“L’Avare” de et d’après Molière, mise en scène de Martine Fontanille, Cie Haute Tension.

 Les élèves de quatrième du collège ont étudié L’Avare de Molière cette année. Voici leur propre représentation du personnage d’Harpagon. Les dessins ont été élaborés lors du cours d’arts plastiques de Mme Guillet.

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L’Avare de et d’après Molière Mise en scène et adaptation Martine Fontanille/ Assistante à la mise en scène Sylvaine Zaborowski. Avec Fanny Chabanne (Cléante, Valère, Frosine, La Flèche, La Merluche)/ Martine Fontanille (Elise, Maître Jacques, Dame Claude, Brindavoine)/ Marie-Claire Vilard (Harpagon) Création lumière José Victorien Dit Richard/ Création décor Camille Lacombe/ Constructeur décor La Manufacture/ Création son, vidéo François Vivier/ Création costumes Annick Baudelin, Nousch Ruellan Régie François Vivier, Vincent Dubois/ Coiffeur Thierry Jouen © Samuel Honoré

Après avoir étudié la pièce en classe, les élèves de quatrième ont vu la mise en scène que Martine Fontanille a faite de cette pièce. Avant de lire ce qu’en ont pensé les élèves de mesdames Guiberteau et Bertonazzi, voici une petite présentation du spectacle :

Cette pièce est une adaptation de L’Avare de Molière mise en scène par Martine Fontanille. C’est l’histoire de trois couturières qui jouent L’Avare dans l’attente de négociations avec leur patron. Celui-ci veut les licencier pour délocaliser l’entreprise.

Pour en savoir plus, suivez le lien vers la présentation de L’Avare par la compagnie Haute Tension

Et maintenant, laissons la parole aux élèves !

Dinalie :

Ce que je retiens surtout du spectacle c’est que la metteur en scène a osé modifier L’Avare et le relier à l’actualité. Elle a voulu parler du chômage. Et je trouve que c’est très bien car cela montre que grâce au théâtre, on peut faire passer un message.

Nolwène :

J’ai  été marquée par l’utilisation des éléments du décor. Les trois actrices montaient sur les tables, les cartons, pour montrer leur colère, par exemple.

La metteur en scène n’a que trois actrices pour jouer tous les rôles de la pièce. Elle utilise différents moyens pour remédier à ce problème :

Au fond de l’atelier, il y avait un mannequin de couturière non habillé que les actrices n’hésitaient pas à bouger pour interpréter le personnage de Marianne.

J’ai aussi trouvé la fin triste et touchante. C’est le son (les sirènes) qui est mis en valeur. L’éclairage est très faible donc on ne voit que très peu l’ouvrière qui continue à jouer le rôle d’Harpagon. Assise sur un carton, elle crie son texte et forcément elle n’entend pas ses collègues l’appeler. Elles lui hurlent de s’arrêter car la police arrive, mais la couturière, qu’on dirait possédée par son personnage, n’entend rien.

Ses amies partent et elle reste seule. Je trouve cette fin horrible. Je ne comprends pas pourquoi elles abandonnent leur collègue.

Eloïse et Baptiste :

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L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute tension, avec Martine Fontanille ( Maître Jacques) © Vincent Dubois

Je pense que le meilleur moment de la pièce est l’arrivée de Maître Jacques qui est à la fois le cocher et le cuisinier d’Harpagon. Les deux personnages ne s’entendent pas très bien à cause d’une dispute lors de la préparation d’un repas. Néanmoins, maître Jacques éprouve une affection sincère pour son maître. Son costume m’a fait rire car il portait un tablier qui faisait paraître son ventre énorme et une sorte de bonnet blanc pour son rôle de cuisinier et marron pour son rôle de cocher. Mais ce qui m’a fait le plus rire, c’est son zozotement, qui le rendait encore plus drôle. Quand il changeait de costume, il courait et une musique l’accompagnait. Il parlait lentement et paraissait stupide. Je trouve que ce personnage a très bien été incarné par Martine Fontanille.

Flore :

© Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) © Vincent Dubois

A mon avis, le pire moment du spectacle pour Harpagon est le moment  où il découvre qu’on lui a volé son argent. La comédienne se sert de caissons en bois pour se cacher derrière et ne laisser dépasser que ses mains. La salle s’assombrit et une lumière blanche est projetée sur l’actrice, ce qui fait ressortir son teint blanc et son expression triste et effrayante à la fois. Ses cheveux sont décoiffés. Une musique mystérieuse accompagne ce passage. Le personnage se relève et dévoile sa rage. Grâce à son ton sec et à ses gestes amples, la comédienne fait ressortir les pensées meurtrières d’Harpagon dans la scène.

Mya :

Un moment que j’ai bien aimé, c’est la scène entre maître Simon et Harpagon. Les lumières étaient focalisées sur une partie du décor, là où se trouvaient les deux personnages, au fond de la scène. L’avare avait son habit habituel mais maître Simon était vêtu d’une espèce de robe comme celle que portent les juges et avait une manière de parler très particulière. Il avait une drôle de posture: il se tenait comme une marionnette. Dans cette scène, il apparaît comme un lâche car il disparaît au moment où Cléante et Harpagon entrent en conflit. J’ai été surprise par ce moment mais il m’a beaucoup amusée à cause de la manière de parler de maître Simon.

Nathan et Sam :

© Samuel Honoré

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Martine Fontanille (Elise), Marie-Claire Vilard (Harpagon), Fanny Chabanne (Cléante) © Samuel Honoré

J’ai aimé le moment où Harpagon parle avec ses enfants. Cléante et sa soeur sont très timides face à leur père, principalement Cléante qui bafouille et qui recule dès que son père est à un mètre de lui. Elise n’est pas mieux face à son père, elle est presque cachée! Harpagon domine toute la scène. La lumière est sur lui et son gant noir terrifie les enfants ainsi que les spectateurs. Cela montre le côté sombre et presque triste d’Harpagon. Si j’ai choisi ce passage, c’est qu’il révèle le côté obsessionnel et “maléfique” d’Harpagon. J’ai presque ressenti la peur qu’éprouvaient Cléante et Elise.

Thelma, Loréna, Elise, Filicia et Guillaume:

© Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Fanny Chabanne (La Flèche), Marie-Claire Vilard (Harpagon), Martine Fontanille (Elise) © Vincent Dubois

Dans cette pièce, le moment du spectacle qui m’a le plus marquée est la fin. Les trois couturières sont en train de jouer L’Avare lorsque les sirènes de la police retentissent. Alors, les deux comédiennes qui jouent la couturière la plus jeune et la plus vieille quittent la scène, leurs affaires sous leurs bras. Elles appellent la dernière pour qu’elle s’enfuie avec elles. La troisième, celle qui fait Harpagon et qui est restée sur scène, continue à jouer. Elle est à genoux sur une marche, habillée d’une blouse blanche, le visage maquillé en blanc; les lumières se sont presque toutes éteintes. La comédienne ne bouge pas et récite son texte avec ardeur pendant que ses amies l’appellent en vain. J’ai choisi ce moment car il m’a un peu effrayée. Le personnage était beaucoup plus inquiétant que je l’imaginais et cela m’a surprise. J’ai eu l’impression que la couturière était devenue folle.

Clément :

Ce que je retiens du spectacle, c’est le moment où les CRS viennent déloger les ouvrières. Alors qu’elles attendent l’appel du directeur, une sirène retentit. Les trois femmes sont terrifiées, elles courent dans tous les sens. En entendant cette sirène, j’ai imaginé les femmes chassées par les CRS. Cela m’a semblé injuste, brutal, traumatisant.

Luna :

L'Avare de et d'après Molière, Compagnie Haute Tension © Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension © Vincent Dubois

J’ai aimé la dernière scène aussi car on comprend que, bien que les ouvrières aient essayé, leur patron est finalement comme Harpagon; il ne change pas d’avis, même à la fin alors que tout pourrait s’arranger. Si cette scène est pour moi la meilleure, c’est également parce que le jeu de l’actrice était beaucoup plus sombre et moins surjoué que dans d’autres scènes.

Elona :

© Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) © Vincent Dubois

Pour ma part, le moment qui m’a le plus frappée, c’est celui où Harpagon commence à faire ses comptes. Au même moment, une musique de fond rapide et stressante retentit dans la salle et dure jusqu’à la fin de la saynète. L’actrice paraît obsédée, en équilibre sur ses genoux; ses doigts agitant l’air paisible m’ont mis mal à l’aise. Son regard macabre à cause du teint blafard inspire l’angoisse. Je voulais que la saynète se termine mais la lumière braquée sur Harpagon avait comme une emprise sur moi qui m’empêchait de détourner le regard. Point positif, Harpagon murmurait des chiffres comme si ceux-ci lui apparaissaient; j’ai trouvé ça particulièrement bien pensé car c’était en parfait accord avec la musique.

Édith :

L'Avare de et d'après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) © Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) © Vincent Dubois

Le personnage qui m’a vraiment marquée, c’est Harpagon, joué par Sylvie. La façon dont elle l’interprétait était assez inquiétante, surtout dans la scène où l’avare se fait voler sa cassette. L’actrice est pratiquement toujours à la même place et elle utilise beaucoup ses mains. C’est impressionnant, cela donne des frissons.

Cette peur est accentuée par l’éclairage très faible. Seul Harpagon est un peu éclairé et comme son visage est barbouillé de maquillage, on ne voit pas ses yeux, on ne voit que des ombres. Enfin, il parle d’une voix très faible, comme s’il allait mourir (c’est d’ailleurs ce qu’il dit dans cette scène : ” Je me meurs, je suis mort, je suis enterré ” ).

Anna, Sarah, Amélie, Arthur, Luna :

© Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Fanny Chabanne (La Flèche) © Vincent Dubois

Nous avons retenu la scène où La Flèche énumère les “donations” faites par l’usurier Harpagon à Cléante. Cette scène est drôle car la liste que lit le valet semble interminable, l’énumération n’en finit pas. La mimique de l’actrice révèle un agacement qui s’amplifie. Et s’ajoute au niveau sonore un bruit d’argent encaissé ainsi que la propre voix de la comédienne enregistrée sur un CD qui double la lecture de l’énumération. De plus, nous avons été marqués par le fait qu’une seule actrice joue deux rôles à la fois, celui de Cléante et celui de La Flèche. Elle devait modifier très vite son costume grâce à un chapeau qu’elle mettait dès qu’elle incarnait La Flèche ainsi que ses mimiques: elle devait prendre un air de plus en plus hébété lorsqu’elle interprétait le rôle de Cléante.

Axel :

Aurélie joue Valère et La Flèche à la fois. Elle met ou enlève un chapeau sur sa tête et saute d’un côté à l’autre selon le personnage qu’elle interprète.

Tanguy, Angèle, Flicia, Marine et Anissa :

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L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) et Fanny Chabanne (Frosine). © Vincent Dubois

 Je pense que le meilleur moment est l’entrée sur scène de Frosine car on ne peut pas s’empêcher de rire. Son costume est comique: elle est vêtue d’une robe blanche et rose qui fait ressortir ses formes. Sa démarche est amusante car elle ne cesse de remuer son postérieur, colle la tête d’Harpagon sur ses seins afin de l’amadouer et d’en obtenir de l’argent, elle est très provocante et attire l’oeil du spectateur. Elle prend le dessus sur Harpagon qui semble soumis. Elle le flatte, essaie de le charmer en lui disant des mots doux. Quant à lui, il “glousse” à tout ce qu’elle dit comme s’il était son “toutou”. Cependant, ce que j’ai aimé aussi, c’est le moment où Frosine demande de l’argent pour son procès : Harpagon l’ignore, il reste avare.

Antoine, Maël, Antoine

L'Avare de et d'après Molière, Compagnie Haute Tension, avec (Harpagon) et (Frosine) © Vincent Dubois

L’Avare de et d’après Molière, Compagnie Haute Tension, avec Marie-Claire Vilard (Harpagon) et Fanny Chabanne (Frosine). © Vincent Dubois

Ce que j’ai apprécié, ce sont les mimiques et le comique de gestes de Frosine, qui use de ses courbes pour amadouer Harpagon.

Quand elle apparaît dans l’encadrement de la porte principale de l’atelier, la lumière augmente, comme pour souligner son entrain, sa joie. Elle se dirige en se dandinant vers Harpagon, le prend dans ses bras, puis se déplace d’un bout à l’autre de la scène en mettant ses formes exagérées en valeur. Elle est toujours en mouvement. Harpagon la suit et semble très intéressé par ces formes exubérantes, car il tente à plusieurs reprises de les toucher.

Le personnage d’Harpagon, méfiant, autoritaire, avare, se retrouve alors  totalement soumis (comme un petit chien) devant Frosine.

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