Nouvelle 22 : La Mytho-logique

C’était un jeudi, une jeune fille, Sophia, lycéenne, somnole en cours de français. ” Ah, la mythologie, avec ses êtres fabuleux aux pouvoirs surnaturels”, soupire-elle. Elle préfère les Marvels, les X-Men à Aphrodite l’affreuse, dont elle se trouve bien plus belle qu’elle par ailleurs, et bien plus belle que son amie, Alice, avec qui elle travaille en binôme. Elle écouta à peine les cours et le soir, les devoirs pas terminés, elle se coucha et laissa la fenêtre ouverte à cause de la chaleur moite du mois de juin.

En plein milieu de la nuit, alors qu’elle dormait à poings fermés, la Lune se mit à rougir, comme si elle prenait feu, à travers les nuages. Soudain elle fut réveillée par un cri, pas n’importe lequel, celui de sa sœur. Sa sœur, Lisa, arriva en courant. Elle avait peur de l’orage et surtout du tonnerre. Sophia la prit avec elle pour la rassurer. Au matin en se réveillant, Lisa, trouva une plume de paon dans le lit. Elle voulut la garder car elle la trouva magnifique. Sophia se leva machinalement, avala son petit-déjeuner et partit au lycée, après avoir passé un temps infini dans la salle de bain pour effectuer la dernière coiffure à la mode.

Son amie frappa à la fenêtre, comme toujours, pour faire le chemin ensemble jusqu’au lycée. Elle lui fit un signe à travers la vitre pour la complimenter sur sa coiffure. A ce moment-là, une immense et

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magnifique queue de paon se déplia. Alice ne vit rien. Sophia ne savait pas quoi faire face à cette situation improbable. Pourtant elle devait absolument aller au lycée prendre les informations nécessaires pour le bac ainsi que pour le Percent qui se déroulait le lendemain. Elle resserra sa ceinture pour maintenir la queue de paon et enfila un grand sweat pour cacher le tout. Elle ne dit pas un mot de la journée et se perdit dans un dédale de pensées. “Ah, si seulement j’avais eu des ailes, se dit-elle, je me serais envolée, enfin pas trop près du soleil tout de même !”

Le lendemain, elle se regarda dans son miroir et ce qu’elle vit la choqua. Elle était devenue mi-femme, mi-paon. En plus de la queue qui lui avait poussé la nuit d’avant, elle avait maintenant une peau bleu pastel. Heureusement pour Sophia, ce jour là était la journée du Percent, on la vit donc sur le rond-point à côté du lycée déguisée en paon. Plusieurs automobilistes s’arrêtèrent pour la féliciter sur son costume qu’ils trouvaient très réussi. À midi, alors que la circulation s’estompait la transformation fut complète. Des plumes bleues nacrées parsemaient son corps, sa fine bouche s’était allongée pour former un bec d’un gris cendré. Ses bras devinrent des ailes et ses grandes jambes se changèrent en pattes de paon. Elle vit arriver au loin, dans une camionnette, un homme vêtu d’une veste verte, à l’air étrange. Elle prit peur. Qui était-il ? Un chasseur ? Un satyre ? s’inquiéta-t-elle. “Retourne dans tes bois !” brailla-t-elle. Incapable de voler et fuyant sur ses petites pattes de paon, elle fut assez vite rattrapée par cet homme qui n’était autre qu’un soigneur du parc de la Rochelle. Il l’a prise délicatement et la ramena dans son enclos.

À la nuit tombée, lorsque la lune apparut, Sophia reprit son apparence humaine et fila chez son amie, Alice, pour lui exposer son problème. Sa copine lui répondit que si elle avait fait ses devoirs et si elle avait relu ses cours, alors elle aurait su qu’elle avait offensé Aphrodite, déesse de la beauté, en se croyant plus belle qu’elle. Alice expliqua à Sophia que sa vanité lui avait attiré les foudres de la déesse. A

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lice remonta ses manches et montra à sa copine des petits poils rêches apparaissant sur ses avant-bras. Elle lui dit que sa gourmandise l’a transformée, elle aussi, un soir de pleine lune, en sanglier.

– Pour se débarasser de ces malédictions, on peut prier les dieux pour lever le mauvais sort ? proposa Sophia.

– Non, commença Alice.

– Mais pourquoi ? Tu viens bien de me dire que c’était eux qui avaient décidé de nous changer en animaux ! coupa la jolie blonde.

– Sophia j’ai dit sûrement ! s’exclama-t-elle en insistant sur ce mot. De plus j’ai déjà essayé et cela ne fonctionne pas plus que faire des offrandes.

– Alors que faisons-nous ? se lamenta la femme-paon.

– Réfléchissons de manière rationnelle. Tout cela a commencé à cause d’une pleine lune rouge.

– Donc logiquement, raisonna Sophia, si c’est la plein lune qui nous tranforme, alors . . .

– Nous ne devons plus nous exposer à la pleine lune ! compris la petite gourmande.

– Et nous ne devons plus être vaniteuse et gourmande ! termina la blonde.

Elles ont continué de vivre ainsi tout en formant un club pour les personnes atteintes de malédictions.

PRENEZ GARDE AUX SOIRS DE PLEINE LUNE !!!