Lundi matin. Cinq heures, je suis debout. Six heures, je quitte Bordeaux. Lancée à vive allure sur l’autoroute, ma 4L vibre, son moteur ronfle.
Il fait très froid. J’imagine qu’une fine couche de givre tapisse le paysage autour, mais je ne vois rien. Il fait noir et un épais brouillard masque parfois même jusqu’au tracé de la route. Je me guide aux phares des voitures qui me doublent régulièrement.
J’ai peur d’être en retard, d’arriver après la sonnerie, de ne pas retrouver la salle, d’avoir oublié mes documents de travail, de ne pas réussir à faire fonctionner le vidéoprojecteur.
Tout au long de la semaine, je vais rencontrer les élèves des différentes classes de l’établissement. Présenter mon travail et ce que je vais faire en résidence de création est pour moi un exercice difficile.