Nouvelle 34 : en parler, c’est sauver des vies

Maël et Lucas se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Ils avaient toujours été dans la même école et dans la même classe. Il en était encore de même aujourd’hui. Ils étaient au collège. Maël était un jeune homme grand et costaud, pas du tout timide et assez populaire à l’école. Lucas son meilleur ami était tout l’inverse. Petit et plutôt rondouillet, un rien lui faisait peur et il préférait toujours baisser la tête plutôt que d’affronter le regard des gens.

Un soir d’hiver, à l’heure de la sortie du collège, les deux amis commencèrent à rentrer chez eux à pied, comme ils avaient l’habitude de faire tous les jours. Arrivés au bout de la rue, ils entendirent des bruits assez inquiétants. Ils se retournèrent et aperçurent des silhouettes noires venir à eux. Comme des fantômes noirs qui se déplaçaient en glissant juste au-dessus du sol. Ils furent effrayés et la peur les paralysa. Ils restèrent prostrés, sans bouger. Arrivées près d’eux, ils s’aperçurent que ces silhouettes étaient en fait des adolescents du collège voisin.

Maël dit alors à Lucas avec la voix tremblante :

– Ne t’inquiète pas Lucas, moi je ne crains rien ni personne. Ils ne nous embêteront pas.

– J’espère que tu as raison Maël, moi je suis mort de peur, ils n’ont pas l’air commode.

Le groupe de jeunes commença alors à bousculer Maël et Lucas. Le chef de la bande dit alors :

– Alors les mômes, vous êtes tout seul ? on va s’amuser un peu.

– Laisse nous tranquilles, rétorqua alors Maël

– Sûrement pas. Si vous ne voulez pas qu’il vous arrive des malheurs, vous allez nous filer vos portables et l’argent que vous avez sur vous. Sinon mes amis et moi allons vous faire passer un sale quart d’heure.

– Tu devras me passer sur le corps d’abord.

– On devrait faire ce qu’ils disent, chuchota Lucas à Maël, j’ai trop peur !

Maël mit alors un coup de poing au chef de la bande. Les autres rétorquèrent aussitôt et s’en prirent à Maël et Lucas. La bagarre éclata et malheureusement, les deux amis finirent à terre et furent roués de coup de poings et de coup de pieds. Ils étaient en sang. Pendant ce temps, le chef avait ouvert les sacs et avait pris tout ce qu’il voulait. Puis voyant les dégâts qu’ils avaient fait, ils se mirent à rire et se moquer. Ils rirent encore et encore, tellement fort qu’ils finirent par se transformer à tour de rôle en hyènes. Ils se regardèrent alors tous et, pris de panique, commencèrent à s’enfuir chacun de leur côté. Ils continuaient à rire, ils ne pouvaient pas s’en empêcher. Puis ils disparurent et le calme revint.

Maël et Lucas étaient toujours à terre, couverts de bleus et de sang. Ils se relevèrent, hébétés, ramassèrent leurs affaires et décidèrent de rentrer chez eux pour en parler à leurs parents afin que ce crime ne reste pas impuni. Et comprirent que personne n’est à l’abri de ce genre de comportement et qu’en parler, c’est sauver sa vie. C’est sauver des vies…

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