Que deviennent nos vieux écrans d’ordinateurs quand on en achète un plus récent, plus innovant ? Jetés. Recyclés. Réparés peut-être même. On ne se pose pas vraiment la question.
Pourtant, la vérité, c’est que nos vieux ordinateurs sont envoyés à l’autre bout du monde, au Ghana plus précisément. La raison d’origine est bonne : réduire la fracture numérique entre les pays du nord et les pays du sud.
En réalité, les trois quarts de ces écrans sont, selon un reportage d’arte, hors d’usage et voués à la destruction. La question la plus préoccupante, c’est justement cette destruction. Par qui est-elle réalisée ? Par les jeunes de banlieue des pays en développement, payés un salaire de misère mais sans autre moyen de subsistance, qui s’empoisonnent au plomb, au mercure ou au cyanure d’hydrogène.
Mais le pire dans cette histoire c’est que finalement, c’est nous qui les empoisonnons, car c’est nos ordinateurs qu’ils brulent, et c’est à cause de nous qu’ils vivent au milieu d’immenses décharges électriques. Enfin, nous, les pays développés. La France, l’Allemagne, l’Angleterre, les Etats-Unis… La situation n’a rien de nouvelle, puisque le reportage d’arte date de 2009, mais elle n’est pas non plus en train de changer : l’ONU estime toujours à 50 millions de tonnes les déchets numériques produits chaque année, et ceux-ci finissent toujours chez eux.
Alors quand on nous parle sans cesse un peu plus d’innovation et de nouveaux produits, quand on nous dit que la révolution est maintenant numérique, il serait peut-être bon de se demander ce qu’il advient de nos vieux ordinateurs, parce que si le recycler c’est empoisonner les enfants de tiers monde parce qu’ils n’ont, de toute façon, pas d’autre moyen de manger, je crois qu’il est grand temps de se demander où va le monde « moderne »…
D’autres images sont présents dans des reportages (en anglais) que vous pouvez regarder ici : Andrew McConnel et Ethos Mag