Les jeunes doivent-ils aujourd’hui avoir peur de la crise économique ? Aujourd’hui, avoir 20 ans en temps de crise en Europe, c’est faire face à de nombreuses difficultés, telles que l’arrivée sur le marché du travail. Le chemin vers la vie adulte est de plus en plus incertain et les inégalités sociales se forment à cause des modes d’émancipation. De plus, la solidarité familiale qui est une valeur refuge par temps de crise connait quelques limites. Les vingt-cinq dernières années, marquées par un ralentissement économique et un chômage de masse, laissent place à une fracture générationnelle. Cette fracture est d’autant plus difficile à résoudre qu’elle est déniée.
Mais depuis le début des années 2000, des associations dénoncent cette fracture et militent pour faire entendre les difficultés pour un jeune d’aujourd’hui à trouver un emploi stable et bien rémunéré.
Des mouvements comme les « mileuristas » ou « générations 1000euros », nés en Espagne, dénoncent cette injustice sociale. En effet, la répartition du pouvoir d’achat entre les jeunes d’il y a vingt ans et ceux d’aujourd’hui montre un flagrant changement. De nos jours, les étudiants sortent qualifiés de leurs études, on leur a toujours dit que trouver un emploi ne serait qu’une simple formalité… seulement une fois sur le marché du travail ces jeunes peinent à trouver un emploi et lorsqu’ils en trouvent un, il apparait de plus en plus fréquemment que ces emplois ne sont en fait que des « jobs » valables sur le court terme et que les revenus de ceux-ci sont très faibles. Par ces temps difficiles pour la jeunesse, la famille est une valeur refuge. Seulement, la mobilisation des solidarités familiales est particulièrement contrastée d’une société européenne à l’autre. Et cette mobilisation dépend particulièrement des politiques publiques des différents États qui favorisent plus ou moins cette entraide familiale pour gérer la précarité sociale des plus jeunes.
Résultat, la jeunesse peine a s’intégrer et c’est tout un déroulement social qui est remis en cause. De plus l’assombrissement brutal des perspectives d’emplois chez les jeunes cause un profond mal-être social.
Résumé de l’article d’Alternatives Economiques Hors-série n° 085 Avoir 20 ans par temps de crise. Auteur: Cécile Van de Velde, sociologue.
Chatenet Baptiste, Chatelier Coralie et Ursenbach Camille.