Nouvelle 19 : Le bec en cul de poule
En arrivant au lycée, vers huit heures quinze, Sara, une fille aux cheveux blond, aux yeux marron, plutôt grande et jolie, parlait à quelqu’un quand, son amie Marguerite, une fille empâtée, aux cheveux gras et bruns, avec des tâches de rousseurs, des lunettes trop petites et le visage graisseux, fit une apparition aux casiers du lycée et lui coupa la parole, étant donné qu’elle n’était guère polie :
« Bonjour Sara, tu vas bien ? demanda Marguerite.
- Oui, je parlais avec Élla avant que tu ne m’interrompes.
- Bonjour, je suis la nouvelle et je suis dans la même classe que Sara, se présenta-t-elle.
Élla était blonde, d’une taille raisonnable, plutôt mince, ses yeux étaient entre le bleu et le vert et elle avait un sourire angélique.
- Désolé, répondit Marguerite à l’adresse de Sara. Même si tu ne me pose pas la question, moi je vais plutôt bien, dit-elle en ignorant Élla. Au fait, Sara on se retrouve ce midi pour manger ensemble ?
Sara acquiesça puis réfléchi quelques instants et fini par demander à Élla si elle souhaitait manger avec elles.
- Avec plaisir, sourit Élla.
- À tout à l’heure, les filles, dit Marguerite visiblement agacée.
En allant en cours, Sara expliqua à Élla, la personnalité de Marguerite :
« Marguerite est certes mon amie, mais elle est vraiment désagréable par moment.
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- J’avais cru remarquer, répondit Élla en soupirant.
- Elle est très gentille, bienveillante mais elle a ce défaut d’être tellement possessive. Ce midi, peut-être se sera-t-elle radoucie.
- J’espère, car elle n’a pas l’air de beaucoup m’aimer.
- Ne t’inquiète pas, j’irai lui parler si ce n’est pas le cas, la réconforta Sara. Allez, changeons de sujet, direction la salle 117, en histoire de l’art.
Les deux filles partirent.
À midi, dans la récréation, Élla et Sara discutait sur un banc en attendant Marguerite, quand il y eu un mouvement de foule. Deux filles, Luna et Sofia,qui étaient entourées de centaines de personnes, se battaient pour une raison inconnue, lorsque l’on entendit des hurlements de l’une d’entre elles, qui regardait le spectacle le spectacle. Puis une fille dans la foule, hurla à son tour et en quelques secondes tous se mirent à crier et à s’écarter de Luna. Élla et Sara, n’y voyaient rien, avec toute la foule qui courait. Quand tout le monde fût bien à l’écart, elles purent remarquer Luna. Elle était affreuse, sa peau était recouverte de plumes noires, blanches et bleues, et elles remplaçaient même ses cheveux qui tombaient au sol. Ses yeux, à la normale plutôt bridés, s’arrondirent et devinrent d’un noir étrangement profond. Un bec poussait pour remplacer sa bouche. Ses chevilles et ses pieds s’amincissaient et s’allongeaient pour former des pattes d’oiseaux. Elle rétrécissait à vue d’œil et fût bientôt aussi petite qu’un oiseau. Elle se transformait en pie.
Après avoir attrapée et transportée la pie à l’infirmerie, Marguerite sortie de cours et fût surprise de voir la récréation calme sans que personne ne crie. Elle alla se joindre à Sara et lui demanda pourquoi c’était comme ça :
« Tu ne vas pas le croire Marguerite, mais Luna s’est transformée en pie.
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- Qu’est-ce que tu me racontes ? Tu ne me prendrais pas pour une imbécile ? S’énerva-elle.
- Sara a raison, s’imposa Élla, c’est si qui s’est vraiment passée.
- De quoi je me mêle-toi, je ne t’ai pas parlée.
- Marguerite, ne commence pas avec ta mauvaise humeur. Je ne te mens pas, tout le monde a crié en plus ».
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Sara expliqua le spectacle à Marguerite, pendant qu’Élla tournait en ronds.
« C’est bien fait pour elle, s’exclama Marguerite. Elle est hypocrite, elle parle dans le dos des gens, et elle est une menteuse. J’ai eu des problèmes à cause d’elle ».
Élla regarda Marguerite, d’un air de jugement dans le regard.
Les filles partir manger.
Les jours passaient et ont était rendu au mois de février, sans que Luna ne redevienne humaine. Avant les vacances d’hiver, il y eu une nouvelle victime, Sofia, une hypocrite et menteuse. Peu importait, tout le monde l’oublia très vite. Qui sera la prochaine ? Depuis quelques mois, Marguerite changea son comportement envers Élla, mais lorsqu’elle se retrouvait avec Sara, elle se moquait d’elle et l’insultait. La peau de Marguerite était très bronzée, pour un mois de février. Sara s’en rendait compte mais ne disait rien.
Au lycée, Marguerite parlait avec Élla, quand Sara arriva :
« Bonjour les filles, vous allez bien ce matin ?
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- Très bien, répondit souriante Élla.
- Oui, ça va, dit à son tour Marguerite.
- Vous parliez de quoi ?
- Marguerite me demandait mon devoir de mathématique à rendre jeudi.
- T’es sérieuse marguerite ? soupira Sara.
- Oui, je n’ai pas compris un exercice.
- Te souviens-tu de notre discussion que nous avons eue il y a une semaine ou deux ?
- Oui et donc ? l’interrogea Marguerite.
- J’avais dit que je voulais que tu arrêtes de te moquer d’Élla.
- Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas Élla ?
- Je ne comprends pas de quoi vous parlaient, répondit Élla légèrement embarrassée.
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Elle sortit le travail de mathématiques et le tendit à marguerite, qui le prit directement :
« Merci Élla tu es très sympathique, ça te dirait de faire une soirée pyjama à la maison ce week-end ? Je voudrais passer plus de temps avec toi, car tu es une superbe amie ». L’interlocutrice ne répondit pas. Elle trouvait ça étrange que Marguerite lui demande cela.
Juste après ces fausses paroles, Élla et Sara furent complice d’une scène ; Marguerite avait les cheveux qui tombaient par terre, et ses doigts commencèrent à devenir fins et un peu noirs, orangés.
« Que se passe-t-il ? s’inquièta Marguerite.
Sara se reculait de Marguerite et Élla la rejoignit prise de peur quand les yeux de Marguerite s’arrondir.
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- Je pense savoir. J’avais quelques soupçons à la vue de ta peau qui noircissait jour après jours quand tu parlais à Élla.
- De quoi tu parles Sara ?
- Cela va paraître ridicule mais, je t’affirme que tu te transforme en pie », répondit calmement Sara.
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Elle canalisait sa peur à la vue de Marguerite, mais Sara avait, elle aussi très peur. Puis sa peur pris un autre sens et se transforma en colère après Marguerite :
« J’en ai assez ! s’exclama Sara. Tu la bien mérité de toute façon. Tu te sers d’Élla depuis trop longtemps. Il fallait bien que ça arrive un jour. Tu ne lui as jamais donnée une chance ! Tu n’as jamais appris à la connaître.
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- De quoi tu parles ? l’interrogea Marguerite stressée lorsqu’elle aperçut ses cheveux qui tombaient sur ses chaussures.
- Tu sais très bien de quoi je parle, Marguerite. J’en ait plus qu’assez de ta fausseté et de ta façon de parler envers Élla quand nous sommes toutes les deux !
- De quoi vous parlez ? demanda Élla perdue dans cette dispute.
- Sara, dit Marguerite gênée et ignorant la question d’Élla, s’il te plaît, tais-toi.
- Non je ne me tairais pas ! aboya-t-elle. Élla, tu veux savoir ? Je vais t’expliquer. Cette chère Marguerite est une hypocrite, voilà tout.
- C’est faux, arrête de raconter n’importe quoi, Sara.
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Marguerite, qui était en apparence assez corpulente, voyez ses cuisses s’affinées. Sara ne la regardait plus et ne l’écoutait pas. Elle déblatéra :
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- Elle parle dans ton dos à longueur de journée, dès que tu n’es pas là.
- Non, ne la croit pas Élla, elle a mal dormi cette nuit, ment Marguerite en bafouillant, c’est juste pour ça.
- C’est vrai, ce que Sara raconte ? lui demande Élla.
- Non, couine Marguerite.
- Arrête de mentir et laisse-moi parler, Marguerite ! Au début je pensais que ça allait passer, dit Sara à bout de souffle à force de crier et continuant d’argumenter. Mais non ! Marguerite te haie. Elle te haie car elle est jalouse. Jalouse de toi.
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Marguerite rapetissait. Elle faisait maintenant un mètre trente. Puis, un mètre quinze. Elle continuait de rétrécir.
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- Pourquoi elle serait jalouse de moi ?
- Oui, pourquoi serais-je jalouse d’elle, rétorque Marguerite en montrant Élla du doigt.
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Sa voie ressemblait à un jacassement.
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- Stop Margerite, ne fais pas l’innocente, avoue un peu, ne sois pas têtue comme une mule, insiste Sara. Tu es jalouse d’Élla car elle est gentille, travailleuse et belle, et toi, tu n’aimes pas ça. Toi tu ne me veux qu’à toi. Sauf que j’en ai plus qu’assez moi. Je n’en peux plus des injures que tu me dis sur Élla, dans son dos, il faut que ça cesse.
- Si je suis comme ça c’est parce que je n’ai confiance qu’avec toi, rétorqua Marguerite.
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Élla, abasourdie quelques instants, commence à comprendre la situation :
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- Alors comme ça tu m’insultais, vraiment ? s’énerve lentement Élla.
- … (Marguerite semble muette, elle ne peut plus parler sans jacasser.)
- Oui c’est exactement ça, réponds Sara. Tu n’avais confiance quand moi, Marguerite ? C’est pas juste. Tu avais confiance en Élla quand il fallait qu’elle te passe ses devoirs, n’est-ce-pas ? Élla ?
- Oui, affirma Élla.
- Marguerite était gentille avec toi juste pour que tu lui passes tes devoirs et qu’elle puisse les recopier. Et moi, je fermais les yeux sur ça. Je pensais que ça ne me regardait pas, mais là, s’en ait de trop. »
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Élla court serrer dans ses bras Sara qui pleure maintenant de rage. Elle vient de vider son sac. Élla trouve le meilleur moment pour demander à Sara quelque chose qu’elle accepte tout de suite :
« Plus de secrets, et pas d’hypocrisie ?
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- Entendu, réponds Sara, souriante mais pleurant en même temps. »
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Marguerite lâche un jacassement de tristesse et s’envole quelques secondes plus tard.