Tout comme le café, les endives ou la bière, la nicotine provoque un effet paradoxal sur le cerveau, il active a la fois le circuit de l’aversion mais aussi celui de la récompense. On croyait que la dopamine était à l’origine de la sensation agréable, mais des chercheurs viennent de découvrir que les neurones dopaminergiques sont, à l’inverse, ceux qui provoquent l’effet répulsif du départ selon Futura Santé, la réaction instinctive de dégoût envers l’amertume s’explique par le fait que cela permettait à nos ancêtres d’éviter les plantes toxiques. Les adultes finissent par aimer la saveur amère a force d’en consommer.
La nicotine a un effet double sur le cerveau, activant à la fois le plaisir et l’aversion. D’un côté, les récepteurs de la dopamine activent le circuit de la récompense, de l’autre, les récepteurs appelés GABA déclenchent l’aversion. Lors de la première expérience avec le tabac, l’un ou l’autre l’emporte selon les personnes et le contexte (stress, fatigue..etc)
Les chercheurs, dont les travaux ont été publiés le 27 novembre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences ont retiré des récepteurs nicotiniques sur des souris, puis les ont infectées avec un virus pour réimplanter l’un ou l’autre des récepteurs. On a retrouvé un niveau élévé de nicotine chez les souris comme on retrouve chez des fumeurs très réguliers. Ensuite les chercheurs ont constaté que l’aversion était activée par les neurones à dopamine, tandis que les neurones GABA envoient le signal de récompense. Un résultat en contradiction avec les théories actuelles selon laquelle la dopamine est réservée au circuit de la récompense.
Grâce a ces résultats une piste a pu être élaborée pour traiter cette addiction au tabac
« Bien que les neurones dopaminergiques soient responsables de l’aversion chez les animaux non dépendants, ils signalent à la fois la récompense et l’aversion une fois la dépendance établie. Une fois le cerveau “piégé”, le système de motivation est modifié. Il ne s’agit plus d’éprouver une sensation agréable, mais de soulager la sensation désagréable de ne pas avoir assez de drogue » explique Taryn E. Grieder, le principal auteur de l’étude.
Autrement dit, le besoin de soulager l’effet négatif du manque de nicotine devient plus fort que la répulsion naturelle à la nicotine. Cette découverte, pourrait peut-être proposer de nouvelles solutions contre la dépendance au tabac. Les scientifiques pourraient proposer par exemple de développer un médicament renforçant l’aversion à la nicotine,amplifier le dégoût pour annuler l’effet de la dépendance, un peu comme l’Antabuse qui provoque des nausées et vomissements lorsque l’on ingère de l’alcool avec.