Nouvelle 25 : le vautour

Nous nous trouvons dans un petit village à l’est du pays, le 12 Mai. Dans cet endroit il ne s’est jamais rien passé de bien intéressant. Tout est plutôt calme et les habitants ne s’en plaignent pas, enfin jusqu’à aujourd’hui. Allons là où tout a commencé.

L’un des habitants, Jason se rendait dans un café pour prendre le petit déjeuner avec son ami Eden.

– Ha vous voilà enfin ! s’écria son ami.

– Oui désolée du retard:  mon réveil n’a pas sonné, dit Jason embarassé.

-Tiens, c’est étonnant ! Cela change peu de d’habitude. Il faudrait peut-être penser à en acheter un autre, non ?

– Oui, il est vrai, mais je n’y pense jamais.

Le serveur s’approcha de leur table pour prendre leur commande, quand soudain un cri d’horreur résonna. Et à travers un brouhaha, on pouvait comprendre la phrase que répétait la femme qui avait crié.

– Mon chat a été emporté par un vautour, mon chat a été emporté par un vautour.

Les deux amis sortirent à toute vitesse du café pour essayer de comprendre ce qu’il se passait. Tous les habitants avaient le regard orienté vers le ciel, et en effet il y avait bel et bien un vautour tenant entre ses griffes le chaton de cette femme.

– Mais c’est totalement impossible, dit Eden haut et fort.

– Et pourtant c’est vrai, il y a bien un vautour, lui répondit un homme qui se trouvait à sa gauche.

– C’est totalement absurde enfin, ça ne peut pas être un vautour. C’est impossible ! Cela doit être une autre espèce qui y ressemble beaucoup.

– Mais enfin tu ne peux pas nier que c’est un vautour, dit son ami.

– Ha oui ? Alors d’où vient-il d’après toi ?

– Il a peut-être immigré ?

– Mais enfin les oiseaux immigre vers le sud, là où il fait chaud.

– Oui, mais si l’on considère, qu’il se trouvait dans un pays au nord du nôtre, on peut dire qu’il a immigré vers le sud, reprit l’homme de tout à l’heure.

– Ho mais oui ! C’est vrai, constata Jason.

– Vous ne pouvez pas l’affirmer, répondit Thomas entêté.

– Non je peux le supposer, continua l’homme tout aussi têtu.

– Donc vous n’avez aucune preuve de ce que vous supposez ?

– Non en effet. Mais est ce que vous, vous avez la preuve que cet oiseau n’est pas un vautour ?

– Il est vrai que je n’en ai pas la preuve mais vous ne trouvez pas ça absurde d’affirmer que c’en est un ?

– Oui, en effet, il serait stupide de ma part de l’affirmer en n’ayant pas la preuve exacte que c’en est un.

– Nous sommes d’accord sur au moins un point.

 Les jours passèrent et de plus en plus de vautours apparaissaient et certains habitants ne donnaient plus aucune nouvelle. Pour le bien des gens, le maire avait demandé à toutes les personnes du village de sortir le moins possible.

Un matin Jason décida de rendre visite à son ami qu’il n’avait pas vu depuis un moment. Il voulait prendre de ses nouvelles, voir s’il allait bien, car il n’en faisait qu’à sa tête étant toujours persuadé que ce n’était pas des vautours et qu’il n’avait rien à craindre. Il continuait de sortir comme si tout était normal. Arrivé devant la porte de la maison de son ami, il toqua, mais personne ne répondit. La porte était ouverte, il entra.

– Bonjour Eden je ne te dérange pas j’espère, je viens pour voir comment tu vas vu qu’on ne s’est pas vu depuis longtemps à cause de tout ces vautours.

-Ce ne sont pas des vautours enfin !

– Tu ne serais pas malade par hasard ?

– Non pourquoi dis-tu cela ?

– Tu parles un peu du nez et tu as le teint gris. Tu ne prends pas assez le soleil si tu veux mon avis. Tu ne veux pas ouvrir un peu tes rideaux ? Il fait sombre ici. Attends, ne bouge pas je vais le faire.

-Arrête tu m’éblouis.

-Désolé, ho mais qu’est-il arrivé à ton nez ?

-De quoi tu parles ? Qu’est ce qu’il a mon nez ?

– Il est crochu et tes pieds ? Ils sont devenus griffus et tes cheveux sont maintenant tous blancs. Mais que t’est-il arrivé ?

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Il regarda par la fenêtre et aperçut l’un des nombreux vautours. Il l’observa attentivement quand il se rendit compte que son ami commençait à lui ressembler étrangement.

– Ho non ! Comment est ce possible ? Non je dois être entrain de délirer.

– Qu’y a t-il ?

-Mais en fait, si ! C’est tout à fait probable ! Tout s’explique maintenant.

Il n’eut pas le temps d’exposer sa théorie à son ami, car celui-ci lui fonça dessus pour l’agripper. Jason prit ses jambes à son cou et partit chez la personne qui lui paraissait la plus logique depuis le début de toute cette histoire : l’homme qui avait osé contredire son ami, quand le premier volatile était apparu. Il sonna à la porte.

– Qui est-ce ?

– C’est Jason vous savez l’ami de la personne qui a essayé de vous contredire il y a quelques semaines.

– Ha oui je me souviens de vous. Seriez-vous malade ?

– Non, du moins pour le moment je n’ai aucun symptôme.

-Très bien entrez vite, moi c’est Liam.

A peine était-il entré dans la maison que Liam se jeta sur la porte pour la verrouiller. Il avait condamné toutes les fenêtres et toutes les portes à part celle de l’entrée.

-J’ai été rendre visite à mon ami Eden et il s’est transformé en vautour sous mes yeux. En fait, tous ces oiseaux ce sont les habitants du village, s’exprima Jason.

– Je le sais, c’est pour cela que j’ai condamné toutes les issues possibles.

– Qu’est ce que l’on peut faire pour arrêter tout ça ?

– On ne peut rien faire il n’y a aucun antidote.

– Mais que va ton devenir mon ami ?

– Je ne sais pas, je n’ai qu’une seule idée en tête mais je ne pense pas que ce soit la solution à notre problème.

– Quelle est votre idée Liam ?

– Notre seule option est de les rejoindre et de devenir comme eux.

– Non ! Nous ne pouvons pas nous résoudre à faire ça enfin. Et pourquoi on ne s’enfuirait pas ?

– C’est impossible Jason, nous sommes des proies à leurs yeux, ils nous retrouveront quoi qu’il arrive.

Pendant qu’il perdait leur temps à débattre pour trouver une solution, les habitants commençaient à entrer.

-Je suis désolé mais je ne veux pas être une proie : je préfère les rejoindre. Bonne chance Jason.

Il ouvrit le verrou de la porte pour aller avec eux.

– Et bien, je préfère tenter ma chance et m’enfuir.

Jason réussit à leur échapper. Il partit habiter dans une petite ville très éloignée en espérant ne plus jamais entendre parler de cette histoire.

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