LA VENUE DE GUY JIMENES RELATEE PAR LES 4C

Publié par le 17 Juin 2013 dans Actualité au Collège, Livres |

Par Flora BEAUJEAUD et Natacha MACAUD de 4èmeC

 

Le 23 mai 2013, dans le CDI du collège Marc Chagall, la classe de 4èmeC a eu la chance de recevoir Guy JIMENES, auteur du roman « Harcèlement » paru en 2011 chez l’éditeur « Oscar Jeunesse ». Ce livre a été élu pour participer aux Incorruptibles des classes 5èmes/4èmes de 2012-2013.

 

 Pour le recevoir correctement, la classe de 4èmeC a préparé différents travaux sur le thème du harcèlement. Le déroulement de leur présentation a été fait par Emma HOUINSOU qui faisait le rôle de la présentatrice. Tout d’abord, Esteban PINHEIRO et Anthony PAILLE ont écrit un slam. Photo 004

Ensuite, Camille MARCHAND, Isis LEGUAY et Amélie LEPERT ont inventé une affiche de film représentant, sur la première scène, Bastien donnant un coup de poing à Valentin. Sur la deuxième, Valentin et Alice jouant du piano et enfin, sur la dernière, Valentin avec un coquard et du sang est entouré de Bastien et d’Alice.

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Puis Antoine RABAUD et Charlotte POUSSIER ont présenté un roman photo. Pour ce diaporama, ils ont eu besoin d’acteurs : Antoine RABAUD (Valentin), Clément LABBE (Bastien) et Damaris PERROCHEAU (la mère de Valentin). Les scènes ont été photographiées par Charlotte POUSSIER. Pour créer ce diaporama, ils se sont inspirés du roman mais ont modifié les scènes et la fin de l’histoire.

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Ensuite, Raphaëlle BONNET et Léa DOUDINSKI ont commenté un film qu’elles ont réalisé. Pour ceci, il leur fallait aussi des acteurs : Emma HOUINSOU (la victime), Pauline BAZIN (la principale harceleuse), Adèle CARNEIRO (la « justicière ») et enfin Paola BOUSSEAU, Léa DOUDINSKI et Raphaëlle BONNET (les témoins). Dans le film, la victime était harcelée à cause de sa couleur de peau. Nous voyons plusieurs scènes de harcèlement comme les moqueries, les insultes, le rejet, les coups,… . Puis à la fin, chaque personnage témoigne et dit qu’il n’aurait pas dû la harceler, que les témoins et la victime auraient dû en parler et que la « justicière » aurait dû réagir plus tôt. Le diaporama s’arrête sur une phrase : « Un enfant sur dix est victime de harcèlement à l’école. Ces actes peuvent avoir de sérieuses conséquences allant jusqu’au suicide. Avant qu’ils n’en gardent des traces à vie, agissons ».

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Enfin, pour finir en musique la présentation des travaux, Maude LENGLIN et Natacha MACAUD ont interprété une chanson de leur invention chantée pour les refrains par toute la 4èmeC.

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Après ces présentations, Guy JIMENES a répondu à nos questions :

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Sur le thème de l’histoire de son roman…

 * 4èmeC : « Votre œuvre est-elle autobiographique ? »

 G.JIMENES : « Non, c’est juste une invention de ma part sur le sujet du harcèlement. C’est un thème qui me touche particulièrement car j’ai eu des moments difficiles (pas loin du harcèlement) en 5ème. Un 4ème me haïssait, me menaçait, m’insultait mais je ne savais pas pourquoi et j’en avais peur. Du coup, ce sujet m’a toujours intéressé »

 * 4èmeC : « Y avait-il une intention particulière pour les prénoms ? »

 G.JIMENES : « Non, aucune. Les prénoms me sont venus comme ça. Par contre, j’ai voulu faire un rapprochement avec les noms de famille, comme Bastien Lange. Je l’ai appelé comme ceci car il joue un double jeu : il se fait passer pour un ange auprès des adultes mais est un vrai démon avec Valentin par exemple »

 * 4èmeC : « Pourquoi avoir choisi plusieurs points de vue différents ? »

 G.JIMENES : « Au départ je voulais faire deux livres : un qui raconterait le point de vue de Valentin, l’autre celui de Bastien. Mais finalement je n’ai fait qu’un livre et j’ai regroupé la version des faits de tout le monde car j’estime que c’est une histoire qui concerne toute la classe ainsi que les adultes »

 * 4èmeC : « Comment avez-vous choisi l’image de couverture du livre ? »

 G.JIMENES : « Je n’ai pas choisi l’image, c’est mon éditeur qui a cherché un illustrateur. Mais par contre, j’ai tout de suite aimé car j’ai compris son intention et que chacun peut l’interpréter différemment. On voit le côté solaire et joyeux de Valentin, et l’autre côté sombre et triste. Cependant, j’ai apprécié tout ceci avec réserve car j’ai trouvé Valentin trop jeune »

 * 4èmeC : « Pourquoi avez-vous mis une scène « choquante » dans votre livre ? »

 G.JIMENES : « Je ne voulais pas que Valentin aille trop loin dans son désespoir en se suicidant par exemple, mais je voulais quand même rester dans le sujet du harcèlement, et montrer que ça peut aller très loin sans forcément finir par la mort. Il fallait qu’à un moment, ça aille plus loin que les crachats, les insultes, les moqueries, et je voulais montrer l’effet de groupe. Pour la logique du livre et pour que le doute s’installe entre Bastien et les témoins, pour qu’ils regrettent et qu’ils ne fassent rien de pire, il fallait une scène comme celle-ci. Il fallait une scène « choquante » pour ne pas mettre plusieurs scènes du même style »

Sur le thème de la création de son livre…

 * 4èmeC : « Vous êtes-vous documenté pour écrire ce roman ? »

 G.JIMENES : « Oui, j’ai lu des livres, des témoignages, des documentaires et des articles pour mieux comprendre ce thème »

 * 4èmeC : « Combien mettez-vous de temps pour écrire un livre ? »

 G.JIMENES : « Je mets le temps qu’il faut (rires). Le temps, ça n’a pas de sens pour moi »

 * 4èmeC : « Utilisez-vous un ordinateur ou un cahier pour écrire vos histoires ? »

 G.JIMENES : « D’abord, tout est dans ma tête, et ensuite, je prends des notes sur des carnets. Puis mon histoire se construit (j’écris surtout tôt le matin car je découvre un monde différent que celui de la journée) devant un ordinateur, un dictionnaire, un Bescherelle,…

 

 Sur le thème de sa vie…

 * 4èmeC : « Viviez-vous dans un milieu où les livres étaient présents ? »

 G.JIMENES : « Non, jusqu’à mes 10 ans, je ne lisais pas du tout. Aucun livre n’était présent dans ma famille. Puis, grâce à une bibliothèque à côté du métier de mon père, j’ai pu lire beaucoup de livres comme ceux de Jules Verne. Évidemment, comme c’était des lectures plus pour les adultes que pour les enfants, je sautais beaucoup de pages (surtout les longues descriptions) et m’intéressais plus aux illustrations. Ensuite, à 20 ans, je suis devenu bibliothécaire et j’ai découvert de nombreux classiques sous forme d’adaptations pour jeunes. Du coup, ça m’a passionné et comme j’aime écrire, je suis allé dans cette voie. Je n’écris évidemment pas que pour les jeunes mais pour tout le monde car je n’aime pas les frontières entre les différents styles de livres »

 * 4èmeC : « Lisez-vous beaucoup ? »

 G.JIMENES : « Tout dépend de ce que veut dire « beaucoup ». Oui, j’ai toujours un livre ou deux sur moi mais je ne sais pas si ça rentre dans la catégorie « lire beaucoup ». Mais je lis toutes sortes de livres, jeunesse et autres »

 * 4èmeC : « Écrivez-vous depuis longtemps ? »

 G.JIMENES : « Oui, j’écris des livres publiés depuis 32 ans. Quand j’avais votre âge, j’écrivais des petits textes, des poèmes, mais jamais très élaborés ni de livres entiers.

 * 4èmeC : « Avez-vous Twitter ? »

 G.JIMENES : « Non, je ne suis pas du tout intéressé par les choses de ce style (rires) »

 * 4èmeC : « Avez-vous d’autres loisirs que l’écriture ? »

 G.JIMENES : « Oui, bien sûr ! J’aime et j’éprouve le besoin de marcher, j’aime le cinéma, la vie de famille,… »

 * 4èmeC : « Avez-vous des enfants ? Si oui, écrivez-vous pour eux ou pour d’autres enfants de votre connaissance ? »

 G.JIMENES : « Oui, j’ai deux fils : le plus vieux a 31 ans et l’autre 28 ans. J’écris pour les enfants, mais aussi pour moi. Quand j’ai écrit la plupart de mes livres, mes enfants n’étaient pas encore nés ou trop jeunes pour les lire, donc j’ai écrit pour eux sans vraiment le faire »

 * 4èmeC : « Quels livres nous conseilleriez-vous ? »

 G.JIMENES : « Je vous conseille par exemple « Roi de la forêt des brumes » que j’ai particulièrement apprécié. Vous pouvez aussi lire des livres de Christian Grenier qui est un incroyable auteur »

 * 4èmeC : « Est-ce un métier comme un autre qui rapporte de l’argent ? »

 G.JIMENES : « Oui. Si les livres marchent et qu’ils intéressent le public, on peut gagner beaucoup d’argent. Cependant, des écrivains qui ne font qu’écrire et qui ne font pas d’autres métiers sont très rares, et il est très difficile de vivre seulement « de sa plume ». Pour ma part, je gagne aussi pas mal d’argent grâce aux rencontres avec le public, aux ateliers d’écriture, grâce aux interviews écrits, ou grâce aux rencontres avec des collégiens comme vous ».

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C’était donc avec plaisir que les 4eC ont reçu cet auteur, ce qui leur a permis d’en savoir plus sur « Harcèlement », sur la vie de son auteur et sur le métier d’écrivain.

 

 

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