La maltraitance envers les animaux / 4e2 – Débat du 26 / 11 / 2020
1 / Qu’est-ce qu’on appelle la maltraitance ?
Tous les groupes sont d’accord avec les principes de la maltraitance, à savoir : les coups, les mutilations (vous avez évoqué les affaires de chevaux mutilés), l’abandon, la privation de nourriture et de soin, la zoophilie, le trafic, le dopage pour des courses ou des combats de chiens ou de coqs. L’un de vous estime que la non assistance à animal en danger est une forme de maltraitance (si on constate sans alerter personne qu’un animal est maltraité chez un voisin).
Qui sont les personnes maltraitantes ? Vous pensez que les gens qui martyrisent les animaux sont fous. Ou vous estimez qu’ils font cela pour le plaisir et qu’on devrait les jeter en prison directement. Une élève a évoqué le fait que ça peut être une conséquence de la maltraitance que ces personnes ont elles-mêmes subie dans leur enfance, par leur parents.
2 / Est-ce que tous les animaux ont la même valeur à nos yeux ?
Vous n’étiez pas d’accord. Une élève a dit qu’un animal domestique comme le chien n’était pas à mettre sur le même plan qu’un gibier. Un autre estime au contraire que le gibier est un animal qui ressent autant la souffrance que n’importe quel autre. Une autre a évoqué l’idée que tuer certains animaux, par exemple une araignée ou une mouche, nous semble davantage « normal » que pour d’autres animaux. Mais, pour certains d’entre vous, tous les êtres vivants sont égaux et sont utiles à la biodiversité donc à préserver : ainsi les insectes, telles les abeilles, sont indispensables à la pollinisation. L’article L214-25 du Code rural indique d’ailleurs que la destruction d’abeilles est un délit puni par la loi. Un élève a dit qu’il y avait sûrement une limite à fixer car, quand on marche dans l’herbe, on écrase des insectes et si ça devait être un drame à chaque fois, on n’en sortirait pas.
3 / De l’utilité des animaux
Pour revenir à la question de l’utilité de certains animaux par rapport à d’autres, l’une d’entre vous a émis l’idée que certains animaux étaient plus dangereux, nocifs pour l’homme, que d’autres. Le chien d’aveugle ou le chien détecteur de drogues sont éminemment utiles à la société humaine. Mais un animal doit-il être forcément utile à l’homme ? N’est-ce pas de l’exploitation de notre part ? Pas forcément, car si le chien n’a pas envie de guider un aveugle, il ne le fera pas. Il aime faire ce qu’on attend de lui et, de plus, il a souvent une récompense.
4 / De longs échanges sur l’élevage et sur la chasse
Vous avez beaucoup échangé sur le fait d’élever des animaux dans le but de les tuer. Pour certains, l’animal est d’abord utile pour être mangé, il entre dans la chaîne alimentaire. Si on mange de la viande, il est normal de tuer des animaux. C’est plus facile à admettre quand on a soi-même vu, au sein de sa famille, des volailles ou des lapins être tués ; on est plus habitués. Une élève a témoigné avoir vu le corps d’une oie courir encore après sa décapitation, c’était à la fois choquant et drôle. La viande, on en mange depuis toujours, on a besoin d’en manger pour ses protéines, alors pourquoi vouloir s’en passer ? C’est le but de la vie de l’animal d’élevage d’être mangé, sinon on ne l’aurait pas fait naître. On n’a pas le temps de s’attacher aux animaux d’élevage, d’ailleurs, souvent, ils n’ont pas de nom. Après, ça dépend des élevages et des animaux qu’on élève ; ainsi, les vaches laitières ont souvent des prénoms donnés par les éleveurs. D’autres ont estimé que le principe même d’élever des animaux dans le but de les tuer était de la maltraitance. Il est difficile de soutenir le regard des bovins, entassés pour aller à l’abattoir. Dans les abattoirs, normalement, on tue sans faire souffrir. Or, vous avez parfois vu des vidéos difficiles à supporter. Il est précisé que l’entassement du bétail pendant le transport est indispensable pour que les bêtes ne tombent pas. Une autre élève indique qu’il existe une législation pour le transport des animaux d’élevage, il y a des règles.
Gros débat aussi sur la chasse. Certains estiment qu’il est indigne et maltraitant de chasser, en utilisant même parfois des animaux élevés pour en tuer d’autres. Cela fait souffrir l’animal, certaines chasses en particulier telle la chasse à la glu. Vous avez été plusieurs à évoquer la pitié que vous ressentiez en voyant un animal se débattre dans un filet, épuisé ou blessé, et attendant la mort. D’autres trouvent que la chasse ne fait pas pas souffrir car l’animal est tué d’une balle.
APPORT PROF (car vous n’avez pas assez utilisé les documents au cours du débat) : 5 / Que dit la loi ?
Le Code civil considère les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité » et comme des « biens » qu’on peut acheter, vendre, prêter, dont on peut hériter et qui nous appartiennent (on est leur « propriétaire »). Les animaux ont donc au regard de la loi un statut entre l’objet et l’être humain.
L’article L.214 du Code rural prévoit les conditions dans lesquelles on peut détenir des animaux.
Pour les auteurs d’abandons, de sévices et autres actes de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en captivité, le Code civil prévoit la peine plafond de 2 ans d’emprisonnement et l’amende plafond de 30 000 euros d’amende [sauf 2 exceptions].
6 / Qu’est-ce qu’on en conclut ?
Les échanges les plus denses (sur l’élevage) se sont finis sur le témoignage de certain.e.s qui disent manger moins de viande à la maison, pas tous les jours, ou plus du tout pour deux élèves qui se disent que leur végétarisme permet d’épargner des animaux. Quoi qu’il en soit, vous êtes majoritaires à trouver que c’est difficile de penser à l’animal vivant en regardant la viande dans son assiette ; on n’a pas du tout envie d’avoir ça en tête.
La toute fin des échanges a permis d’évoquer l’incompréhension, l’horreur voire la haine que vous inspire la maltraitance volontaire des animaux par certaines personnes (voir début du compte-rendu).
Être sensible à la souffrance animale… ou pas. Le point de vue de Chloé :