D’après Libération (et cet autre article de Libération), face aux nombreux assassinats et disparitions visant les Tutsis et les opposants Hutus au Burundi, l’ONU avait décidé d’intervenir. La Belgique, l’Allemagne ainsi que les Pays-Bas ont interrompu une partie de leur coopération avec le Burundi et les Etats-Unis ont retiré au pays le statut de partenaire commercial privilégié. L’ONU craint un nouveau génocides Tutsis, les tensions au Burundi ont été déclenchées en avril 2015 par la décision de Pierre Nkurunziza de se présenter une troisième fois alors que c’est normalement interdit par les accords d’Arusha. Les manifestations populaires pour dénoncer sa réélection ont était stoppées par une violente répression qui ne cesse d’augmenter et depuis, la situation ne s’est pas améliorée.
L’ONU envisage une intervention de Casques Bleus mais seulement si la situation se dégrade, or, le pouvoir en place continue d’assassiner des civils et des opposants. La résolution adoptée encourage au dialogue le pouvoir en place et l’opposition mais ne prévoit aucune sanction si cela échoue ou s’ils refusent.
Pour pouvoir prendre une décision, l’ONU envoie sur place un envoyé spécial qui doit remettre un rapport. Pour certains observateurs extérieurs, cela ne servira pas à grand chose, car l’ONU n’intervient que quand il y a un véritable bain de sang et qu’il n’y a plus le choix, le pouvoir en place va faire en sorte que la répression soit plus discrète de manière à ne pas trop alerter l’envoyé spécial.
Il faut tout de même espérer que cela fera prendre conscience à Nkurunziza que son pays est placé sous surveillance de l’ONU et qu’il risque donc une intervention armée en cas de trop violente répression. Cependant, pour que les Casques Bleus interviennent, il faudrait soit l’accord du pays, soit une nouvelle résolution de l’ONU, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. La crise burundaise est donc loin d’être terminée.