Mar
31
Classé dans (Pink Paillettes) par Océane miss Glamour. le 31-03-2012

J’ai peur de vivre le bonheur, c’est vrai, on me le reproche assez souvent mais ce n’est pas de ma faute. Comment pourais-je vivre le bonheur alors que le malheur m’emporte?

C’est découragant de me voir comme ça, vraiment. J’ai pas peur de l’avenir, je me dirigerai là où je voudrai. Je me déçois de jour en jour. Pourtant, la vie ne m’a jamais souri, et je continue à croire, en mes rêves, en moi. J’ai perdu la confiances des uns, et j’en ai gagné auprès d’autres.

J’ai vécu des choses, des moments horribles, comme des moments de  joie. J’ai été heureuse, mais plus maintenant. J’ai aimé la vie mais maintenant, c’est différent. Je reprendrai peut-être goût à la vie quand elle me sourira enfin, car j’en ai marre de sourire sans retour, de cacher tellement de haine envers certains. Je me decourage, c’est vrai et la vie est un combat. Alors ne me parlez pas du bonheur alors que je vis dans le malheur.

Miss Glamour.

Mar
31
Classé dans (Pink Paillettes) par Océane miss Glamour. le 31-03-2012

Je suis cette adolescente à qui il ne faut pas parler le matin,  je suis celle qui est lunatique, celle qui change d’humeur chaque heure, celle qui positive tout le temps, celle qui est naïve, celle qui espère toujours, celle qui essaie de vivre ses rêves, du moin celle qui espère les réaliser un jour.

Je suis celle qui croit en l’avenir des autres mais pas au sien, je suis celle qui croit même en l’amour, alors que je suis celle qui ne tombe jamais sur le bon. Je suis celle qui fûme, je suis celle pour qui la vie ne mène à rien, je suis celle qui ne travaille pas bien à l’école. Je suis celle qui fait trop confiance aux gens alors qu’ils ne méritent aucune confiance.

Je suis celle qui tombe trop souvent amoureuse. Je suis celle qui aime les vêtements et qui dit toujours ”je n’ai rien à me mettre” alors que, dans mon armoire, c’est la caverne d’Ali Baba. Je suis celle qui souffre en silence et qui n’en dit pas un mot. Je suis celle qui aime le chocolat, je suis moi quoi.

Miss Glamour.

Mar
30
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 30-03-2012

D’après Alcofribas Nasier, plus connu sous le nomde François Rabelais, le rire serait le propre de l’Homme, il reprend en cela une idée émise bien avant lui, par Aristote. Pourtant, à en croire un des personnages du Nom de la Rose, d’Umberto Eco, le rire serait au contraire un trait de bestialité puisqu’une perte de contrôle de soi provoquant une hideuse déformation du visage. Nonobstant une apparence parfois revêche, je le concède et confesse volontiers, je penche plus pour la vision aristotélicienne de la chose.

Allant encore plus loin j’accorde même au rire une valeur éducative au sens large, me faisant ainsi disciple de Molière et me retrouvant en sa devise: castigat ridendo mores, laquelle, pense-t-on pourrait elle aussi venir de l’Antiquité à travers une remarque d’Horace, mais peu importe. Il me semble en effet possible de chatier les moeurs en usant du rire, à la condition sine qua non que l’on sache avant tout rire de soi, naturellement, sans quoi, le rire n’est plus produit de l’humour, du jeu de mots, du calembour mais uniquement d’une gratuite méchanceté. Le rire devient alors moquerie et peut humilier, blesser, dégrader. Cela n’est pas acceptable.

Cependant, le rire est naturellement une arme, je ne parle pas ici des éclats de rire, lesquels n’ont aucune chance de vous couper, bien que certains puissent altérer votre capacité auditive en raison du fort volume qui peut être le leur. Le rire est une arme car il désarme. Comment en vouloir à quelqu’un qui rit de bon coeur, comment haïr un individu qui vous fait rire? Allons plus loin, il faut cultiver le rire, de sérieuses études scientifiques, il faut toujours qualifier les études de sérieuses, cela comble les scientifiques, prouvent que rire apporte autant qu’un steak, oui, mais quelle est la nature de l’apport? Je préfère donc le cultiver à la manière de Beaumarchais et de son Figaro, je m’empresse de rire de tout de crainte d’avoir à en pleurer. Mais voici que telles des  hallebardes, je sens pleuvoir sur moi  les remarques: on ne peut pas rire de tout! Ne peut-on pas plutôt penser, comme Pierre Desproges, qu’on ne peut pas rire avec tout le monde et qu’il faut savoir réserver certains traits d’humour à certaines catégories de personnes? Cela expliquerait l’existence de ce fameux humour anglais, si…. anglais, auquel le film Ridicule, en sa scène finale, fait admirablement référence.

Quoi qu’il en soit et afin de créer le consensus de manière indubitable autour de mes assertions, je pense pouvoir dire que tout le monde aime rire, que cela nous procure toujours beaucoup de plaisir, remercions au passage notre endorphine qui se libère lors de ces moments, que c’est un élément essentiel de communication non-verbale tout autant que de cohésion sociale et qu’en dehors du Schtroumpf grognon, je ne connais personne qui n’aime  rire.

Quant au lien qui peut exister, au terme de mon propos, avec le mot mit en exergue à son début, sachez que les zygomatiques sont les muscles qui nous permettent de rire, tout simplement.

Ainsi, ô lecteur, s’achève, sur le sujet bien sérieux qu’est le rire, ce tour d’horizon des mots du vendredi. Retiens tes larmes, calme ton désespoir, tel le phénix cette rubrique ne disparaît ce jour que pour mieux revenir la semaine prochaine, toute autre et cependant semblable à elle-même, pour ton plus grand bonheur, ta plus grande détente, ta plus grande culture. 

(je m’autorise à donner cette ultime précision afin d’éviter que des millions de mails, déferlant de tous les points de la planète, ne parviennent à la rédaction du Torchon, tous plus désespérés les uns que les autres, à la crainte de voir disparaître leur rubrique préférée.)

Mar
29

Thomas,Lenny, Nicolas et Alexandre sont fidèles pour cette nouvelle séance d’atelier philo : Freud, Platon et Spinoza n’ont qu’à bien se tenir !

Lenny nous rappelle la notion de déterminisme (lire l’article de la semaine dernière) et le battle Rousseau-Spinoza. mais si, le déterminisme par lequel l’homme serait gouverné (souvenez-vous : il subit l’influence de son milieu et de son éducation : nous-mêmes, nés à une autre époque, ou dans un autre milieu, nous aurions fait d’autres choix). L’être humain pense être libre de ses choix… Mais est influencé.

Notre philosophe nous donne à lire un court texte : le mythe de  L’anneau de Gygès, raconté par Platon (philosophe grec – 400 avant JC). Gygès se trouve en possession d’une bague (volée sur un cadavre !) mystérieuse qui lui donne le pouvoir d’être invisible quand il le souhaite. Gygès use de ce pouvoir pour séduire la reine, tuer le roi et s’emparer du trône.

Philosophe : Que nous dit cette hitoire ?

Thomas : Gygès profite de son pouvoir d’invisibilité pour faire n’importe quoi. Il fait le mal : il envie le roi, séduit sa femme et le tue. Il fait du mal.

Philosophe : Si vous étiez en possession de cet anneau (non, il n’existe pas : c’est l’intérêt du mythe… et de la philosophie !), que feriez-vous ?

Lenny : Honnêtement ? Je me nourrirais dans un magasin ! Je ferais ce que je voudrais.

Philosophe : Oui, nous serions dans la liberté totale.

Alexandre : Infinie.

Lenny : On choisirait de faire le mal…

Philosophe :  Gygès va plus loin que nous dans l’expression du mal : iriez-vous jusque là ?

Notre philosophe nous fait réfléchir sur la notion de mal absolu : avec un M majuscule. Qu’est-ce qui nous arrêterait avant le crime, avant le vol ? Pas de contrainte, pas de risque d’être pris, pas de risque de punition.

Lenny : L’éducation peut-être ? Ce n’est pas bien, de tuer.

Philosophe : Qu’est-ce qui vous empêcherait de tuer ?

Thomas : La conscience ?

Et voilà : gagné : la conscience, la morale : la conscience du mal et du bien. Les animaux n’ont pas de morale : l’humain dispose d’une morale, d’une conscience plus élevée que l’instinct animal. Et quelle que soit notre origine, notre culture, notre pays, notre milieu, elle est la même !

Et l’on apprend que cette morale universelle est née des premières religions qui, pour “acheter” une paix sociale (disons clairement, pour éviter le meurtre et l’inceste) ont bâti ces lois morales : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas envier ce que possède autrui, ne pas convoiter la femme de son voisin… Ces règles viennent donc des temps anciens ! A une époque où les religions étaient très développées. Même athées nous respectons ces règles.

C’est donc un sentiment de culpabilité qui nous empêcherait, si nous possédions cet anneau (personnellement, je n’aurais pas été détrousser un cadavre pour lui voler son anneau : Gygès était, à mon sens, déjà enclin à pencher du mauvais côté..) de faire le mal. Nous céderions aux valeurs morales enseignées par nos parents.

Chez Freud (un psychanalyste du XXème siècle), cette petite voix qui nous rappelle à l’ordre quand la tentation du mal nous prend s’appelle le sur-moi.

Ayant pitié de nos lecteurs, nous reproduisons ici, en substance, le schéma de M. Santa Cruz (qui n’est pas pro en dessin mais il ne peut pas non plus avoir toutes les qualités..) : voyez le CA et le SURMOI : ces deux-là bataillent entre eux, nous assaillent de leur petite voix : “fais cela” “non, ne le fais pas, ce n’est pas bien”.

A. Dibot : Attention, il ne faudrait pas confondre le CA et le mal et le Surmoi et le bien : on peut céder au plaisir, à la gourmandise, à l’envie de faire la fête, il n’y a pas là danger de mort. Le mal absolu n’est pas là.

M. Mastorgio :  Faites-vous des rêves ? Freud appelle le rêve “la théorie de la salle de bal”  : le “surmoi” s’endort et permet à notre “ça” de s’exprimer.

Philosophe : Nos rêves sont, pour Freud, des illustrations de ce que notre “ça” ne peut pas faire car notre “surmoi”, au quotidien, nous en empêche. Le réel s’est endormi, le “ça” est toujours en éveil. Rêver, c’est fantasmer.

Lenny : Et quand on refait le même rêve, plusieurs fois ?

Philosophe : Le “ça” veut nous dire quelque chose, que, parfois, on ne comprend pas. 

M. Mastorgio : Les films sont truffés de références au rêve : par exemple, dans Matrix, on lit de multiples références au rêve. A la fin du I, d’ailleurs, un personnage est Freud : il  a sa barbe, son visage, c’est une référence explicite.

Philosophe : Idem pour le film Inception.

Lenny : Et quand on rêve de notre mort ? (Lenny, sans le savoir, aborde là le thème du prochain Atelier Philo !)

Philosophe : C’est la pire des situations, que le “surmoi” ne peut tolérer : on se réveille avant de vivre notre propre mort. Un philosophe, Bergson, explique que chaque mourant voit sa vie défiler, car il recherche dans ses souvenirs un indice pour se tirer de cette mauvaise situation, sans le trouver, évidemment… Les témoignages de personnes ayant frôlé la mort concordent : on verrait notre vie défiler… Face à la mort, l’esprit parcourt notre mémoire à la recherche de ce qui pourrait résoudre la situation : mais rien ne peut nous aider !

L. Mastorgio : La conscience refuse l’idée de mort.

Et voilà, transition vers la prochaine séance !

 

Mar
28
Classé dans (L'actualité vue par les élèves) par Agnès Dibot le 28-03-2012

Un témoignage, tiré de Rue89, d’un jeune qui n’a pas compris la minute de silence imposée aux établissements scolaires : lisez, chères zélèves, et lisez bien : vous reconnaîtrez certains arguments qu’on a entendus dans notre collège : vous savez à présent de quelle façon on peut les réfuter.

Ici : http://www.rue89.com/2012/03/28/tuerie-de-toulouse-si-ca-avait-ete-des-enfants-musulmans-230615

Mar
28
Classé dans (L'actualité vue par les élèves) par Agnès Dibot le 28-03-2012

A lire dans Libération, les conséquences de la tuerie à l’école juive de Toulouse… Ici :

http://www.liberation.fr/societe/01012398870-toulouse-l-ecole-ozar-hatorah-cible-de-menaces-antisemites

Mes chères zélèves comprendront mieux après cette lecture ce que j’entends par l’expression “tirer les leçons de l’Histoire”. Triste semaine…

Mar
27
Classé dans (La cuisine de Delphine) par dgoncalves le 27-03-2012
Envie de chouquettes, je me suis lancée dans la réalisation de ces petits choux que l’on trouve en boulangerie … avec les petites graines de sucre … Mummm sympa avec le café !

Voilà les ingrédients : pour 45 chouquettes environ :

– 1/4 de litre d’eau, pour les non matheuses, çà fait 250 ml …. 😉
– 100 g de beurre
– 150 g de farine
– 1 cuillère à soupe rase de sucre
– 1/2 cuillère à café de sel
– 1/2 cuillère à café de levure
– 1 sachet de sucre vanillé
– 3 gros oeufs
sucre perlé

Préparation :

Mettre l’eau et le beurre dans une casserole et porter à ébullition.

Lorsque le mélange bout, retirer la casserole du feu et ajouter d’un seul coup la farine avec sel et levure.

Remuer avec une cuillère en bois jusqu’à ce que la pâte se décolle toute seule des bords de la casserole et ne fasse plus qu’une masse. ( à ce moment, là , c’est pas très joli … çà fait une grosse boule pâteuse … )

Laisser refroidir légèrement.

Ajouter le sucre, puis le premier oeuf et mélanger jusqu’à absorption complète de celui-ci par la pâte. Recommencer avec les 2 autres oeufs (cette opération peut se faire au batteur électrique).

Déposer sur une plaque recouverte de papier sulfurisé des cuillerées à café de pâte en les espaçant

Ajouter des grains de sucre perlé sur chaque chou en les enfonçant légèrement dans la pâte.

Mettre à cuire dans le four préchauffé à 200°C (thermostat 6-7) pendant 15 à 20 min.

Bon appétit ! 😀

Mar
27
Classé dans (Les élèves écrivent pour la NR) par Agnès Dibot le 27-03-2012

Chères zélèves,

Votre article est publié dans la NR du jour, mais les journalistes n’ont retenu que la partie interview ! Ciel : aucune introduction, pas plus ? Cela n’a presque plus de sens : je publie donc ici l’intégralité de votre travail d’écriture.

Vous noterez que même le titre choisi par les journalistes est faux : Ida a dit “On ne vit pas après Auschwitz, on vit avec Auschwitz” : leur tire prive le propos d’Ida de son sens : elle est si bonne vivante ! Me voici déçue par le traitement qui est proposé là… Lisez je vous prie :

http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Tribu-NR/Entre-vous-et-nous/n/Contenus/Articles/2012/03/27/Ida-Grinspan-On-ne-vit-pas-apres-Auschwitz

Et voici votre travail, à vous : il est bon, il est dense et complet, bravo.

Elle n’a pas pleuré…

Les élèves de la classe media du collège George Sand à la rencontre de l’Histoire… Magnifique rencontre avec Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz.


Le mercredi 14 mars 2012, notre classe media du collège George Sand a eu la chance d’être invitée par le collège de Vouneuil/Vienne pour écouter le témoignage de la rescapée d’Auschwitz, Ida Grinspan. Tous les élèves de 3ème du collège de Vouneuil étaient présents. C’était très intéressant d’écouter son témoignage, de savoir comment s’est passée sa vie dans le camp de concentration et comment elle a survécu.

Qui est Ida Grinspan ?

Ida Grinspan est née à Paris. C’était une enfant juive qui ne pratiquait pas sa religion. Ida Grinspan nous l’a dit,  elle nous a avoué qu’elle a même eu  la chance d’être née en France car en France, il y avait la liberté d’expression et il y avait aussi une démocratie. Elle était très heureuse en France. En 1939, les troupes Allemandes ont envahi la France. Donc, les parents d’Ida ont décidé pour son bien de la réfugier (elle insiste : elle n’était pas cachée) à la campagne à cause des risques de bombardements. Donc Ida va à la campagne, près de Niort. La nourrice d’Ida l’a accueillie à bras ouverts, comme le village où elle a été refugiée. Les habitants de ce petit village n’ont jamais fait aucune réflexion sur sa religion.

Dans cette campagne, les Allemands venaient se ravitaller. Il n’y avait pas de couvre-feu. En juillet 1942, Ida reçoit une lettre de son père par la poste, le père d’Ida a appris à sa fille, que sa mère avait été déportée, en Allemagne, croyait-il. Pour Ida c’est le ciel qui lui tombe sur la tête : elle n’avait que douze ans.  Le 16 juillet, la rafle du Vel d’Hiv’, lors de laquelle sa mère a été arrêtée, les hommes, les femmes et les enfants ont été concernés et arrêtés. La mère d’Ida ne croyait pas aux arrestations des enfants et des femmes, donc elle est restée chez elle en ne croyant pas que des gendarme viennent l’arrêter. Son mari et son fils s’étaient cachés : ils ont échappé à la rafle.

Ida le dit, il y a une élegante solidarité dans le fait d’accueillir des enfants réfugiés à la campagne : ces gens ont eu le courrage d’héberger des enfants juifs. C’était dangereux : on les appelle aujourd’hui des Justes.

La nuit du 30 janvier 1944,  c’est là où tout bascule pour Ida : c’est un dimanche soir, à minuit quinze, trois gendarmes viennent chercher Ida pour la déporter. Les trois brigadiers menacent de prendre le mari de sa nourrice qui l’héberge. Pour Ida, c’est impensable qu’ils prennent son mari car Alice et lui l’ont acceptée comme elle était, donc c’était inimaginable : elle se livre aux trois brigadiers. Il l’ont directement embarquée dans une voiture noire, ils l’ont enmenée en direction de la gendarmerie. Le capitaine interrogeait Ida pour savoir l’adresse où son père s’était refugié. Elle n’a pas dénoncé son père. Elle est emmenée à Niort avec 58 autres personnes qui ont été arrêtées cette nuit-là. Il y avait 20 policiers pour garder 58 personnes.

On emmène les juifs vers Drancy, à Paris, dans un camp d’internement, un camp de transit.  Les policiers essaient de rassurer les gens qui ont été déportés, ils font croire qu’il reverront leur famille : Ida le croit, elle conservera jusqu’à Auschwitz ses provisions, qu’elle ne mangera pas, pour les donner à sa mère…

Océane P.

L’arrestation d’une dangereuse terroriste ?

Jeudi, le lendemain de la conférence d’Ida, lors d’un atelier de travail, au Centre Régional Résistance et Liberté de Thouars, nous avons pu étudier le fac-similé du procès verbal de l’arrestation d’Ida : elle a été arrêtée pour des motifs stupides, sans doute fictifs. Un acte de sabotage avait été commis, il n’y a aucune preuve, aucun lien avec Ida, mais des centaines de personnes ont été arrêtées, toutes juives. Dont Ida.

Laura.

De Drancy à Auschwitz

Après son arrestation à Niort, Ida et 1500 autres juifs qui ont séjourné trois jours à Drancy sont amenés à la gare de Bobigny. Là, ils sont « livrés » par les gendarmes français aux soldats allemands : c’est ce qu’Ida précise. Ils ont été entassés comme des animaux dans des wagons à bestiaux : les wagons étaient tellement remplis qu’ils ne pouvaient ni s’asseoir, ni bouger, et devaient faire leurs besoins dans une tinette. Trois jours et trois nuits infernaux allaient s’ensuivre. Ida nous explique que la première humiliation, avant Auschwitz, a été de devoir faire ses besoins devant tout le monde. Quand la tinette, remplie, s’est renversée, la puanteur a été épouvantable. La nourriture manquait, la fatigue se faisait sentir. Tous pensaient que rien ne pourrait être pire que ce voyage. Le quatrième jour, le train finit par s’arrêter : le long voyage est enfin terminé. Un soulagement pour tout le monde.

Ida nous confie que la suite est impensable : personne n’arait pu imaginer que des hommes fassent à d’autres hommes ce que les nazis ont fait subir aux juifs. Simplement pour leur religion !

Fanta et Aminata

Un témoignage direct d’une expérience des camps de concentration

Durant cette rencontre, Ida nous a raconté sa vie d’enfant juive réfugiée non loin de Niort, et son arrestation par les gendarmes français,  son transfers vers une destination inconnue, dans des wagons à bestieux et l’arrivée à Auschwitz. Elle a également conté les conditions de survie à Auchwitz, ainsi que son retour de déportation. Et elle précise, ainsi que le mentionne le titre de son autobiographie, qu’elle n’a pas pleuré. Son témoignage a été vraiment émouvant car ce qu’elle a vécu est vraiment horrible et touchant. Mais pourtant, tout au long de son témoignage, elle a été souriante, malgré tous les mauvais souvenirs qu’elle a racontés, c’est vraiment une ” Dame courageuse “.

Durant toute la séance, toutes les élèves de notre classe ont été attentives car ce qu’elle nous a raconté était à la fois émouvant et passionnant. Surtout qu’elle nous a vraiment bien raconté tout cela. Ca reste une très belle rencontre…

Imène

Ida Grinspan nous a expliqué comment s’étaient déroulées les rafles, son entrée dans le camp, les atrocités auxquelles elle (et tous les Juifs) étaient confrontés.

Je l’écoutais vraiment attentivement et j’ai été vraiment touchée quand elle parlait de quand sa mére avait été déportée à Auschwitz parce que je m’imaginais à sa place et je n’aurais jamais pu être aussi forte qu’elle l’a été …

Au cours de la conférence, je l’ai dessinée et elle avait l’air très contente lorsque je lui ai fait voir le résultat, elle était très souriante . Elle a signé mon dessin… J’ai été très contente de pouvoir assister à la sortie.

Wassila

L’histoire d’Ida

Dès l’âge de 11 ans et demi, Ida Grinspan a été séparée de sa famille et plus particulièrement de sa mère. Puis à 12 ans, elle apprend par une lettre de son père que sa mère a été rafflée le 16 juillet 1942 et déportée en Allemagne. Elle n’apprendra que plus tard que sa mère est morte à Auschwitz. Nous, on ne pourrait pas être aussi forte et courageuse qu’Ida l’a été.

Lorsque les gendarmes sont venus pour la chercher à son tour, sa nourrice lui avait préparé des vivres pour quelques jours. Ils lui ont fait croire qu’elle  allait rejoindre sa mère. Elle a donc conservé ses vivres pour les donner à sa mère mais en arrivant à Auschwitz, les S.S. lui ont ordonné à elle et à tous les autres de lâcher dans la neige toutes leurs affaires, y compris sa nourriture. Ca a été un tel déchirement pour elle…. D’autant plus, que c’est grâce à sa mére qu’elle a pu échapper à la chambre gaz car, grâce à la coupe de cheveux qu’elle lui avait appris à faire, elle paraissait un peu plus âgée et donc apte à travailler dans le camp et, surtout, à survivre.

Wassila et Imène.

Ida répond aux questions des élèves du collège de Vouneuil

Comment vit-on après Auschwitz ?

Ida :  On ne vit pas après Auschwitz, on vit avec Auschwitz ».

Pouvez-vous pardonner aux allemands ?

Ida :  Pardonner aux allemands ? Aux nazis ? Attention à ne pas faire l’amalgame, il y a eu des résistants parmi les allemands. Les Nazis nous ont-ils, eux, demandé pardon ? Non. J’attends que l’on me demande pardon.

Que ressentez-vous quand vous retournez à Auschwitz pour témoigner ?

Ida : Birkenau est le plus grand cimetière du monde. Un cimetière sans sépultures. Et c’est là que sont morts mes parents. Y retourner est troublant.

Regrettez-vous quelque chose ?

Ida : Pendant mon arrestation, un gendarme a dit « quel sale boulot » : je n’ai pas eu le réflexe de lui répondre : « alors, pourquoi le faites-vous ? »

Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser que vous étiez dans un camp d’extermination ?

Ida : J‘ai réalisé peu de temps après mon arrivée au camp que c’était des êtres humains que l’on brûlait dans les fours crématoires car la fumée des fours revenait sur nous pendant les appels … Comme je n’avais pas de famille dans le camp, j’ai pu admettre vite que nos compagnons de voyage avaient fini dans les fours crématoires.

Que se passe-t-il quand vous arrivez à Auschwitz ?

Ida : Quand on arrive, on nous fait entrer dans une baraque à deux ouvertures : d’un côté, vous entrez , de l’autre, vous sortez. Vous venez de France, un pays civilisé, vous venez de la liberté. Puis on vous ordonne de vous déshabiller, on vous fait peur, on vous rase, on vous tatoue, on vous donne une étoile jaune. Quand vous sortez par l’autre ouverture de la baraque, vous êtes un numéro de matricule, vous avez perdu votre identité, votre féminité, votre humanité : la soupe, c’est une gamelle pour cinq, qui’l faut laper en l’absence de cuillère.

Combien de survivants dans votre convoi ?

Ida : Notre convoi comptait 1500 déportés. En 1945, à la libération du camp, 59 avaient survécu.

Vous sentez-vous juive ?

Ida : On aurait pu me baptiser, cela aurait étté pareil : je me sentirais juive. Cela n’aurait rien changé.

Qu’est-ce qui vous a permis de tenir, dans le camp ?

Ida : Je ne sais pas. J’ai été internée onze mois, avec la seule ration du camp, pas de privilèges. La chance a toujours été là, et j’ai toujours été une battante. On n’a pas donné à tout le monde la chance de survivre, il faut le dire. Au camp, nous étions des sursitaires, certains mouraient de fatigue, de faim, de maladie, des sélections…

Quels travaux vous a-t-on fait faire, à Auschwitz ?

Ida : J’ai été successivement dans un kommando de pierres dans un chantier : un travail absurde car harrassant et inutile puisqu’on déplaçait des pierres un jour pour les replacer le lendemain. Un kommando de tri de pommes de terre, qu’on n’a jamais mangées ! Un kommando dans une usine d’armement, où on avait moins froid (le froid était notre pire ennemi), et où des détenues françaises nous ont appris que la guerre finissait et que « l’Allemagne était foutue ».

Comment vit-on après Auschwitz ? Avec un tatouage ?

Ida : Mon tatouage, mon numéro de matricule, je ne le vois pas, je ne le regarde pas : de toutes façons, on ne vit pas après Auschwitz, on vit avec Auschwitz. A chaque instant un flash peut me revenir : quand je croise une fille trop maigre, je me dis encore « tiens, celle-là, elle n’aurait pas passé la sélection ». Quand je vois des gens se comporter en égoïstes, de façon brutale, je me demande s’ils auraient su, à Auschwitz, rester dignes et se montrer solidaires.

Votre réaction après la Libération ?

Ida : J’étais dans l’avion qui nous rapatriait en France, quand on nous a dit qu’on survolait la France, on a senti la libération, vraiment : c’est une sensation que je n’oublierai pas, même si je vis 120 ans !

Un regret ?

Ida : Je n’ai pas pu faire d’études. Pour notre génération, on n’avait rien prévu, seulement pour ceux qui passaient le bac. Alors, j’ai fait un métier qui ne me plaisait pas. J’ai fait de la confection.

Propos recueillis par Stella et Océane L.

Une autobiographie

J’ai pas pleuré, écrit en 2003 par Ida Grinspan en collaboration avec Bertrand Poirot-Delpech, est un roman autobiographique dans lequel Ida Grinspan narre une période importante de sa vie. Elle y raconte son combat, la survie d’une jeune juive française pendant la seconde Guerre Mondiale, une jeune fille qui fut chanceuse dans son grand malheur. A travers des anecdotes, elle raconte ce qu’elle a enduré, ses craintes, ses peines, ses pensées d’une maturité remarquable pour son jeune âge -à l’époque. Avec justesse et sans éxagérations, on voit la guerre avec un autre  regard.

J’ai lu ce livre qui est raconté de telle sorte qu’on peut vraiment se mettre à la place d’Ida. On ne peut s’empêcher d’envier son courage sans bornes, très peu auraient su faire face à l’indicible qu’elle nous raconte.

Océane.L

Ida, une petite femme, mais une grande dame

Ida Grinspan nous a raconté son histoire avec émotion, de la tristesse, mais aussi de l’humour. Elle a glissé à travers son discours des phrases qui ont fait redescendre l’émotion . Ces phrases nous ont bien faire rire : “Les Américains nous ont passé du chocolat, mais c’était pas du Lindt”.

Ou encore, elle nous explique que les soldats Américains étaient grands, beaux et forts mais que les Russes, eux, étaient petits et pas très beaux. Tout cela avec le sourire.

Nous avons pu parler et rire avec elle. Ida a une joie de vivre énorme, elle n’a jamais baissé les bras. Merci à Ida Grinspan de nous avoir fait partager son histoire avec tant d’émotion.

Alyssia.

Comment les français ont-ils pu pu devenir antisémites et rafler les citoyens juifs ? Exemple d’un film de propagande nazie, Le Péril Juif.(1941)

Jeudi, nous sommes allés au Centre Régional Résistance et Liberté, à Thouars. Nous avons donc pu participer à plusieurs ateliers autour de la seconde guerre mondiale et de la Shoah, dont le visionnage d’un film de propagande nazie, Le péril Juifsorti en France peu de temps après l’occupation, en 1941 et diffusé dans les cinémas. Comme si en naissant juif, on était dangereux !

Dans ce film déguisé en documentaire par l’institut d’étude de la question juive, on présente les juifs commes des démons ayant une apparence humaine, des égoïstes marchandeurs porteurs de tous les vices possibles. La voix off les dit source de tous les problèmes possibles et même d’invasions de rats, auxquels ils sont comparés !

La seule fois où l’on a entendu des commentaires positifs était lorsque les “non-juifs” travaillaient : le film présente le contraste entre juifs oisifs et non juifs travailleurs.

Tout ce qui est dit dans ce film est parfaitement faux, car les juifs sont des personnes pratiquant  le judaïsme, qui est une religion. Donc aucune description physique ne peut être vraie dans le film car la religion n’a aucune incidence sur la morphologie. Et une population ne peut pas être responsable de tous les maux d’un pays.

Dans ce film, tous les éléments -plans, cadrages, musique, rythme, voix off- sont faits pour valoriser les “non juifs” et donner un point de vue négatif sur les juifs. La population française, n’ayant, dans les campagnes du moins, jamais vu de juifs et ne connaisssant aucun média succeptible de les renseigner, croient les vrais faux documentaires comme celui-ci.

Cela prouve qu’un bon niveau de réflexion peut être plus qu’utile. Le Péril juif est un film de propagande car il cherche à insérer une idée dans l’opinion publique par le biais des médias. C’est une manière de manipuler l’esprit et de faire croire ce que l’on veut à qui l’on veut. C’est cela qui est dangereux.

Laura.

Mar
26
Classé dans (L'actualité vue par les élèves) par Agnès Dibot le 26-03-2012

Chères zélèves,

Si vous avez un peu de temps, lisez jusqu’au bout le témoignage de ce professeur de français (en lycée), qui a tendu un piège (oh, le vilain !) à ses élèves pour leur prouver qu’un enseignant est capable de prouver qu’ils ont triché en copiant sur Internet des pans entiers de leurs dissertations. Retour sur une expérience intéressante :

http://www.rue89.com/2012/03/22/jai-piege-le-net-pour-donner-une-lecon-mes-eleves-230452

Je déplore, pour ma part, également, ce réflexe Internet que vous avez (pas toutes sans doute !) : rédiger un texte n’est pas copier-coller un texte publié par un auteur sur Internet ! A l’exception de la biographie, d’ailleurs, en 3ème, vous n’avez pas besoin de rechercher de sources d’information quand on vous propose un sujet de rédaction, même de réflexion. Apprenez donc à réfléchir par vous-mêmes.

Le seul outil que je vous conseille, c’est le dictionnaire des citations : l’art d’insérer la citation, de l’expliciter, de la commenter, cela s’apprend. Et, surtout, de la choisir en lien avec le sujet à traiter ! Lisez le mot du vendredi de notre ami et maître ès Culture à tous, M. Mastorgio, et prenez modèle : lui maîtrise l’art de la citation !

Cet enseignant a réalisé là une belle pirouette, son expérience m’amuse, parce que tous, nous avons, comme lui (dans une moindre mesure) trouvé sur Internet les phrases alambiquées que nos chères têtes blondes et brunes n’avaient pas hésité à copier et à signer de leur nom, sans aucune vergogne !