“Le parfum”, de Patrick Süskind

Le parfum, Patrick Süskind

Durant les premières semaines de notre Module Inter-disciplinaire, nous avons étudié les aventures de Jean-Baptiste Grenouille. Chaque élève avait un passage assigné de 5-10 pages.

Voici les extraits intéressants que nous avons sélectionnés pour vous :

Voici la page 5 du livre. Ici l’auteur nous décrit la puanteur de la ville et des rues.

Voici la page 15 du livre. Ici, l’auteur nous raconte le moment où la nourrisse présente les flacons d’odeurs à Grenouille.

Voici les pages 39-40 du livre. Ici on nous présente le ressenti de Grenouille lorsqu’il sent une certaine d’odeur.

le parfum des âmes perdues

Asseyez-vous un instant, reposez-vous et imaginez le vide. Un vide doux et chaud, calme et détendu. Laissez-vous porter par le romantisme de la rose, l’allegresse de la menthe. Abandonnez-vous à toutes ses odeurs sereines. C’est comme une soirée d’été un peu fraîche, vous êtes reposé et détendu, dans le silence léger de la nuit. La douceur de la vanille vous fait perdre la tête, vous vous sentez bien. Pour vous ramener à la réalité, une pointe d’acidité à peine perceptible, un zeste de citron qui vous ancre dans la vie réelle. Notre parfum, c’et une association d’allégresse et de romantisme. C’est concret, c’est abstrait. C’est le « parfum des Âmes-perdues ».

C’est grâce à un réglage très précis que vous retrouvez toutes ces sensations : 1,5 ml de Rose ; 0,5 ml de Menthe ; 1 ml de Vanille et 1,5 ml de Citron.

Source de l’image :

 

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Odeurs et littérature

On retrouve un bon nombre de description d’odeur dans la littérature. Certaines sont brèves et précises, d’autres plus complexes et vagues… Aujourd’hui nous avons choisi quatre extraits qui nous ont différemment marqué.

“Un extrait fleuri et campagnard” choisi par Louise:

“Ils traversaient des résédas qui leur montaient jusqu’aux genoux comme un vrai parfum. À côté d’eux était un champ d’héliotropes, d’une haleine si douce de vanille, qu’elle donnait au vent comme une caresse de velours. Alors ils s’assirent au milieu d’un bouquet de lis qui avait poussé là. Les lis leur offraient un refuge de candeur au milieu de la sollicitation ardente des chèvrefeuilles suaves, des violettes musquées, des verveines exhalant l’odeur fraîche d’un baiser, des tubéreuses soufflant la pâmoison d’une volupté mortelle… Des cortèges de pavots s’en allaient à la file, épanouissant leurs lourdes fleurs d’un éclat fiévreux. Des daturas trapus élargissaient leurs cornets violacés, où des insectes venaient boire le poison du suicide… Et les jacinthes et les tubéreuses se mouraient dans leur parfum…”

Emile Zola, 1875, La faute de l’abbé Mouret

« L’odeur de l’internat » choisi par Iris :

Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien ! malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir.

Balzac, 1835, Le père Goriot,

« Le parfum des fleurs » choisi par Rose :

c’était vers la fin de mai et des odeurs délicieuses voltigeaient, pénétraient dans les wagons…
Les orangers et les citronniers en fleurs, exhalant dans le ciel tranquille leurs parfums sucrés, si doux, si forts, si troublants, les mêlaient au souffle des roses poussées partout. (…)
Elles sont chez elles, sur cette côte, ces roses ! Elles emplissent le pays de leur arôme puissant et léger, elles font de l’air une friandise, quelque chose de plus savoureux que le vin et d’enivrant comme lui.

Guy de Maupassant, 1884, Idylle.

« Une odeur d’amour » choisi par Zhiyuan :

Certains parfums, en revanche, sont comme des gifles. On marchait, on riait, on se croyait bien avec quelqu’un et soudain une odeur… n’importe quoi, un autre passant, un peu de peinture fraîche, un arbre fraîchement coupé, vous font brusquement réaliser que ce n’est pas lui, le vrai, l’autre; avec qui vous vous promenez, vous parlez… et qu’importe si cet autre, vous le connaissez depuis vingt ans…
Françoise Sagan et Guillaume Hanoteau, Il est des parfums…