Dispositif récemment installé à Saint-Éloi, la médiation par les pairs encourage les élèves à résoudre leurs différends par la parole.
« Être médiateur permet d’aider à régler les problèmes, pour aboutir à un meilleur ‘vivre ensemble’. » Ila, élève de CM2, participe au dispositif de « médiation par les pairs », lancé à Saint-Éloi dans les écoles élémentaires Micromégas et Pablo Neruda.
Pascal Mabille, responsable Enfance à la Maison de quartier SEVE
Ce procédé a été mis en place par la Maison de quartier SEVE (Saint-Éloi vivre ensemble) et l’ADSEA (Association départementale de la Vienne pour la sauvegarde de l’enfant à l’adulte) en décembre 2015.
Ni juge, ni arbitre
La médiation par les pairs consiste à régler les conflits entre semblables, en l’occurrence entre jeunes élèves : « Le médiateur n’est ni juge ni arbitre, il aide à trouver une solution, affirme Jonathan Barnier, médiateur social dans le quartier Saint-Éloi. Ce qui est intéressant entre pairs, c’est que ce ne sont pas des adultes qui interviennent. Il n’y a pas de rapport d’autorité et cela responsabilise les enfants. »
L’idée est née d’une réflexion lancée en 2013 :« Il y avait des conflits dans les écoles, des incivilités et des relations un peu tendues. Nous voulions travailler sur ces difficultés, » explique Pascal Mabille, responsable Enfance à la Maison de quartier SEVE.
Ila et Zeïde, élèves de CM1 – CM2, médiateurs à l’école Pablo Neruda
Depuis septembre 2015, trois jours de formation ont été organisés pour les 40 futurs médiateurs, ainsi que les professeurs et les animateurs.
Trouver des points d’accord
Quand des élèves se disputent, ils peuvent déposer une demande de médiation. Une séance dure une quinzaine de minutes : elle réunit deux médiateurs, deux assistants-médiateurs et les enfants en conflit. « Au début, ils doivent lire les règles d’or de la médiation – par exemple ‘assumer la bêtise que l’on a faite’. Ils expliquent ensuite ce qu’il s’est passé, puis nous leur demandons leur ressenti. Enfin, nous essayons de les amener à trouver des points d’accord entre eux, » raconte Zeïde, 10 ans, médiateur.
Lana, 11 ans, aide ses camarades à régler leurs différends
« Il est encore trop tôt pour faire le bilan de l’expérience mais le collège Jules Verne à Buxerolles, qui a déjà mis un tel dispositif en place, observe des résultats bénéfiques, » conclut Pascal Mabille. L’objectif final est de transmettre la culture de la médiation non seulement à l’école, mais aussi dans l’ensemble du quartier Saint-Éloi.
Amélien Bernard, Pierre Ferru, Hugo Labbé, Melvin Lafosse, élèves du collège François Rabelais de Poitiers.