C’est en ces temps gris et humides que souvent cette odeur me remonte aux narines. Ces temps nostalgiques…

Je me rappelle les jours où nous prenions la voiture pour remonter en Charente rendre visite à mon arrière grand-mère. Après une longue heure de voiture, nos estomacs étaient affamés, et nous arrivions enfin dans cette maison froide, humide et légèrement lugubre. Ce n’était pas cette atmosphère qui attirait mon attention mais plutôt le contraste qui émergeait entre cette humidité et une odeur chaude et enveloppante qui sortait de la cuisine… Une odeur de soupe maison faite avec le bouillon de la veille. Un bouillon qui sentait la viande, mais sans l’agressivité que celle-ci qui peut parfois émaner de celle-ci, et qui sentait le chou et quelques épices.

La soupe que Mémé avait l’habitude de nous préparer, la soupe aux œufs de grenouille comme on l’appelait (mais qui n’en étaient pas vraiment, cet aspect était dû aux perles du japon qu’elle incorporait avec le bouillon), possédait un parfum réconfortant et appétissant qui passait par les narines pour aller se blottir au plus profond de mon ventre. Cette odeur tendre et tenace remplie de saveurs qui se dégustait d’abord grâce à l’organe olfactif : le nez. Cette odeur persistante est pour moi tout autant prégnante car elle ancre en moi le souvenir de ces instants passés.

L.S