Nouvelle 17 : La vache !

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Samedi après-midi vers quatorze heure trente, en plein cœur de la ville, on entendait le bruit des voitures qui passaient au milieu de tous ces buildings à perte de vue, et il y avait une odeur d’essence qui était insupportable. Un grand soleil était caché au milieu de nuages de pollution, tout cela rendait l’atmosphère étouffante. Le goudron reflétait la chaleur lourde du soleil. Dimitri et moi-même marchions sur le trottoir. Nous étions frères, mais un peu les deux opposés. J’étais de petite taille et lui faisait un mètre quatre-vingt-dix. On n’avait pas non plus le même caractère : lui il était très calme, à l’inverse de moi. Il était blond, j’étais brun, et enfin nos centres d’intérêt n’avaient rien  à voir. En effet, l’écologie me tenait à cœur tandis que mon frère n’y prêtait pas attention.

Nous nous baladions dans ces longues rues. On parlait de tout et de rien en se remémorant tous les souvenirs de notre enfance. Alors que nous rigolions tranquillement, nous entendîmes de cris venant du côté gauche de l’avenue. Nous nous y sommes directement rendus pour pouvoir voir ce qu’il s’y passait. Au début nous n’arrivions pas à voir car il y avait un amas de gens qui se bousculaient dans tous les sens mais mon frère et moi réussîmes à nous faufiler au milieu de la foule déchaînée. Tout le monde regardait vers le ciel, donc nous avons levé la tête et à notre plus grand étonnement, nous vîmes une vache qui volait et tournait en rond au dessus de la foule. On était complètement abasourdi, je n’arrivais pas à y croire. Je croyais au début que j’étais dans un rêve.

 Après cet événement surprenant, mon frère et moi étions rentrés chez moi pour boire un café. En rentrant, Dimitri jeta une bouteille en plastique par terre alors qu’il y avait une poubelle juste à côté.

– Que fais-tu ? lui ai-je dis en m’étonnant

– Je jette juste ma bouteille, répondit mon frère.

– Bah non, ça ne se fait pas.

– Oh ça va ! Tout le monde fait ça !

– Ça n’est pas parce que tout le monde fait ça qu’il faut que tu le fasses.

– Ça n’est pas grave : c’est juste une bouteille.

– Oui, c’est une bouteille, mais ça pollue beaucoup, elle met entre cent et mille ans pour se décomposer. Si tout le monde faisait comme toi, la planète serait tellement polluée. En plus il y a une poubelle juste à côté !

– Oui bah, c’est trop tard.

– D’accord ! Si tu ne la ramasses pas, je m’en vais !

– Je ne la ramasserai pas ! s’entêta-t-il.

– Très bien bah je m’en vais.

– Non attend ! C’est bon je vais la ramasser, soupira Dimitri.

– Merci. Tu sais que la planète est déjà très polluée et c’est à cause de cette pollution que les glaces fondent, déclamai-je

– Mais je ne comprends pas en quoi c’est grave que la glace fonde et la pollution.

– Par exemple, la bouteille que tu jettes par terre un animal peut la manger en se trompant et en mourir. Et lorsque les glaces fondent le niveau de la mer monte donc cela fait des inondations.

– Mais on s’en fiche nous n’habitons pas à côté de la mer, approuva-t-il.

– Pfff !

Un matin vers quatorze heures trente, j’ai accompagné mon frère chez le coiffeur. J’avais vu que ce matin-là, il n’était pas comme d’habitude mais au début, je ne me suis pas trop inquiété. Mais dès lors que nous sommes arrivés, il hurla de douleur.

– J’ai très mal au ventre, se plaignit-il.

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Nous sommes donc allés chez mon ami car son appartement était beaucoup plus près que le mien. Une fois arrivés à l’appartement de mon ami, il s’est allongé sur un lit. Il me disait qu’il avait envie de sortir dehors, donc je lui ai répondu qu’il fallait qu’il se repose. Je l’ai alors laissé se reposer. Dix minutes plus tard, en allant voir s’il allait mieux, j’ai remarqué que son teint s’était pâli et au fur et à mesure des minutes qui passaient, il devenait de plus en plus blanc. Sur son corps, il avait des tâches noires qui noircissaient plus encore. Je voyais ses doigts qui se rassemblaient et qui devinrent tout durs. Il semblait meugler. La forme de sa tête changea. Il grossit tellement qu’il ne logeait même plus sur le lit. Et soudainement, il s’envola en cassant le plafond.

Chaque jour, je constatais qu’il y avait de moins en moins d’humains et de plus en plus de vaches sur Terre. Mon ami s’était aussi transformé. Moi je ne voulais pas devenir une vache. Nous, les personnes qui n’étions pas devenues des vaches, ne voulions pas en devenir. Nous ne doutions pas. On était prêts à nous battre contre la pollution autant qu’il le fallait.

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