas attendre 30 ans pour découvrir ce dont vous êtes capables, vous décomplexer au moment de parler toutes les langues qui se présentent et vous donner envie de vous ouvrir au monde…ou aux mondes.

Un abrazo cariñoso.

IBée