Deux sociologues du Centre de Recherche en Education Nantais (CREN) ont publié en décembre 2009 une étude sociologique portant sur la triche durant la scolarité en France. Car derrière ce sujet tout à fait sérieux, se cache un véritable phénomène social. Dans quelles classes triche-t-on le plus ? Y a-t-il une filière au lycée où on triche davantage que dans les autres ? Quels sont les moyens les plus utilisés par ceux qui trichent ? Triche-t-on plus aujourd’hui qu’hier? Et surtout, quelles sont les origines de ce phénomène ? Le chiffre principal que cette étude révèle est le suivant : 70% des élèves français admettent avoir déjà triché durant leur scolarité. L’idée de « triche massive » que le Figaro se permet de conclure est cependant à nuancer : en effet, l’étude indique également que seulement 10% des élèves interrogés se considèrent comme des « habitués » de la triche en classe.
On peut également retenir de cette étude que l’on triche globalement tout au long de sa scolarité, de l’école primaire à l’université, même si la fréquence de fraudes enregistre une évolution decrescendo du collège à l’université : en bref, on triche de moins en moins à mesure que l’on avance dans sa scolarité.
Est mis aussi en avant le fait que les filles trichent globalement moins que les garçons : 35% d’entre elles n’ont jamais triché contre 25% de garçons. Les sociologues à l’origine du projet ont émis l’hypothèse que cela vient du fait qu’on triche moins en filière littéraire, où les filles sont majoritaires, qu’en filière scientifique.
Les origines de la triche ne sont cependant pas clairement mises en avant avec cette étude : cela vient peut-être du fait que l’on peut exclure l’éventualité d’un phénomène propre à une seule catégorie sociale, puisque il apparait que tout le monde triche, quelle que soit sa catégorie. Les sociologues concluent donc sur le fait qu’il faut continuer à enquêter.
Liens des articles : Sciences Humaines et Le Figaro