D’après Le Monde, même si le risque d’une crise mondiale est limité, le reflux des capitaux vers les États-Unis et le ralentissement de la croissance économique de la Chine bloquent l’avancée économique des pays émergents.
L’histoire des pays en développement est marquée depuis le XIXème siècle par une fluctuation économique qui comprend des phases d’euphorie financière et de dépression économique. En effet, à chaque fois que les capitaux sont disponibles en abondance dans les pays développés, une poussée spéculative dépasse les possibilités d’investissement réel.
Depuis le début du XXIème siècle la croissance chinoise est le fil directeur de la croissance des pays exportateurs de leurs produits. En effet leurs exportations sont tellement importantes qu’en 14 ans elles ont été multipliées par huit. Grâce à l’investissement, qui entretient la croissance économique, la demande d’importation chinoise a fait de la Chine le premier consommateur de matières premières allant jusqu’à représenter près de la moitié de la demande mondiale de métaux. En dix ans le prix des matières premières n’a donc cessé d’augmenter (+150% en dollars entre 2002 et 2011). Durant cette période la possibilité d’emprunter sur les marchés mondiaux à des taux extrêmement bas a encouragé l’endettement du monde surtout que ces emprunts ont rarement été destinés au financement d’investissement de production.
Ce système économique basé sur la demande chinoise et sur les capitaux occidentaux a vite montré ses failles. Dans un premier temps le ralentissement de la croissance chinoise en 2010 en faveur de la consommation et non en celui de l’investissement a provoqué la baisse des prix des produits de base, ceux-ci ont chuté en moyenne de 40% ce qui a fait apparaître les faiblesses de la croissance économique du Brésil, de l’Argentine ou encore de la Russie. Par la suite, la modification de la politique américaine monétaire a provoqué un retour massif des capitaux vers les États-Unis et donc un premier mouvement de déstabilisation de l’économie des pays émergents. Enfin le krach boursier chinois de l’été 2015 et des signes d’un ralentissement de son économie n’ont fait qu’amplifier ce mouvement de fuite des capitaux.
Ces trois facteurs ont causé la dévaluation (réévaluation à la baisse de la valeur de la monnaie) des monnaies des pays émergents ce qui a obligé leurs banques centrales à augmenter leurs taux d’intérêts, ralentissant l’investissement et donc freinant l’activité économique. (voir graphique ci-dessous extrait de l’article du monde).
Alix & Laura