Le marchand de parfum

 Tu prétends que Karoûn et que Balkis ne possédaient pas des parfums plus suaves que le tiens; tu prétends que le jardin de Marib s’exhalent pas des odeurs plus pénétrantes.

Je n’ai connu ni Karoûn ni Balkis, je n’ai jamais traversé les jardins de Marib, mais j’ai respiré le parfum de ma bien-aimée.

A présent, ma bien-aimée boit les eaux sacrées du Kaoussar, ma bien-aimée est retournée à Dieu, et je cherche son parfum.

Je l’ai demandé au vent du sud, qui avait saccagé des oasis ; au vent du nord, qui avait caressé les fleurs blanches des montagnes ; je l’ai demandé à l’haleine du printemps. Mais l’haleine du printemps ne charriait pas assez d’arômes, le vent du nord n’avait pas caressé les seins de ma bien-aimée, et le vent du sud n’avait pas emmêlé sa chevelure.

Marchand de parfums, ne me montre pas tes buires.

Traduit de l’arabe par Franz Toussaint,

Le jardin des caresses.