L’affaire fait peur! Selon LeFigaro des centaines de chevaux de laboratoires auraient étés écoulés dans des boucheries, autrement dit, pour ceux qui auraient mangé un steak de cheval, il se peut que ce steak contenait des traces de médicaments ou de produits n’ayant rien à voir avec la viande. Ces chevaux qui ont transité du laboratoire à la chaîne alimentaire ont servi à l’entreprise Sanofi à produire du sérum après administration médicamenteuse et auraient du finir leurs jours dans un pré à brouter de l’herbe ou dans des parcs de loisirs.
Mais la SARL narbonnaise des viandes en a décidé autrement; en effet, l’entreprise gérée par Patrick Rochette, marchand de chevaux et propriétaire entre autres de deux boucheries, aurait racheté les chevaux au travers d’un intermédiaire : Equidaniel, une société spécialisée dans la revente et basée dans le Gard et qui aurait elle acheté les chevaux seulement 10 euros pièce à Sanofi. La viande suspecte aurait pu par la suite être écoulée dans les deux boucheries que possède M. Rochette, ainsi que vers des abattoirs situés principalement en Espagne.
Tout ces éléments sont toutefois à mettre au conditionnel car l’enquête est toujours en cours : une vingtaine de suspects dont M. Rochette et des responsables d’Equidaniel, ont étés placés en garde à vue par la section de recherches de gendarmerie de Montpellier qui a, durant un an, travaillé sur la piste de ce trafic supposé. L’entreprise Sanofi, quant à elle, compte se porter partie civile, jugeant qu’elle est victime de ce trafic interdit par la loi.
Il faut toutefois préciser que les chevaux étant utilisés pour la production de sérums (ont leurs injecter des vaccins pour produire des anticorps que l’on récupérait par la suite pour faire des vaccins pour l’homme) qu’il n’était probablement pas dangereux d’en consommer comme le signale LeFigaro (même si cela reste à prouver) ; mais ce qui est sûr c’est que M. Rochette n’était pas autorisé à vendre ces chevaux comme produits alimentaires dans ses boucheries.
Ce n’est pas sans rappeler bien entendu l’affaire Spanghero où de la viande de cheval avait été vendue pour de la viande bovine. Dans ces deux affaires, ce n’est pas tant le danger sanitaire du fait de manger de la viande de cheval qui était génant, même si ce risque existe (on ne va pas mourir en mangeant un steak de cheval, du moins pas à ma connaissance) mais c’est surtout le fait que l’on nous mente sur l’origine de la viande ou même sur la viande en elle-même, que l’on n’est plus sûr de ce que l’on mange, que même l’étiquetage des produits peut-être faux et incorrect…
Cela peut tout à fait paraître parano de dire tout cela mais c’est de plus en plus le cas car selon un sondage Ipsos publié le 6 novembre dernier, 62% des consommateurs estiment manquer d’informations sur les produits alimentaires qu’ils achètent, et l’on remarque aussi que les scandales alimentaires se multiplient au fur et à mesure des mois. Tout cela pose également la question de la transparence et de la traçabilité des produits alimentaires car l’on à du mal à suivre le voyage qu’effectue un produit ainsi que les transformations qu’il a subies. Les politiques commencent tout juste à s’y attaquer mais la tâche s’annonce rude car il est difficile de démanteler de tels trafics car ils s’étendent bien souvent dans différents pays. Avant qu’il y arrive, espérons juste que nous n’aurons pas mangé d’autres animaux qui n’était pas prévus au menu.