Pourquoi militer ?

Afin de faire écho au Chapitre 5 de notre programme de SES, portant sur les Conflits et les mobilisations sociales, la lecture de cet article peut s’avérer utile si l’on se pose la question suivante : Pourquoi certaines personnes décident d’utiliser temps et argent dans le but de s’investir dans des causes pour lesquelles elles n’obtiennent aucun intérêt direct ? 

Avant les années 1960, les sociologues considéraient encore que « les  individus engagés dans les mouvements sociaux apparaissent sous les traits d’agents obéissant quasi machinalement à des exigences d’ajustements systémiques qui les dépassent. ». On s’accordait donc à dire que ces individus ne faisaient pas preuve de rationalité, mais qu’ils ne faisaient que réagir à des tensions structurelles.

Mais après 1960, les milieux sociaux touchés par des manifestations ne sont plus aussi éloignés : au contraire, ils sont de plus en plus proches, ce qui permet aux sociologues de s’accorder à dire que les acteurs des mouvements sociaux sont rationnels, et agissent avant tout pour leurs intérêts personnels.

Pourtant, il existe certains mouvements sociaux pour lesquels il est fort peu probable de récolter quelque bénéfice personnel en tant que participant. C’est le cas des mouvements de solidarité qui ont pour but d’aider les “sans-voix” : marginaux, étrangers, sans-papiers…

On peut également faire de la protection des animaux un autre exemple : la plupart du temps, les acteurs de ce type de NMS dépensent plus d’argent qu’ils en récoltent, et cela pour une autre race que la sienne.

Alors pourquoi certains agissent ainsi ? Qu’ont-ils à y gagner ? L’article souligne le fait que certaines causes comme la défense des animaux « offre à ses sympathisants la possibilité d’éprouver des états affectifs qui alimentent leur satisfaction de participer à un engagement, tout compte fait, bien plus coûteux que rémunérateur. ». Ce n’est donc pas un acte altruiste dans la mesure où les acteurs de ce type de NMS ne sont pas si désintéressés qu’ils peuvent le laisser croire.

Militer sert donc à la fois à défendre ses intérêts et à éprouver la fierté de rejoindre une “noble cause”.

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