Georges Patrier raconte:
« Une grande effervescence régnait dans les rues d’Angoulême, on commentait passionnément les nouvelles,
les visages étaient résolus, les maréchaux ferrant convoqués avant la mobilisation, montaient du quartier avec leur valise.
Le lendemain, à 10 h 30, on apprenait que l’ordre de mobilisation ne devait commencer que le 2 Août à minuit […] j’étais terrassé de l’altercation navrante entre le lieutenant colonel Errard (qui devait trouver à la ferme de JONCHERY, en Champagne, une mort à la Plutarque) et le capitaine Gély, instructeur au régiment.
Commentant la mort de Jaurès dont les journaux annonçaient l’assassinat, le Lieutenant Colonel s’écria :
-Pour la France sa mort vaut peut-être mieux, car il nous aurait encore endormi par de belles paroles et gêné peut-être notre mobilisation en faisant croire à la paix jusqu’au dernier moment.
Le capitaine Gély qui passait pour avancé et franc-maçon, répliqua :
-Mon colonel, vous n’avez pas le droit de penser et surtout de dire des choses pareilles. »
Le lieutenant colonel Errard très pâle dit simplement :
-Taisez-vous Gély, du reste nous n’avons pas à parler politique ! »
Uniforme d’époque du 125è Régiment d’Infanterie.