J-5 avant Palerme
Retour de week-end pascal, compte à rebours enclenché pour Palerme, ville peuplée d’imaginaires et de fantasmes. Nos hôtes sont en vacances, jusqu’à demain encore, et tout n’est pas bouclé. Plus latins que nous, évidemment, nos collègues n’ont pas tout finalisé de leur côté alors que nos valises se préparent déjà.
Les contacts s’accumulent : structure d’accueil, les services de leur “rectorat” (orientation, dispersion scolaire, Erasmus), des connaissances locales. Le programme se remplit doucement et je m’entraîne à dire gracie ou lieu de gracias…
Je m’interroge depuis des mois sur la gestion du décrochage scolaire (dispersion en Italie). Près de 30% de jeunes sortent sans diplôme et sans emploi en Sicile, et Palerme est devenu un champ expérimental depuis 3 ans pour endiguer ce phénomène. 30%, près d’un tiers, mais que deviennent-ils, où sont-ils? L’équivalent d’une Mission de lutte contre le Décrochage Scolaire existe mais qui repère, qui agit, qui fait le lien, qui suit? L’insularité sclérose-t-elle les jeunes en quête d’orientation?
Le terme dispersion m’intrigue, moins métaphorique que le nôtre qui décroche, raccroche, accroche quand il se québequise. Dispersion est très négatif, un mot qui résonne comme disparition. 11 ans que nous persévérons plutôt que nous remédions, 11 ans que la prévention est au cœur de notre engagement et l’ambition scolaire sur toutes les lèvres. Au bout de 3 ans d’expérimentation qu’est devenu l’ambition versus dispersion dans les rues de Palerme?
Beaucoup de questions et une ville sur une île, beaucoup d’envies et un programme qui se fait attendre. Impatience gallo-romaine, celto-latin, picto-sicilien.