Selon la théorie du “matriarcat primitif” inventée par l’anthropologue Johan J. Bachofen (1815-1887), les femmes gouvernaient le monde . Les déesses- mères symbole de la fertilité et de la fecondité representaient le pouvoir dans une époque mythique , les premières sociétés paysannes respectaient ces valeurs fondamentales qui sont liées à la vie . Ensuite les hommes ont pris le pouvoir et les sociétés sont devenues brutales, meurtrières et hiérarchiques. Les mâles auraient amené le mal. Cette théorie délaissée par les anthropologues au début du XXe siècle retrouvait un peu de crédibilité au début des années 1970. Des anthropologues féministes voyaient dans le remplacement des déesses-mères du néolitique par des dieux guerriers le transfert symbolique du pouvoir des femmes à celui des hommes. Pour tout dire, de la vie à la mort.
Aujourd’hui aucun archéologue n’accorde d’importance à cette théorie. Alain Testart dit que le culte de la Vierge Marie (déesse-mère moderne) dans le christiannisme ne cache pas l’existance d’une société matriarcale. Mais aujourd’hui la politique se veut maternelle et protectrice, centrée sur l’assistance, la protection, la solidarité collective et la paix. La montée en puissance dans le monde politique des femmes n’est peut être pas une tendance à l’égalité mais un renversement du pouvoir, une transition vers une société centrée sur les valeurs féminine. Et si le matriarcat était devant nous mais pas dérrière ?!
Résumé de l’article de Sciences Humaines n°214- Avril 2010
Laplassote Maïté
Reynaud Maëva