Saya, le robot professeur

 

Le “robot professeur” un robot utilisé pour assister ou, le cas échéant, remplacer un professeur dans des tâches d’enseignement. Le concept peut susciter immédiatement un fort rejet, soit de la part des enseignants, soit de celle des parents. On parlera de déshumanisation. Pour en juger concrètement, il faudrait que soient organisées des expérimentations en vraie grandeur. Ce n’est pas envisageable en France actuellement : la robotique n’y reçoit finalement qu’un très faible appui des institutions. A défaut, on peut essayer d’évaluer les réalisations ayant cours au Japon et en Corée, deux pays pour qui la robotique est considérée comme une voie d’avenir très prometteuse. Le Japon a toujours fortement encouragé les développements de ce que l’on nomme les “robots de compagnie”, destinés à assister les handicapés ou les personnes âgées, accomplir des tâches domestiques et assurer l’accueil.

Au Japon:

Robot professeur

 

L’expérimentation, dont on a beaucoup parlé depuis déjà trois ans, a pris le visage de la professeure robotique baptisée “Saya”. Saya a été mise au point depuis déjà une quinzaine d’années par Hiroshi Koyabashi et une équipe de l’Université de Tokyo. Présentée en 2005 dans des fonctions de réceptionniste. elle est à l’essai depuis 2008 dans une école primaire de Tokyo.

Disposant d’un masque en latex animés par 18 moteurs, ce profesesur manifeste une palette d’humeurs, comme le ferait une institutrice en chair et en os. Si les adultes se disent initialement un peu réservés, iil semble au contraire que les enfants se sentent immédiatement à l’aise, sans pour autant manipuler la machine au risque de la mettre en panne.Comme de nombreux autres robots, Saya dispose d’une intelligence artificielle développée qui lui permet la compréhension et la synthèse de l’image et de la parole, ainsi que les mimiques appropriées. Une base de connaissance lui est reliée grâce à laquelle elle peut retransmettre un nombre non limité d’informations, un peu sur le mode des centres d’appels… .

En Corée du Sud:

Robot professeur - Corée du sud

 

D’ici deux ans, 400 écoles primaires de Corée seront équipées d’un robot peu différent de Saya, mais moins esthétique. Sous sa forme actuelle, le robot se présente comme une machine à roues à tête de canard. Aucun effort n’a encore été fait pour lui donner une forme humaine agréable.

Le robot ne prendra pas en charge une classe, mais sera capable de faire la lecture, de donner des cours d’anglais y compris de prononciation et pourra intégrer de nombreux exercices interactifs. Par son intermédiaire, les parents pourront visualiser la classe à distance et envoyer des messages à leurs enfants.

Si cet assistant se révèle utile, ce seront quelque 8000 robots de ce type qui équiperont des écoles coréennes dès 2013. M. Mun Sang Kim, directeur du centre de robotique intelligente  à l’Institut coréen des sciences et de la technologie est principalement en charge de ce programme. Ce scientifique dispose d’une équipe de 300 personnes et d’un budget – principalement gouvernemental – de 100 millions de dollars. L’objectif est prioritairement d’enseigner l’anglais, vu le manque de professeurs d’anglais compétents. La présence de l’enseignant humain est encore de règle, mais des essais sont aujourd’hui menés pour assurer une téléprésence par Internet.

Conclusion:

Pour ce qui concerne la France, la robotique autonome ne dispose encore d’aucune aide officielle sérieuse. Mais nous pensons que lancer dans une ou plusieurs académies pilotes des expériences faisant appel à des robots présenterait un grand intérêt, d’une part pour la pédagogie elle-même, d’autre part pour la robotique.

ll serait possible pour cela de tirer parti de l’expérience de Frédéric Giamarchi, qui encourage la construction par ses élèves de petits robots mobiles.

Source des images:      –  automatesintelligents.com

Léa.M 3°7