Dispersion scolaire, un enjeu pour l’institution sicilienne J4

L’institut Pietro Piazza, après un accueil cinq étoiles par les lycéens, nous a organisé une présentation de la dispersion scolaire en Sicile par Patrizia Fazulo, inspectrice en charge du dossier à l’Ufficio Scolastico Regionale (l’équivalent de notre rectorat).

Plus que les chiffres, qui feraient se dresser les cheveux de nos cousins québécois, ce sont les causes qui ont attiré notre attention. Les facteurs aggravants, ruralité, précarité et accès aux services publics, sont les mêmes que dans notre académie. Cela engendre un nombre de NEETs ( Not in Education, Employment or Training) conséquent. L’échelle n’est cependant pas la même : 24% de décrocheurs et 36% de NEETS contre à peine, respectivement 10% et 11% dans l’académie de Poitiers. Si les facteurs sont identiques, le nombre de personnes concernées est différent : 25 à 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les petits villages sont moins bien desservis et les migrations venant d’Afrique jouent sur les statistiques des régions de la Sicile du sud.

34 observatoires sont mis en place et permettent de déployer 49 psycho-pédagogues pour intervenir, à la demande, dans les établissements scolaires. L’enjeu est bien dans la prévention avec le travail autour de l’orientation. L’intervention est un renfort avec la ressource que représentent les collègues. Leur rôle se situe entre nos Psy-EN-EDO et la MLDS en France.

La remédiation est entre les mains des centres de formations professionnelles souvent portée par le tissu associatif. Ils prennent le relais des instituts au bout du processus de qualification des jeunes (certifications intermédiaires régionales ou diplômes nationaux).

L’enjeu est clair : endiguer au plus vite les sorties précoces avant ou après l’obligation scolaire de 16 ans et éviter la reproduction de la dispersion d’une génération à l’autre.

La principale arme déployée récemment est l’orientation : les rencontres de demain nous éclaireront à ce sujet. L’Europe joue un rôle important dans l’investissement financier permettant la remédiation. Si le support reste souvent associatif, des proviseurs, comme celui de l’institut Pietro Piazza, reprennent la main en ouvrant des formations au sein de leurs établissements.

Si les jeunes se dispersent, les acteurs de prévention, d’intervention et de remédiation, eux, se concentrent et se concertent. Cela entrouvre des perspectives positives.

Brigitte, Élizabeth, Patrick et Valérie

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