Conflits sociaux et patrons sequestrés, les ouvriers GoodYear emploient les grands moyens

Patronat et salariat s’opposent souvent dans des conflits d’intérêts et, lorsque des solutions jugées satisfaisantes par les ouvriers ne sont pas trouvées, ceux-ci en arrivent parfois à des solutions extrêmes. C’est le cas à l’usine de pneus GoodYear d’Amiens nord où sont actuellement retenus deux des dirigeants comme le rapportait le journal le Monde

Dans l’usine menacée de fermeture sont retenus, depuis le 6 décembre 10h30, le directeur de production, Michel Dheilly, et le Directeur des ressources humaines, Bernard Glesser. Le but de cette action est, d’après la CGT « d’essayer de mettre la pression sur la direction » afin d’espérer être plus écouté. Les ouvriers demandent de nouvelles négociations avec des plans de départs volontaires et la possibilité de trouver un repreneur.

En effet, après plusieurs procédures lancées par la CGT ou le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’usine qui n’ont pas rencontré le succès escompté, les ouvriers ont déclaré « On perd tout en justice, alors on a changé de braquet. On a eu une réunion de bureau samedi matin et on a décidé avec les ouvriers qu’il fallait qu’on change de tactique ». Ils semblent bien décidés à rester sur leurs positions jusqu’à être écoutés, prêts à « tenir le siège » plusieurs jours si cela est nécessaire.

Il semble alors que dans le contexte économique actuel, lorsque les voix juridiques et pacifiques sont bloquées, les ouvriers soient de plus en plus prêts à engager des actions violentes pour promouvoir leurs droits dans les conflits sociaux. Est-ce bien une solution ?