Paul aux mains d’or et d’argent

Dans le cadre de la Semaine de l’artisanat, nous sommes allés rencontrer dans son atelier un joaillier de Poitiers pour faire son portrait.

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Après avoir exercé pendant dix ans à Châtellerault, Paul Taillefer a installé il y a 22 ans son atelier de joaillerie au 84 rue de la Cathédrale à Poitiers, là où nous l’avons rencontré.

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Paul Taillefer a arrêté l’école à 14 ans : « Je n’aimais pas l’école, j’ai redoublé deux fois. J’ai arrêté l’école sans savoir ce que j’allais faire après, mais comme j’étais bricoleur et minutieux, j’ai fait un apprentissage. J’ai connu la joaillerie par une connaissance et je suis parti apprendre le métier pendant trois ans. J’ai réalisé mon apprentissage, à Poitiers, chez un maître dont la famille travaille dans la joaillerie de génération en génération. Ce qui est amusant, c’est que son petit-fils est lui-même actuellement en apprentissage chez moi. »

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Sa passion est la transformation de l’or, de l’argent et du platine. Il répare, transforme, crée, polit et estime aussi des bijoux. Il manipule des outils variés dont le chalumeau, les limes, la lingotière et différentes sortes de brosses.

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Comme chaque joaillier, Paul Taillefer utilise un poinçon unique pour signer ses créations. Ce métier d’art et d’excellence nécessite de grandes qualités telles que la minutie, la patience, l’imagination, la créativité et le sens du contact.

Simon Marivingt, Pauline Rayrat, Astrid Guillet, Elise Texier

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Les camps oubliés ressortent des archives

L'exposition abrite une maquette du camp de Rouillé, réalisée par Camille Brunier, ancien menuisier ayant participé à la construction des baraquements.

L’exposition abrite une maquette du camp de Rouillé, réalisée par Camille Brunier, ancien menuisier ayant participé à la construction des baraquements.

Saviez-vous que plus de 11.000 personnes ont été internées dans trois camps, dans le département de la vienne de 1938 à 1946 ? Il ne reste quasiment plus une trace de ces camps (lire ci-dessous). Alors les Archives départementales ont décidé de mettre en place une exposition sur ce thème, intitulée «  Des camps dans la Vienne: l’internement des civils 1939-1945 », jusqu’au 22 avril.

Dès l’entrée dans la salle, la scénographie de l’exposition évoque un camp d’internement. Les clôtures de fils barbelés, la reconstitution d’un baraquement et d’un mirador plongent le visiteur dans une ambiance d’oppression et denfermement. L’exposition rassemble documents et photographies des trois camps : ceux de la route de Limoges et de la Chauvinerie à Poitiers, et celui de Rouillé.

L’exposition montre comment l’administration française a mis en place, suite au décret du 12 novembre 1938, un régime de persécution qui facilitait l’internement arbitraire de toute personne que l’on jugeait indésirable (ce terme est vraiment employé dans le décret!), et ce jusqu’en 1946. Avant 1939 on y enfermaient les peuples nomades par besoin de contrôle des populations (principalement les Tsiganes) qui pouvaient aussi être soupçonnées d’espionnage dans le climat tendu d’avant guerre. Puis les réfugiés espagnols, les Juifs, les internés politiques, les détenus de droit commun, se sont succédé dans les camps pendant l’Occupation. Après la Libération, les camps ont enfermé miliciens et collaborateurs, ainsi que des civils allemands.

Des camps dans la Vienne, exposition aux Archives départementales, rue des Champs-Balais, à Poitiers : le lundi de 13h30 à 17h30, du mardi au jeudi de 0 à 17h30, le vendredi de 9 à 16h30.

Le dernier baraquement du camp de Rouillé, racheté par un particulier, a servi de dancing.

Le dernier baraquement du camp de Rouillé, racheté par un particulier, a servi de dancing.

••• 3 questions sur l’exposition

Pourquoi les Archives départementales présentent-elles cette exposition ?

Olivier Banchereau, médiateur des Archives départementales : «  Les archives conservent les documents administratifs relatifs aux camps d’internement. Après les commémorations du 70e anniversaire de la libération des camps, en 2015, nous avons décidé de communiquer ces documents à un public plus large. Cette exposition se veut une synthèse pour aider les gens à comprendre cet épisode de l’histoire. Il faut rappeler que le camp de la route de Limoges, à Poitiers, se situait juste en face de notre actuel bâtiment. »

Que sont devenus les trois camps que comptait la Vienne ?

« Il n’y a plus de trace physique de ces camps. Il ne reste qu’une baraque, à Rouillé, qui avait été déplacée et servait même de dancing à une époque. A Poitiers, l’urbanisation s’est peu à peu développée à l’emplacement du camp de la route de Limoges. »

Pensez-vous qu’il existe d’autres documents en rapport avec ces camps ?

« Oui probablement. Les documents relatifs au camp de Rouillé ont été éparpillés. Nous menons actuellement un travail de recherche pour collecter des photos ou des documents qui seraient conservés par des particuliers. Nous aimerions que les historiens continuent de s’emparer de ce sujet. »

A l'emplacement du camp de la route de Limoges, à Poitiers, une stèle commémorative a été inauguré en 1986, quarante ans après la fermeture du camp.

A l’emplacement du camp de la route de Limoges, à Poitiers, une stèle commémorative a été inauguré en 1986, quarante ans après la fermeture du camp.