A l’école, nous apprenons à devenir homme ou femme. Comment cette identité influe-t-elle sur les résultats scolaires ?
PETIT RAPPEL: L’école mixte a été acquise en 1975. L’école mixte doit proposer des activités pédagogiques convenant mieux, traditionnellement, à certaines polarités sans qu’elles soient exclusives, la virilité ou la féminité doivent s’exprimer et se discuter librement, surtout pour leurs excès. Elle a aussi comme responsabilité de respecter les genres masculin et féminin dans leur expression, particulièrement physique, ce qui contribue à l’apprentissage du respect des différences plutôt qu’à l’uniformisation.
Puisqu’on y éduque de la même manière garçons et filles, comment se douter que l’école mixte génère des inégalités ?
La sociologue Marie Duru-Bellat s’appuie sur des études anglo-saxonnes qui mettent en exergue les effets néfastes de la mixité sur les résultats scolaires des élèves. Seule la psychologie sociale peut nous éclaircir. En effet, l’école est dans la vie des individus, le moment de la “sexuation”, ce que l’on peut définir par différenciation et reconnaissance mutuelle des sexes. A l’école mixte, chacun des deux groupes “filles”,”garçons” se constitue sous le regard du sexe opposé. On observe alors que les filles obtiennent de moins bons résultats scolaires dans les matières à connotation “masculine”. C’est dès le bas âge que le phénomène de socialisation primaire se précise. C’est d’ailleurs pour cela que la “norme féminine” les contraint à renoncer à se battre contre les garçons, à les laisser occuper le devant de la scène, limitant ainsi leurs chances de réussite dans les univers plus masculins. Au contraire, les garçons eux affichent de moins bons résultats dans les domaines artistiques et littéraires.
Mais est-ce une raison de renoncer à l’école mixte ?
Certains “défenseurs de l’égalité dans la différence” pensent que la séparation entre les filles et les garçons est justifiée par le fait que ces deux groupes nécessitent des besoins éducatifs distincts. Selon eux, affirmer l’égalité entre filles et garçons c’est répondre séparément à ces besoins éducatifs pour éviter de favoriser un groupe au détriment d’un autre. Pour la sociologue Duru-Bellat, cette séparation des sexes est aussi un moyen de faire réapparaitre des discriminations. Le retour à la non-mixité serait aussi un moyen d’enfermer les enfants dans une identité sexuelle qui entrainerait la réapparition des stéréotypes masculins et féminins. Pour la sociologue, la mixité est donc indispensable. Il ne s’agit pas de supprimer l’école mixte mais seulement de l’interroger afin qu’elle garantisse une véritable égalité des chances. La sociologue suggère donc,comme éventuelle solution, d’instaurer des heures pédagogiques non-mixtes, pour le sport par exemple. Ceci serait un moyen efficace de permettre à chacun de questionner son identité avant de se confronter aux autres.
Et vous, qu’en pensez vous? Le système mixte est-il efficace, ou bien faudrait-il revenir à un système qui parait, aujourd’hui, obsolète?
Inspiré de l’article La mixité à l’école : une chance pour tous ? de Céline Bagault dans Sciences Humaines, février 2011. N°223